Dissertation sur "L'étranger"

PASSIVITE

Certes le lecteur a besoin de s’identifier à un personnage tout d’abord à cause de la nature du premier qui n’interfère pas dans l’histoire et qui est donc complètement passif. Le lecteur lit, observe pour enfin constater mais reste toujours étranger, même si l’histoire du roman et sa vie, ou ses pensées, présentent une grande analogie.

Ces analogies ne sont jamais une coïncidence, l’auteur utilise l’épaisseur psychologique des personnages pour transmettre des sensations ou des réflexions afin de créer ce lien. Le lecteur essaye donc de se projeter dans ce personnage en examinant d’une autre perspective les actions qui se déroulent. Ce processus est en rapport avec l’empathie envers quelqu’un, étant celle-ci la capacité de s'identifier à autrui dans ce qu'il ressent. Elle entraîne une meilleur compréhension de l’histoire. Tel est le cas dans le roman réaliste Bel-Ami de Guy de Maupassant où l’ascension de Georges Duroy, due principalement à travers de conquêtes amoureuses, fait au lecteur s’identifier avec les différentes femmes victimes d’un homme sans scrupules et permet, en effet, d’observer d’une manière optimale le cynisme de Duroy. Nous pouvons mentionner un exemple dans un autre genre littéraire comme dans les tragédies classiques, par exemple la tragédie Phèdre de Jean Racine, où les spectateurs subissent une purification nommée catharsis à travers l’identification avec les problèmes et soucis des personnages.

D’une autre part, cette identification a en faite un “double-sens” car observer, constater et analyser le comportement et les sentiments des personnages éveille une introspection dans le lecteur qui remettra en question son “soi-même”. Les actions du personnage principal sont comparées avec celles du lecteur par lui-même pour enfin vérifier quelle est la plus raisonnable. Ce mécanisme finit par permettre une meilleure connaissance de “soi-même” par des comparaisons et des identifications avec la personnalité et psychologie du personnage. Par exemple dans les mouvements littéraires de l’époque du classicisme, notamment dans le roman La princesse de Clèves de Mme. de LaFayette, le lecteur se remet en question s’il est capable de “ vaincre” les forces de la passion et rester dans le domaine de la raison comme l’a fait Mme de Clèves .

En d’autres termes, l’identification avec le personnage principal est importante car permet de mieux comprendre l’histoire, et notre vrai “nous-même”.

Toutefois, le lecteur n’est pas toujours capable de s’identifier avec le personnage principal à cause de la personnalité de celui-là.

Les personnages négatifs, méchants et avec un esprit trop éloigné du lecteur font disparaître toute identification possible entre les deux. Normalement, les personnes n’aiment pas être comparées à des personnages qui ne sont pas exemplaires comme les héros. Lorsque le personnage principal s’agit d’un vilain ou d’un criminel le lecteur n’essaye pas s'identifier avec lui. Néanmoins, ceci n’est pas en opposition à une bonne compréhension de l’histoire. Prenons le cas du personnage de Louise dans le roman Chanson Douce de Leîla Slimani où le lecteur n’est pas capable à la fin du livre,  de s’identifier à une personne qui a

tué des enfants.

        De surcroît, ces personnages sont ceux qui normalement ont un comportement incompréhensible et irrationnel guidé par les instincts ce qui crée dans les lecteurs un sentiment de répulsion envers le personnage principal. Les mauvaises actions sont très importantes psychologiquement parce que l’auteur nous montrera enfin l’esprit réel d’un personnage mais elles rendent souvent quasiment impossible une identification entre le lecteur et ce personnage. Tel est l’exemple dans le texte C de notre corpus, issu du roman d’André Gide Les caves du Vatican où Lafcadio tout d’un coup et sans raison pousse violemment son compagnon de voyage Fleurissoire.

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