Dissertation gargantua

   Premièrement, il est essentiel d’analyser la place majeure que tient le rire dans Gargantua, à travers plusieurs types de comique comme le bas corporel, les jeux de mots ou le gigantisme.

     Tout d’abord, Rabelais ajoute une touche burlesque avec l’emploi des mots liés au bas-corporel qui permettent de faire rire le lecteur. En effet, il est souvent question de ce sujet, par exemple, l’arrivée de Gargantua à Paris est marquée par son « cadeau », qu’il fait aux Parisiens en leur urinant dessus, du haut de Notre-Dame de Paris, au chapitre XVII. De la même manière, l’auteur évoque le thème de la scatologie à plusieurs reprises comme dans le chapitre XIII : « il nous faut donc chier avant d’avoir le cul torché ». De plus, le nom du personnage, Janotus de Bragmardo, fait référence au bas corporel et sa harangue représente en outre le comique burlesque. De même que, une fois que Gargantua devient plus exemplaire, l’apparition de frère Jean des Entommeures permet que le comique de farce ne disparaisse pas complètement, et donne l’accès à une satire des moines. Ces allusions ne sont pas seulement comiques, mais nous montre donc que Rabelais considère le corps comme source de réjouissance.

    Ensuite, l’auteur nous fait aussi rire grâce au gigantisme que fait preuve Gargantua. En effet, toutes ses actions et choses mises en place pour lui paraissent ridicules par rapport à sa grande taille, comme notamment les festins organisés qui sont toujours dans l’abondance. Par exemple, au chapitre XXXVII, lorsque Gargantua revient de la guerre, son père confond les boulets de canons qu’il a dans les cheveux avec des poux, cette comparaison amuse le lecteur. De plus, le gigantisme s’ajoute avec la démesure que l’auteur crée à l’aide d’hyperbole, par exemple, il indique, dans le chapitre VIII, la taille des vêtements que porte Gargantua qui est totalement disproportionnée par rapport aux humains, ainsi que dans le début du chapitre où il est question du nombre conséquent de vaches qui servent à l’allaiter : « 17913 vaches de Pautilles et de Bréhémond pour l’allaiter ordinairement ». Le gigantisme que nous présente Rabelais est donc bien une façon de divertir son lecteur.

    Enfin, nous pouvons observer de nombreux jeux de mots tout au long du récit. De fait, l’auteur utilise particulièrement l’onomastique de presque tous ses noms de personnages qui rend leurs caractères plus amusant, car ils représentent leur nom. Nous pouvons, par exemple, noter Gargantua qui signifie « grand gosier » qui évoque le moment de sa naissance, dans lequel ses premiers mots sont de demander à boire (chapitre VI). Mais aussi, le capitaine Tripet, qui fait référence à sa mort, où Gymnaste lui a tranché l’estomac et donc nous avons pu voir ses tripes : « il lui tailla d’un coup l’estomac » (chapitre XXXV). De plus, Gargantua aurait donné le nom de la capital, Paris, provenant de « par ris ». Ces jeux de mots font aussi penser aux nombreux jeux auxquels Gargantua s’adonne comme l’expose la liste dans le chapitre XXII. Rabelais, composant ainsi des jeux de mots, engendre un rire gras.

...