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Dissertation 1ère « La littérature a-t-elle, selon vous, le pouvoir de transformer l’homme ? »

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Par   •  11 Avril 2019  •  Dissertation  •  2 036 Mots (9 Pages)  •  5 530 Vues

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Dissertation de français 1ère lycée

« La littérature a-t-elle, selon vous, le pouvoir de transformer l’homme ? »

Introduction

« On lit pour découvrir une vision du monde », disait Amelie Nothomb. Ainsi les auteurs qu’ils soient poètes, romanciers ou dramaturges sont aussi penseurs, utilisant l’écriture comme tribune pour partager avec le lecteur un regard, un sentiment, une impression sur le monde qui nous entoure. La littérature permet-elle de « changer la vie » tel que l’affirmait Rimbaud, de transformer l’homme au travers de la conversation intime qui prend place au sein d’écrits entre celui qui est lu et celui qui lit ? La littérature, et la littérature engagée en particulier, s’est toujours fait pour mission d’amener à s’interroger, à remettre en question le lecteur et plus généralement la société sur de nombreuses thématiques (l’esclavage, les comportements humains, l’amour, l’argent, la guerre...). Parfois, cette volonté de bousculer la société et les usages ne s’est pas révélée efficace, n’a pas été épargnée de controverse, notamment dans nos sociétés modernes où elle tend perdre de son influence. Cependant là n’est pas son seul objectif, aspirant à d’autre missions, elle incarne par exemple une façon de se divertir, se s’évader, d'apprendre, la littérature transforme-t-elle l'homme où n'est-elle pas plutôt le reflet de la société ?

1ère partie

"La littérature vous jette dans la bataille ; écrire ; c'est une certaine façon de vouloir la liberté, si vous avez commencé, de gré ou de force vous vous êtes engagés" clamait Sartre, écrivain engagé du 20ème siècle considérant celle si telle une arme, scène pour défendre ses idées, se battre pour une cause ou encore dénoncer une injustice. La littérature, protéiforme tant dans les différents genres et techniques argumentatives qu'elle offre, a permis à générations d'auteurs de s'engager pour bâtir un monde meilleur.

Encore plus que de combattre les injustices, la littérature, s'est souvent destinée à corriger l'homme. Aux populations de Grèce Antique on présentait des pièces de théatres tragiques vouées à purger l'homme de ses passions et de ses tourments : c'est la catharsis. Des siècles plus tard, des dramaturges comme Molière chercheront notamment par la comédie à "corriger les hommes en les divertissant", utilisant le rire pour dévoiler une critique de la société de leur époque. Comme l'affirme Beaumarchais, dramaturge du 18ème dans la préface du Mariage de Figaro, "c'est vous qu'il entend corriger" quand Molière présente sur scène le personnage d'Harpagon dans sa pièce "l'Avare".

La Fontaine lui aussi reproduisait dans ses Fables la doctrine latine du poète Horace "Placere et docere", plaire et instruire où il défend tantôt l'amitié dans sa fable les "deux amis", il vante au lecteur les bienfaits de la "douce amitié" tantôt tente de dénoncer l'hybris et d'avertir des traîtrises du sort dans "les deux coqs". On retrouve chez tous ces auteurs la volonté de rendre meilleur que ce soit le spectateur ou le lecteur en les guidant vers une morale, une leçon au travers d'une histoire.

Pour finir, certains auteurs veulent proposer une vision, un idéal pour l'humanité. Pour Hugo, le poète est "l'homme des utopies", venant "préparer des jours meilleurs", plus généralement la littérature doit se faire se projetter l'humanité sur son destin, son avenir et ses dérives.

Ainsi, d'après les frères Goncourt, dans "idées et sensations", 1866 : "l'histoire est un roman qui a été; la roman est de l'histoire qui aurait pu être". Se dessine dans cette phrase l'une des missions indéniables de la littérature qu'est celle d'inventer et de plonger le lecteur dans une histoire à valeur de projet de futur. Certains écrivains se veulent donc être guides de l'humanité au travers de sa propre histoire

2ème partie

Cette grande volonté d'engagement et les messages véhiculés a-elle permis de réellement faire avancer la société, n'a-t-elle, par moment manqué de pouvoir, de réalisme et finalement d'incarnation pour imposer sa vision du monde ? Le rôle de "fabrique de la société" que s'est donnée la littérature existe-il encore aujourd'hui, est-elle toujours influente pour guider les pas des hommes loin de l'obscurité comme s'en étaient fait mission les auteurs des Lumières ?

Parfois la littérature et l'engagement fort des écrivains n'est pas suffisant. Ainsi, l'abolition de la peine de mort, thème cher à Victor Hugo, n'a été appliquée en France qu'en 1981 malgré la parution de "Claude Gueux" et du "Dernier jour d'un condamné à mort". Pour défendre la rédaction de ce dernier, il a même dû rédiger une préface pour expliciter son combat, son choix d'anonymiser le condamné devant l'importante polémique provoquée. Le pouvoir de la littérature est aussi à nuancer, ainsi un écrit trop subversif peut être censuré et perdre une partie du message qu'il doit porter : "Don Juan" de Molière voit certaines de ses scènes être interdites ou écourtées (la scène où Don Juan fait du chantage à un pauvre est en partie ôtée de la pièce de théâtre), certains articles de "l'Encyclopédie "de Diderot et d'Alembert sont également victimes de la censure royale. Face au pouvoir, la plume des écrivains est fragile, ils ne sont parfois pas entendus, interdits par le gouvernement. Nombre d'auteurs dénonçant le nazisme ont été arrêtés, la littérature à même servi de tribune à Hitler pour exprimer ses théories de haines et de violence dans "Mein Kampf". Ainsi, parfois l'influence de la littérature peut être trop faible voire pernicieuse et néfaste si elle véhicule des idées de haine.

Ensuite, on peut aussi regretter le manque de portée d'un écrit qui gagnerait à être plus largement diffusé mais qui pâti de sa complexité. La littérature était et est toujours aujourd'hui réservée à la partie la plus éduquée de la population capable de comprendre et de s'approprier le message de l'auteur, ainsi "l'Encyclopédie" était par exemple critiquée par Voltaire pour son coût élevé qui en restreignait la diffusion, ce dernier a d'ailleurs cherché

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