De l'efficacité de l'argumentation directe et indirecte
Dissertation : De l'efficacité de l'argumentation directe et indirecte. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Laure Ant • 15 Octobre 2018 • Dissertation • 686 Mots (3 Pages) • 1 533 Vues
Montesquieu et Voltaire étaient contre l’esclavage, les deux hommes ont écrit sur le sujet, Montesquieu y consacrera entre autres le chapitre V du livre XV de son traité, De l’Esprit des lois, Voltaire choisira pour défendre sa thèse d’écrire le chapitre XIX de Candide, un conte philosophique, où le protagoniste rencontre au Surinam, un esclave qui lui explique sa condition. Tout deux ont donc choisi deux types d’argumentation différentes, Montesquieu l’argumentation directe, et Voltaire l’argumentation indirecte. Le texte argumentatif selon Alain Boussinot «fait passer d’un stade de pensée initial à un stade de pensée final au moyen d’un processus d’argumentation», le texte purement argumentatif, qui ne se consacre qu’à sa thèse n’est il pas plus efficace pour cela qu’un récit fictif, d’invention ? Étant donné que selon l’opinion commune, il faut énoncer clairement des arguments pour amener l’autre à adhérer à son point de vue, il paraît paradoxale que des auteurs préfèrent passer par le biais du récit fictif. Dans un premier temps, nous verrons pourquoi l’argumentation directe est efficace, puis, comment peut l’être l’argumentation indirecte.
Les œuvres purement argumentatives sont efficientes pour défendre une thèse car les sujets sont traités en profondeur, l’auteur est explicite et le texte convainc et persuade grâce à l’art de d’argumenter
L’argumentation directe est exhaustive. Un traité est un ouvrage qui se consacre à un sujet particulier. Le Traité sur la Tolérance de Voltaire, par exemple, est écrit pour obtenir la révision du procès de Jean Calas, un protestant condamné à mort pour avoir assassiné son fils parce qu’il aurait, selon les rumeurs, voulu se convertir au catholicisme. Voltaire organise son traité de façon à préciser à chaque chapitre ce qu’est la Tolérance. Il commence par rappeler les faits de l’affaire Calas, avant d’enchaîner sur la vision de la Tolérance dans la Bible, et de son importance. Le discours de la servitude volontaire de la Boétie, affirme dans ce court réquisitoire que si un peuple est oppressé, c’est aussi de sa faute, que le tyran seul n’est qu’un homme, mais que se sont les hommes qui lui donne son pouvoir, qu’il suffit pour être libre, de le vouloir.
L’auteur d’une œuvre purement argumentative est claire dans son propos, limitant les contre sens et les erreurs d’interprétation que pourraient faire le lecteur. Dans l’article «J’accuse...!» de Zola, l’auteur explique les événement de l’affaire Dreyfus, et cite, les uns après les autres, tout les coupables de cette erreur judiciaire, il est impossible de pas comprendre où veut en venir l’auteur, qui favorise la compréhension. Par exemple, dans l’Esprit des Lois, Montesquieu grâce au raisonnement par l’absurde, dénonce les propos défendus par la thèse adverse, il écrit clairement que «s’il avait à défendre» les négriers il ne pourrait écrire que des choses ridicules. Dans le discours de Martin Luther King du 28 aout 1963, il énonce ses attentes et ses déceptions sans avoir recours à des images vagues, il dit que le gouvernement a trahi ses promesses mais qu’il «rêve» toujours d’une Amérique uni, où blancs et noirs seraient libres et égaux.
Si une œuvre purement argumentative est efficace c’est aussi parce que l’auteur maîtrise
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