Dans quelle mesure votre lecture de L’Île des esclaves confirme-t-elle ou infirme-t-elle ce jugement ?
Dissertation : Dans quelle mesure votre lecture de L’Île des esclaves confirme-t-elle ou infirme-t-elle ce jugement ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lele54le • 5 Janvier 2023 • Dissertation • 620 Mots (3 Pages) • 383 Vues
Dans quelle mesure votre lecture de L’Île des esclaves confirme-t-elle ou infirme-t-elle ce
jugement ?
« Le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant ; J’ai cru que, dans l’emploi où je me trouve, je n’avais rien de mieux à faire que d’attaquer par des peintures ridicules les vices de mon siècle. » Placet du roi sur la comédie du Tartuffe, 1664. Ce propos de Molière , nous permet de comprendre pourquoi le Marquis d'Argenson emploi les adjectifs qualificatifs : « moral et sermonnaire » pour désigner L’île des Esclaves. En effet, il est important de rappeler le rôle initial de la comédie pour comprendre en quoi ces propos sont justes d’un certains point de vue. L’idée que le rôle de la comédie est de parodier et de critiquer pour corriger les mœurs par le rire est une héritage antique. Dès le II ème siècle av. J. C. des auteurs comme Plaute dans La comédie de la Marmite ou Aristophane (V ème siècle) emploient le rire comme instrument de satire politique et sociale. Ils représentent des scènes de la vie quotidienne et des scènes familiales ou politiques . Procédons à l’explication des mots clés du sujet : « Castigat ridendo mores », est une devise de la comédie, imaginée par le poète Santeul. Cette expression latine a pour référence la fonction que la comédie a de corriger la société par le rire, c’est la traduction comique de la catharsis. Il est utile de savoir que ce terme était la devise des comédiens italiens auxquels Marivaux confiait la plupart de ses pièces. En effet, dans toutes les œuvres de Marivaux nous pouvons observer ce principe qui y est clairement énoncé. Si l’auteur compose une pièce de théâtre distrayante, sont but est aussi d’éduquer le publique. Poursuivons avec la définition de la morale. Le Littré dénote la morale comme étant l’ensemble des règles qui doivent diriger l'activité libre de l'homme, décomposé en deux parties : démontrer que l'homme a des devoirs, des obligations, et faire connaître ces devoirs, ces obligations. La morale est également définit comme la connaissance du bien et du mal, ce sont les valeurs et les règles de conduite d’une société. L’adjectif « sermonnaire » est composé du mot « sermon » auquel vient s’ajouter le suffixe neutre « -aire. ». Ce mot désigne le recueil de sermon, le prédicateur dont on a les recueil de sermon, mais également celui qui fait des remontrances ennuyeuses. Dans cette pièce, les relations au pouvoir ont une dimension moraliste à laquelle Le Marquis d’Argenson fait sûrement référence quand il écrit : « rien de plus moral, rien de plus sermonnaire que cette pièce ; c’est le véritable Castigat ridendo mores. » En employant ces mots, le Marquis d’Argenson désigne L’Île des esclaves comme étant la pièce la plus morale et la plus sermonnaire des pièces. Il prête donc à Marivaux des intentions moralisantes et sermonnaires en d’autres termes, cette pièce prônerait, selon lui, un certain nombre de règles de conduite morale et aurait une tendance à faire des remontrances quelque peu ennuyeuses au spectateur et au lecteur. Il serait difficile d’invalider la totalité de son propos sachant qu’il s’inscrit dans un siècle où l’esclavage est considéré comme une norme sociale. Comme nous le verrons ci-dessous, L’Île des esclaves est bien un véritable Castigat rridendo mores. Cependant, si nous nous accordons à valider cette partie du propos, nous mettrons en évidence le fait que cette dimension moraliste à des limites dans la pièce de Marivaux. Les personnages tiennent des propos moraux mais ils sont souvent inachevés, certains comportements adoptés dans la pièces semblent ébranlés la morale à laquelle Le Marquis d’Argenson fait référence.
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