Dans la scène 9 de l’acte I de la pièce, La Guerre de Troie n’aura pas lieu, l’auteur ouvre le débat. Comment par le biais d’Hector et Héléne, l’auteur montre et oppose deux visions du destin ?
Commentaire de texte : Dans la scène 9 de l’acte I de la pièce, La Guerre de Troie n’aura pas lieu, l’auteur ouvre le débat. Comment par le biais d’Hector et Héléne, l’auteur montre et oppose deux visions du destin ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar blanche.cbt • 6 Février 2023 • Commentaire de texte • 1 552 Mots (7 Pages) • 401 Vues
La question du destin est un sujet souvent traité dans la fiction, et ce, depuis l’Antiquité. C’est le cas de Jean Gireaudoux qui reinterprète « L’Iliade » de façon décalé, en 1935. Dans scène 9 de l’acte I de la pièce, La Guerre de Troie n’aura pas lieu, l’auteur ouvre le débat. Comment par le biais d’Hector et Héléne, l’auteur montre et oppose deux visions du destin ?
Tout au long du dialogue, on voit l’opposition entre Hector et Helène qui ne fait que s’accentuer. Nous analyserons dans la première partie l’attitude d’Hélène et celle d’Hector dans la deuxième, enfin nous verrons que l’antagonisme entre les deux visions crée la tension dramatique de cette scène
Hélène incarne la soumission au destin. D’une part par son attitude reprenant le stéréotype d’une femme légère et futile. À travers cette scène la jeune femme apparait assez superficielle, « je reconnais souvent mal les visages, mais toujours les bijoux » , cela témoigne d’un désintérêt vis à vis d’autrui et d’avantage aux biens matériels. De même, la plupart de ses répliques paraissent inappropriées par rapport à la situation, « j’insulte quoi ? » . Cette tournure orale appartient au lexique familier et témoigne d’une incompréhension de la situation. De même, quand Hector l’interroge sur ses visions de son décès, à la ligne 24, Hélène décrit la scène larmoyante en qualifiant son fils de « charmant ». L’utilisation de ce nom commun montre une certaine dissonance entre le personnage frivole d’Hélène et la gravité de la situation.
D’autre part, Hélène fait preuve de fantaisie, de part ses visons en couleurs ou son attitude parfois comique. «Mais oui ! Je reconnais souvent mal les visages mais toujours les bijoux » Cette réplique traduit une certaine excentricité, mais témoigne également une volonté de l’auteur d’alléger la scène, comparé à l’oeuvre originale, à travers les répliques funambulesque d’Hélène. Quand Hector demande à la jeune femme de décrire la ville durant « la bataille », Hélène lui répond « C’est rouge vif », l’utilisation d’un vocabulaire si peu adapté peut dévoiler un aspect enfantin de la personnalité d’Hélène ou un certain cynisme de la jeune femme qui se jouerait alors de la situation. Cela souligne une fois de plus l’intention de l’auteur de moderniser la pièce, et peut provoquer l’amusement du lecteur. Dans son avant dernière réplique, Hélène ne « voit scintiller ni la ferrure du mât de misaine, ni l’anneau du nez du capitaine, ni le blanc de l’oeil du mousse ». Il ne nous viendrais pas l’esprit de décrire la scène avec autant de précision dans une situation pareille. Cette description plus qu’étonnante dans une telle situation illustre parfaitement le caractère singulier et cela vient corroborer cette impression d’une touche de fantaisie volontaire de la part de l’auteur.
Et enfin, Hélène fait preuve d’une certaine indifférence vis à vis de la situation. En effet la première réplique du personnage, introduit efficacement l’attitude désinvolte qu’elle conserve tout au long de la scène. Quand Hector l’accuse d’insulter l’humanité et de remettre en question les capacités de l’homme, Hélène répondra simplement « j’insulte quoi ». Cette réplique traduit l’indifférence absolu de la jeune femme à l’égard des conséquences de ses visions. Cela pourrait aussi relever de la mission d’Hélène étant d’annoncer le destin. Elle ne fera alors ainsi que de révéler le destin sans montrer d’émotions. Ses réponses brèves renforcent l’image impassible et glaciale d’Hélène à l’égard du lecteur. Face aux questions inquiètes d’Hector les réponses d’Hélène restent froide, se contentant d’un« oui », « oui, c’est rouge vif » ou « je n’essaye pas de le voir ». Cela peut suggéré que Hélène est indifférente face au sort de l’humanité. Ou alors encore une fois, cela peut être son rôle de voyante lui permettant ainsi, de seulement prédire le destin sans pouvoir adoucir ou filtrer l’information. De la ligne 12 à 14, Hélène semble presque amusée par la situation révélant un coté cynique de sa personnalité. Le comportement d’Hélène peut amener le lecteur à se demander si Hélène est une bonne personne ? En effet, elle ne semble pas éprouver de compassion à l’égard d’Hector, même quand elle lui prédit son funeste destin.
A l’inverse, l’attitude d’Hector incarne l’héroïsme, la volonté d’affronter son destin. Dès la quatrième ligne il montre sa volonté de se battre, « nous nous battons, nous nous sacrifions ». Hector valorise l’idée d’action, montrant qu’il est prêt à s’opposer son destin. Il cherche à fabriquer « une heure qui soit à lui », cette métaphore montre la détermination du héro, qui met en lumière l’idée de maîtrise du destin. Cela suggère également qu’ils sont à court de temps, et qu’il faut agir. L’utilisation de l’impératif à la ligne 32 et 36 souligne la détermination du jeune homme, même après la prédiction funeste d’Hélène, Hector prouve sa volonté et représente une fois de plus le libre arbitre.
Pourtant,
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