LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Culture générale et expression Thème : À toute vitesse !

Cours : Culture générale et expression Thème : À toute vitesse !. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Avril 2020  •  Cours  •  2 404 Mots (10 Pages)  •  1 727 Vues

Page 1 sur 10

BTS 2 – Culture générale et expression Thème : À toute vitesse ! Dossier n°6

∎DOCUMENT 1 Nino Ferrer, Le Sud, 1975 (écoutez la chanson avant de lire les paroles) https://youtu.be/FgxwKEuy-pM?list=PLnQi826UMHT2msorgdrJKELjpNv105dDQ Le Sud, par Nino Ferrer C'est un endroit qui ressemble à la Louisiane À l'Italie Il y a du linge étendu sur la terrasse Et c'est joli On dirait le Sud Le temps dure longtemps Et la vie sûrement Plus d'un million d'années Et toujours en été Il y a plein d'enfants qui se roulent sur la pelouse Il y a plein de chiens Il y a même un chat, une tortue, des poissons rouges Il ne manque rien On dirait le Sud Le temps dure longtemps Et la vie sûrement Plus d'un million d'années Et toujours en été […] Un jour ou l'autre il faudra qu'il y ait la guerre On le sait bien On n'aime pas ça, mais on ne sait pas quoi faire On dit c'est le destin Tant pis pour le Sud C'était pourtant bien On aurait pu vivre Plus d'un million d'années Et toujours en été Source : LyricFind Paroliers : Ferrer Nino (agostino Ferrari) Paroles de Le Sud © Sony/ATV Music Publishing LLC

∎ DOCUMENT 2 : Milan Kundera, La lenteur, 1995

L’envie nous a pris de passer la soirée et la nuit dans un château. Beaucoup, en France, sont devenus des hôtels: un carré de verdure perdu dans une étendue de laideur sans verdure ; un petit morceau d’allées, d’arbres, d’oiseaux au milieu d’un immense filet de routes. Je conduis et, dans le rétroviseur, j’observe une voiture derrière moi. La petite lumière à gauche clignote et toute la voiture émet des ondes d’impatience. Le chauffeur attend l’occasion pour me doubler ; il guette ce moment comme un rapace guette un moineau. Véra, ma femme, me dit: «Toutes les cinquante minutes un homme meurt sur les routes de France. Regarde-les, tous ces fous qui roulent autour de nous. Ce sont les mêmes qui savent être si extraordinairement prudents quand on dévalise sous leurs yeux une petite vieille dans la rue. Comment se fait-il qu’ils n’aient pas peur quand ils sont au volant?» Que répondre ? Peut-être ceci : l’homme penché sur sa motocyclette ne peut se concentrer que sur la seconde présente de son vol ; il s’accroche à un fragment de temps coupé et du passé et de l’avenir ; il est arraché à la continuité du temps ; il est en dehors du temps ; autrement dit, il est dans un état d’extase ; dans cet état, il ne sait rien de son âge, rien de sa femme, rien de ses enfants, rien de ses soucis et, partant, il n’a pas peur, car la source de la peur est dans l’avenir, et ce qui est libéré de l’avenir n’a rien à craindre. La vitesse est la forme d’extase dont la révolution technique a fait cadeau à l’homme. Contrairement au motocycliste, le coureur à pied est toujours présent dans son corps, obligé de penser à ses ampoules, à son essoufflement ; quand il court il sent son poids, son âge, conscient plus que jamais de lui-même et du temps de sa vie. Tout change quand l’homme délègue la faculté de vitesse à une machine : dès lors, son propre corps se trouve hors du jeu et il s’adonne à une vitesse qui est incorporelle, immatérielle, vitesse pure, vitesse en elle-même, vitesse extase.

∎ DOCUMENT 3 : (Cet article est long ; prenez votre temps pour le lire) Eve Ysern, « Tout va trop vite ! Et si on ralentissait ? », Capital, 28/10/2013

Constamment sollicités et bombardés d’informations, nous nous agitons souvent en vain. Au boulot comme dans la vie, il faut savoir lever le pied pour gagner en efficacité. Il existe d'ailleurs un mouvement de société en faveur du slow management, slow sexe, slow tourisme... et même du slow drinking. Mais quels sont les bienfaits de la lenteur ? Slow management, slow sexe, slow tourisme, slow design… la slow attitude se propage dans tous les champs de notre vie. En guise de fil rouge, un désir : celui de prendre son temps et de ne plus subir l’urgence. «La lenteur est une forme de résistance à l’accélération du rythme quotidien, affirme Pascale Hébel, directrice du département consommation du Crédoc. Car les répercussions néfastes de cette course contre la montre sont nombreuses au 21ème siècle : stress, mal-être, insatisfaction quant à la qualité de vie, etc.» Ce phénomène a pris une telle ampleur qu’on ne peut le réduire à un simple effet de mode. D’autant que le concept ne date pas d’hier et qu’il résonne aujourd’hui à l’échelle mondiale, comme l’a démontré le journaliste Carl Honoré dans «Eloge de la lenteur», un best-seller traduit en plus de 20 langues. Prendre le temps de savourer la vie. C’est au milieu des années 1980, en Italie, qu’un mouvement slow apparaît pour la première fois, le «slow food». En réaction au fast-food et à toute la nébuleuse de la malbouffe, l’association Slow Food vise, dès sa création, à sensibiliser les individus à notre patrimoine culinaire mondial et à lutter contre l’uniformisation du goût. Choisir ses produits intelligemment et prendre le temps de les déguster procède d’une certaine vision du monde, aux antipodes de la «McDonaldisation» de la planète. Le mouvement revendique aujourd’hui 100.000 membres dans le monde entier. Depuis peu, ce modèle s’applique aussi à la boisson. Boire «slow», c’est renoncer à engloutir d’un trait et à la chaîne les verres d’alcool pour se consacrer au plaisir de savourer, lentement mais sûre-ment. Et la lenteur s’immisce jusque sous nos couettes : les auteurs de «Slow Attitude. Oser ralentir pour mieux vivre» consacrent un chapitre entier de leur livre à la nécessité de lever le pied dans nos rapports amoureux et sexuels. Le vrai truc aujourd’hui pour être dans le coup – et surtout pour vivre mieux –, c’est de prendre son temps et de ralentir le rythme frénétique de nos existences. Equipés d’objets électroniques toujours plus rapides – la vitesse des connexions

devrait septupler d’ici à 2017 –, nous ne laissons pas se reposer notre cerveau, sollicité du matin au soir, sept jours sur sept. La bête noire de l’adepte du «slow» est d’ailleurs son smartphone. Une étude de l’Institut national du sommeil et de la vigilance révèle des chiffres étonnants. Ainsi, 42% des Français dorment avec leur téléphone allumé, sous prétexte d’utiliser l’alarme. Or celle-ci fonctionne même lorsque le mobile est éteint. En fait, les individus ont un mal fou à déconnecter, même la nuit. Réveillées par un SMS, deux personnes sur trois lisent leur message. Pis, une sur cinq y répond ! Sans parler de ceux qui consultent leur téléphone en l’absence même de sonnerie. Persuadés d’avoir entendu leur appareil vibrer ou sonner, 67% des

...

Télécharger au format  txt (14.8 Kb)   pdf (57.6 Kb)   docx (13.4 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com