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Corpus sur le rôle des femmes dans ces textes

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Par   •  12 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  1 353 Mots (6 Pages)  •  3 036 Vues

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    Le corpus soumis à notre étude est composé de trois textes d’époques successives (XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles). Le premier datant de 1699 est un extrait tiré d’une œuvre de Fénélon: Les aventures de Télémaque (premier livre). Le second extrait écrit par Marivaux provient du roman Le Paysan parvenu (première partie) en 1734. Enfin, le troisième texte est issu de Bel-Ami (chapitre 3) de Maupassant, écrit en 1885. Ces trois textes mettent en scène un dialogue entre une femme et un homme. Notre objectif sera donc de déterminer les rôles de chacun des personnages féminins de ces textes. Ainsi, nous verrons qu’elles représentent aide et hospitalité pour ces hommes. Puis, nous dénoterons la puissance et le savoir qu’elles constituent.

   

   

    Tout d’abord, nous pouvons relever le fait que ces personnages masculins se trouvent tous dans une situation dans laquelle ils ont besoin d’aide et ceux-ci vont en trouver auprès d’une femme. En effet, Télémaque, lors d’un voyage pour retrouver son père, demande des réponses à la nymphe Calypso qui va lui offrir refuge et repos dans sa demeure afin de lui expliquer ce qu’elle sait: « Mais l’histoire en est longue [...] Venez dans ma demeure, où je vous recevrai comme mon fils […] » Jacob, lui aussi de voyage à Paris pour son père va être accueilli par la maîtresse de maison: « […] demeure ici. » Quant à Bel- Ami, celui-ci va être dirigé vers une femme, la femme du directeur du journal, pour l’aider à rédiger son article. Ainsi, nous remarquons que la place de la femme dans ces extraits est extrêmement importante car celles-ci jouent le rôle de l’hôtesse altruiste et sensible. En effet, elles vont leur offrir refuge tout en les aidant dans leur quête. Ce rôle d’hôte est beaucoup plus marqué dans les deux premiers textes car l’accueil est explicite, ce qui n’est pas le cas dans le troisième texte. Effectivement, la femme ne lui offre pas totalement l’hospitalité mais plutôt une aide professionnelle. Néanmoins, une certaine idée d’accueil reste présente avec la citation « Elle le fait entrer dans son bureau.» Par ailleurs, ce rôle va permettre de faire ressortir certaines qualités que ces femmes détiennent et ainsi d’en constituer un éloge participant au registre épidictique à valeur d’éloge. C’est en premier lieu grâce à leur sensibilité, sollicitée de différentes manières par ces hommes, qu’elles vont accepté de leur venir en aide. C’est pourquoi, Calypso, touchée par le récit émouvant et éloquent de Télémaque va l’accueillir de son propre gré: « Calypso, étonnée et attendrie […] » La maîtresse de maison dans Le Paysan parvenu, quant à elle, va être sensible à la naïveté, l’humour et la répartie de Jacob: « me dit-elle en riant » ; « Ce garçon est plaisant, dit-elle, je veux en avoir soin […] » Enfin, Madeleine Forestier est de son côté très flattée que Georges Duroy se soit fait dirigé vers elle pour l’aider dans ses travaux : « heureuse, joyeuse et flattée » ; « c’est gentil, ça...» De plus, par leur hospitalité elles vont donc dévoiler leur générosité et leur altruisme auxquels les hommes seront sensibles: « Il est temps de vous délassez de tous vos travaux. […] je ferai votre bonheur.» dans Les aventures de Télémaque ;« Elle était bonne, généreuse [...]» ; « je veux en avoir soin » dans Le Paysan parvenu ; « Ça va être charmant de collaborer comme ça. Je suis ravie de votre idée.» dans Bel-Ami. Toutefois, elles possèdent également un savoir et une intelligence remarquables qui pourraient aussi bien expliquer leur position sociale et donc leur pouvoir.

   

   

    En effet, ces femmes ont un rôle savant qui est nécessaire pour venir en aide aux hommes de chacun des textes et qui met en place une certaine autorité et puissance. Calypso est une déesse, elle détient donc une connaissance des plus considérable et qui va ainsi pouvoir assouvir la soif de vérité de Télémaque : « daignez en instruire son fils Télémaque. » ; « nous vous apprendrons ce qui est arrivé à votre père. » Son influence est, à son tour, dénoté par le fait qu’elle soit également accompagnée « d’une foule de jeunes nymphes » qui pourraient représenter ses disciples ou fidèles. Cette citation peut faire écho au second texte Le Paysan parvenu avec « se tournant du côté de ses femmes » ou « c’était à ses femmes qu’elle parlait », « ses femmes » représentant ses domestiques. Effectivement, en tant que « maîtresse de maison » cette femme détient une certaine autorité, toutefois elle n’en est pas de celles qui en abusent. Par ailleurs, connaissant la suite de l’histoire, nous savons que c’est grâce à elle que Jacob, jeune paysan, connaîtra une ascension sociale et deviendra un « Paysan parvenu ». En ce qui concerne Madeleine Forestier, elle est apparemment très reconnue pour son travail : « Ce dernier lui conseille de s’adresser à sa  femme. » ; « Et il vous a dit de venir me trouver…? » ce qui fait d’elle une femme très intelligente. De plus, elle dégage une certaine autorité notamment grâce à l’impératif très présent dans le texte : « Asseyez-vous et parlez. » et par sa confiance en elle : « mais là, un article à succès.» Ainsi, ce rôle d’instructrice et d’autorité leur vaut à ces trois femmes une admiration réelle de la part de ces hommes. En effet, chacun d’eux révèlent une description élogieuse de la femme qui dénote une véritable fascination : la comparaison est utilisée entre Calypso et ses nymphes et « un grand chêne dans une forêt élève ses branches épaisses au-dessus de tous les arbres qui l’environnent. », cette comparaison imageant encore une fois son pouvoir immense. Sa beauté également fait sujet d’émerveillement pour Télémaque : « Il admirait l’éclat de sa beauté, […] noués par-derrière négligemment mais avec grâce, le feu qui sortait de ses yeux et la douceur qui tempérait cette vivacité. » Jacob, quant à lui, fait également une large description de son hôte seulement la sienne porte sur son caractère et sa façon de penser et non à son physique : celle-ci étant généreuse « Elle était bonne, généreuse », honnête « la franchise, avec elle, tenait lieu de politesse.», indulgente « on ne faisait point de fautes capitales, il n’y avait point de réprimandes à essuyer », désintéressée « abrégeant les respects des uns, les révérences des autres » et amicale « familière avec ses domestiques » ; « amie de tout le monde, et surtout de toutes les faiblesses qu’elle pouvait vous connaître.» De son côté, Georges Duroy nous fait part d’une très brève et peu précise description de Madeleine Forestier. En outre, il ne parle que de son parfum « le parfum frais de la toilette récente » et tente d’imaginer son corps à travers « l’étoffe moelleuse », ce corps qu’il qualifie de « jeune et clair, gras et chaud ». Mais par cette description grossière et vaste, Georges Duroy met en place un portrait assez mystérieux de cette femme pleine de charisme,et dont il est assez impressionné comme nous pouvons le voir grâce aux trois petits points largement présents dans ses paroles et qui traduit une intimidation prononcée: « … je n’ose pas...» ; « je n’osais pas, je ne voulais pas.»

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