Corpus sur le héros de roman
Commentaire de texte : Corpus sur le héros de roman. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nonofrbac • 10 Décembre 2017 • Commentaire de texte • 1 368 Mots (6 Pages) • 1 950 Vues
Le corpus est composé de quatre textes du vingtième siècle, un essai et trois romans mettant en scène des antihéros. Le premier est tiré du chapitre 3 du roman L’Etranger d’Albert Camus écrit en 1942. Le second est extrait du roman La Modification écrit en 1957 par Michel Butor. Puis nous avons un essai d’Alain Robbe-Grillet intitulé Pour un nouveau roman et rédigé en 1963 et pour finir, un extrait du roman Belle du seigneur écrit par Albert Cohen en 1968. N Comment ces textes invitent-ils le lecteur à porter un regard critique sur le héros de roman ?
Certain de ces textes mettent en avant un personnage qui a une part de mystère. En effet, le héros au sens traditionnel à une identité stable et définie. Il à un nom, un métier… cependant ce n’est pas le cas dans les extraits qui compose le corpus. Ainsi, les personnages principaux n’ont pas une identité stable et définie ce qui peut amener le lecteur à une critique de ces derniers. C’est le cas pour le héros du roman L’Etranger dont son nom n’apparait à aucun moment. En outre, nous apprenons le nom du personnage par le biais du nom de sa mère quelques pages après la première mais tout le long du livre, il ne sera jamais évoqué son prénom. Cette caractéristique de l’identité floue s’applique également au roman La modification puisque dans cet extrait, l’emploi du vous produit une incertitude quand à l’identité de celui qui parle et de celui à qui s’adresse le texte « Ce voyage devrait être une véritable libération, un rajeunissement, un grand nettoyage de votre corps et de votre tête » (l.1-2). Quelque peu différent mais toujours dans la même idée, l’essai d’Alain Robbe-Grillet critique par une remise en question ironique, l’identité précise et forte des héros de roman du XIXème siècle : « un personnage doit avoir un nom propre, double si possible […] un passé qui a modelé celui-ci et celui-là » (l.10-13) Il ne s’agit donc pas de personnage à qui le lecteur peu s’identifier facilement, au contraire leur identité est dur à cerner.
Deuxièmement, un héros est censé accomplir des choses exceptionnelles, il accomplit son destin. Pourtant ce n’est pas le cas dans nos extraits. En effet, ces textes montrent la banalité de la vie d’un personnage. Ainsi, les actions des protagonistes n’ont rien de spectaculaire, elles sont même totalement quelconques. Meursault en est un exemple, toutes ses actions sont tirées de la vie quotidienne et ne permette pas de faire avancer l’intrigue : «je me suis lavé les mains » (l.6) « j’ai dormi un peu » (l-21) « j’ai eu envi de fumer » (l-22) « je voulais me préparer des pommes de terre bouillies » (l.25-26). De plus, la remarque qu’il fait sur la serviette est inutile dans le déroulement de l’histoire, même son patron lui a répondu « que c’était un détail sans importance » (l.9) Dans l’extrait de Michel Butor, le chapeau nous explique la vie amoureuse de Léon Delmont qui est dépourvu de sentiments exceptionnels et qui est même un triangle amoureux, une chose classique dans la vie ordinaire. De plus, la phrase interrogative « seriez-vous déjà si routinier ? » (l.13-14) montre la vie médiocre et sans intérêt du protagoniste. Adrien Deume dans Belle du seigneur possède une vie médiocre. En effet, c’est un personnage que les lecteurs peuvent juger pitoyable puisqu’il se satisfait de peu comme la tape dans le dos de son supérieur : « Et puis zut quoi, il y avait eu la tape. » (l.9). De surcroit, sa femme est prêt à le quitter tandis que lui pense l’impressionner «Ariane verrait qu’il n’était pas l’esclave qui accourt dès qu’on l’appelle. » (l.7-8) La vie banale se rapproche vraisemblablement de la vie quotidienne du lecteur qui peut trouvé à critiquer dans le manque d’actions héroïques et spectaculaire du protagoniste.
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