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Corpus sur l'Homme et l'animal

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Par   •  16 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  1 419 Mots (6 Pages)  •  1 864 Vues

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               Le corpus proposé à notre étude réunit quatre extraits de textes argumentatifs : Lettre à Philagrius, VII, 14, 5-7 de Sidoine Apollinaire écrit entre 430 et 486, Essais, livre 2, 12 paru en 1580 par Michel de Montaigne, « Des jugements » publié dans les Caractères par Jean de la Bruyère entre 1688 et 1696 et « Bêtes » paru en 1764 par Voltaire dans le Dictionnaire philosophique. Ces quatre extraits proposent une réflexion sur la nature humaine et notamment sur sa vision de l’animal. Ainsi, nous nous demanderons quelle image de l’Homme sa confrontation avec l’animal permet-elle de donner dans ces textes ? Pour répondre à cette question, nous étudieront la vision péjorative de l’Homme dans ces textes plaçant l’animal comme son supérieur puis la vision d’égalité entre l’Homme et l’animal défendu par certains auteurs du corpus et enfin le fait que d’autres auteurs rappellent néanmoins, la supériorité de l’Homme.

             

             Tout d’abord, intéressons-nous donc à la vision péjorative de l’Homme plaçant ainsi l’animal comme son supérieur. Premièrement, les poètes expriment donc une vision très négative de l’Homme. En effet, Sidoine Apollinaire grâce à des superlatifs péjoratifs comme « le plus misérable » ou encore « le plus dépourvu » (l.3) proposent l’idée selon laquelle l’Homme serait donc le pire animal de tous. On retrouve notamment cette idée dans le texte de Michel de Montaigne avec la encore des superlatifs péjoratifs comme « le plus misérable et fragile de toutes les créatures » (l.18) et « la plus orgueilleuse » qui grâce à l’adverbe « plus » appuie sur la position inférieur de l’Homme face aux autres animaux. De plus ces deux textes exploitent aussi des adjectifs et un vocabulaire péjoratifs pour qualifier l’Homme. Par exemple « cette misérable et chétive créature » (l.8) dans Essais et « faiblesse » (l.8)  pour Apollinaire. On remarque ici encore l’envie de placer l’Homme comme inférieur ici par sa force qui serait moindre. Dans un second temps, on remarque aussi que les poètes se pose des questions. On retrouve donc dans chacun des textes des formules interrogatives. Pour Apollinaire on observe une série de questions et de réponses « Est-ce la force ? - mais elle se montre bien plus dans les muscles d’une tête de lion. Est-ce la vitesse ? - mais elle est plus proprement encore le partage des chiens » grâce à la répétitions du « mais » on remarque une tentative de réflexion qui retombe toujours à la même conclusion. Jean de la Bruyère, lui, apostrophe le lecteur « J’entends corner sans cesse à mes oreilles : L’homme et un animal raisonnable. Qui vous a passé cette définition ? » il montre donc son refus face à cette vision et demande presque qu’on lui explique. Voltaire et de Montaigne proposent au contraire leur vision  sans l’exposer clairement grâce à des questions presque rhétoriques. Avec pour Voltaire « Réponds-moi, machiniste ; la nature a-t-elle arrangé tous les ressorts du sentiment dans cet animal, afin qu’il ne sente pas ? » (l.19) et chez de Montaigne « Est-il possible d’imaginer chose aussi ridicule […] elle n’a pas le pouvoir de connaître la moindre partie, tant s’en faut de la commander ? ». On peut interpréter cela aussi comme une apostrophe au lecteur qui servirait à le faire réagir sur la stupidité de la situation. Enfin, on observe des comparaisons en faveur de la supériorité animal. Comme dans « Des jugements » avec « qui ne faites pas même comparaison avec l’éléphant et la baleine » (l .5), ici, le mot « même » appuie sur l’infériorité de l’Homme. Chez de Montaigne on retrouve donc une nouvelle fois une comparaison « Le corps animal, qui est formé l’emporte sur la matière informe » (l.19) grâce au verbe « l’emporte » l’auteur renforce cette idée de dominance de l’animal.

           Cependant, certains auteurs du corpus placent aussi l’Homme à l’égal de l’animal. En effet, Voltaire utilise un parallélisme de la ligne 10 à la ligne 11« tu me vois entrer chez toi l’air affligé, chercher un papier avec inquiétude, ouvrir le bureau où je me souviens de l’avoir enfermé, le trouver, le lire avec joie. » puis de la ligne 13 à 16 « ce chien qui a perdu son maître, qui l’a cherché dans tous les chemins avec des cris douloureux, qui entre dans la maison agité, inquiet, qui descend, qui monte qui va de chambre en chambre, qui trouve enfin dans son cabinet le maître qu’il aime, et qui lui témoigne sa joie par la douceur de ses cris, par ses sauts, par ses caresses. ». Le parallélisme repose notamment sur l’utilisation de la virgule pour nous proposer une accumulation d’actions similaires entre l’Homme et le chien. Ainsi les similitudes entre ces deux êtres sont mis en évidence et donc par analogie la caractère d’égalité entre l’Homme et l’animal en général. On retrouve notamment cette vision chez de la Bruyère. Par exemple, des lignes 15 à 18 « Vous dites d’un tiercelet de faucon qui est fort léger, et qui fait une belle descente sur la perdrix : « Voilà un bon oiseau » ; et d’un lévrier qui prend un lièvre corps à corps : « C’est un bon lévrier ». Je consens aussi que vous disiez d’un homme qui court le sanglier, qui le met aux abois, qui l’atteint et qui le perce : « Voilà un brave homme ». ». Grâce aux répétitions de l’adjectif « bon » et de « Voilà », le lecteur est invité à rapprocher le comportement de l’Homme à celui de l’animal mais aussi le jugement de l’Homme sur celui ci. De la Bruyère va même plus loin des lignes 20 à 24 « tous les chats d’un grand pays se sont assemblés par milliers dans une plaine, et qu’après avoir miaulé tout leur soûl, ils se sont jetés avec fureur les uns sur les autres, et ont joué ensemble de la dent et de la griffe ; que de cette mêlée il est demeuré de part et d’autre neuf à dix mille chats sur place, qui ont infecté l’air à dix lieues de là par la puanteur » il nous invite implicitement à rapprocher ce comportement au nôtre, ici, il fait référence aux guerres et même à nous juger nous même sur ce comportement absurde.

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