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Corpus se

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Par   •  19 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 745 Mots (7 Pages)  •  514 Vues

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Le rapport entre les Hommes et le temps qui passe a, depuis des siècles, rythmé les pensées des artistes. Dans ce corpus, nous allons étudier trois poèmes d’auteurs de différentes époques qui en font justement l’écho en présentant une vision du temps qui passe tantôt différente, tantôt similaire entre eux. Le premier poème s’agit du sonnet XLIII de Ronsard, le chef de file de La Pléiade, extrait du recueil Sonnets Pour Hélène et datant de 1578. Le deuxième poème, « La Mort et le Malheureux », est quant à lui tiré du recueil Fables écrit par La Fontaine en 1668 et le troisième s’intitule « L’Horloge », datant de 1857. Il est extrait du célèbre recueil des Fleurs du Mal écrit par Baudelaire et dédié à Théophile Gautier, le chef de file du Parnasse.
        De quelle manière le temps qui passe est-il perçu à travers ces trois poèmes ?
        Dans un premier temps, notre réflexion portera sur l’aspect assassin et meurtrier du temps qui passe avant de se concentrer sur la dimension argumentative indirecte utilisée par les trois poètes afin de sous-entendre la Mort à travers la durée limitée de la vie humaine.

        Tout d’abord, l’aspect assassin et meurtrier du temps qui passe est perçu, dans ces trois textes, par le caractère éphémère des choses qui composent la vie. Les trois poètes conseillent donc, parfois directement ou indirectement de profiter de la vie avant que celle-ci ne se termine (notion momento moris). Ronsard, contrairement aux deux autres poètes de ce corpus fait ressortir cette notion grâce à la beauté de la femme à qui il s’adresse. Dès le premier vers, cette idée est évoquée par la citation « vous serez bien vieille » ainsi que par le vers 4 notamment grâce à l’expression « du temps que j’étais belle » qui prouve que Ronsard sait que cette femme regrettera la beauté qu’elle avait antérieurement, avant que le temps passe. Il précise également qu’elle regrettera tout ça à la fin de sa vie grâce à l’expression « au soir, à la chandelle », métaphorisant la Mort proche, également présente dans le texte de Baudelaire « le jour décroit ; la nuit augmente ». Contrairement à lui, La Fontaine et Baudelaire font ressortir le caractère éphémère de la vie grâce à la Mort uniquement sous entendue dans le texte de Ronsard exprimée à travers des personnifications et parfois même, des bestialisations. Le temps qui passe est perçu comme un assassin ; dans « la mort et le malheureux », la mort est personnifiée par l’expression « La Mort crut » dans laquelle elle est considérée comme une personne tout d’abord grâce à la majuscule utilisée par l’auteur puis à l’aide du verbe « croire », prouvant habituellement la présence de l’âme ; la faculté de croire prouve une intelligence, donc d’une âme. Dans ce texte, d’autres verbes normalement utilisés pour des Hommes sont employés comme « frapper », « entrer » ainsi que « montrer ». De plus, le Malheureux semble lui donner des ordres comme à un être vivant « n’approche pas », « retire-toi ». De la même façon, le temps qui passe (donc, la Mort supposée à la clé) est également perçu comme une personne chez Baudelaire. Par contre, la Mort n’est ici directement personnifiée ; elle est exprimée à travers différentes choses telles que « Horloge » (temps qui passe), « Plaisir vaporeux » (qui vise à expliquer que le plaisir n’est, lui aussi, qu’éphémère), « Seconde », « Douleurs », « Autrefois », « Temps », « divin Hasard », « Repentir » qui sont eux personnifiés ; notamment grâce aux expressions « se planteront », « fuira », « chuchote », « joueur avide ». Dans ce texte, quelques bestialisations sont également présentes comme par exemple celle de l’instant « te dévore » ainsi que celle de la Seconde, à laquelle Baudelaire a consacré une strophe entière « voix d’insecte », « pompé ta vie », « trompe immonde ». L’expression voix d’insecte peut même être liée à une personnification car un insecte n’a pas de voix. De plus, l’apostrophe qui débute le poème « Horloge ! » souligne d’autant plus la personnification du temps qui passe car c’est comme si l’auteur appelait une personne, l’assassin de la vie. Le dernier vers du sonnet XLIII de Ronsard demande clairement à la femme à qui il s’adresse de profiter de sa beauté avant que la mort ne la surprenne : les roses sont, étant de belles fleurs, l’emblème de la beauté mais elles peuvent également exprimer le caractère éphémère causé par la Mort, fanant malheureusement vite.
        Le temps qui passe est également décrit à travers une vitesse plus ou moins différente selon les auteurs. Chez Baudelaire tout comme chez La Fontaine, celui-ci est perçu comme rapide ; effectivement, la ponctuation des poèmes de ces deux auteurs est composée de nombreux points d’exclamation. elle véhicule une idée de rapidité progressive notamment dans « l’horloge » où ils sont de plus en plus présents tout comme l’expression « Souviens-toi » qui exprime le passé à travers une expression à l’impératif, peu présente au début et de plus en plus répétée à partir du milieu du texte. Elle atteint ensuite son paroxysme à la fin du poème « il est trop tard ! ». D’autre part, Ronsard exprime une monotonie au sein de la vie de la femme à qui il s’adresse par l’utilisation du son « an » dans la strophe 2 du début du sonnet « oyant », « sommeillant », « réveillant », « bénissant », « louange », ce qui montre que la vie est, selon lui, lente et monotone au début et de plus en plus rapide par la suite. Suivant la même idée, La Fontaine précise que le malheureux « appelait tous les jours », contrairement à Baudelaire qui prouve que le temps passe toujours vite, sans aucune pause « le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide ». Tout de même, Ronsard laisse penser que le temps passe rapidement par la suite car il conseille à cette femme de profiter de sa beauté et de sa vie avant que cela ne change. A l’aide du champ lexical du temps « soir », « demain », « aujourd’hui », « jours », « bientôt », « heure », « seconde », « autrefois », « minutes », « temps », « nuit », « tantôt », « tard », Ronsard montre le temps est construit à partir de plusieurs moments différents, donc tous éphémères, car toujours remplacés par un autre.

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