Corpus, L’Ile des esclaves de Marivaux (1725), Dom Juan acte I scène 1de Molière (1682), et Le Mariage de Figaro acte V scène 3 de Beaumarchais (1784).
Commentaire de texte : Corpus, L’Ile des esclaves de Marivaux (1725), Dom Juan acte I scène 1de Molière (1682), et Le Mariage de Figaro acte V scène 3 de Beaumarchais (1784).. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar azerty uiop • 13 Mai 2018 • Commentaire de texte • 676 Mots (3 Pages) • 2 867 Vues
Ce corpus rassemble trois textes, L’Ile des esclaves de Marivaux (1725), Dom Juan acte I scène 1de Molière (1682), et Le Mariage de Figaro acte V scène 3 de Beaumarchais (1784). Toutes ces pièces, datant du XVIIe et du XVIIIe siècle, reprennent la dynamique du conflit entre maîtres et valets pour la critiquer grâce au registre comique. Ainsi, on peut se demander quelles sont les caractéristiques de ces relations ? Après avoir étudié comment les valets défient l'autorité de leur maître, nous verrons la portée philosophique de ces textes.
Tout d’abord, nous remarquons immédiatement que dans chaque scène les valets sont libres, ils ne subissent pas la pression de leur maître car il n’est soit pas présent, comme dans Dom Juan et Le Mariage de Figaro, soit le maître ne peut rien dire, comme dans L’Ile des esclaves. Ainsi, nous avons des paroles sincères de la part des valets, des avis et des sentiments réels. De ce fait, nous apercevons que tous les valets défient l’autorité. En effet, Figaro et Sganarelle, injurient tous deux leur maître, comme le montre l’accumulation d’insulte « un enragé, un chien, un Diable, un turc, un hérétique » dans Dom Juan, l’injure « le perfide » dans Le Mariage de Figaro, mais aussi l’inversion de la subordonnée « Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie ! » qui prouve que Sganarelle attaque le comte Almaviva. Dans L’Ile des esclaves, Arlequin ne défie même plus l’autorité du maître puisqu’il en est devenu un, maître de son maître, et ainsi lui « fait milles injures » pour se venger et lui faire comprendre ce qu’il a enduré. Nous le repérons grâce à la question rhétorique « est-ce que les étrivières sont plus honnêtes que les moqueries ? », qui consiste à faire avouer à l’ancien maître que ses actes n’étaient pas mérités mais plutôt excessifs. Les trois valets ont donc bien provoqué leur maître, par des injures, des insultes ou des moqueries, mais une petite preuve d’amour est présente comme lorsque Sganarelle défend son maître contre Gusman, et comme montré avec le champ lexical de l’amour avec Arlequin « aime » répété quatre fois ou « sentiment d’amitié ».
D’autre part, chacun des textes reflète une partie de la réalité, et ainsi portent une critique de la société. En effet, ces relations maîtres-valets de l’époque dénoncent clairement les inégalités entre les classes sociales. Par exemple, la question rhétorique d’Arlequin « est-ce que les étrivières sont plus honnêtes que les moqueries ? » font avouer qu’Iphicrate a « pu quelques fois le maltraiter sans trop de sujets ». De plus, Figaro, dans son long monologue, critique le comte. L’énumération « noblesse, fortune, un rang, des places » appuie sur le fait que le maître a tout ce qu’il désire sans rien faire, alors que, par l’hyperbole « il m’a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement, qu’on en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes », le valet indique qu’au contraire, lui a beaucoup travailler mais ne se fait toujours pas respecter par le maître qui a tout. Enfin Sganarelle porte sa critique sur l’infidélité de Dom Juan, et ainsi critique encore l’abus de pouvoir et de richesse des nobles. Les valets critiquent donc chacun les défauts des maîtres, qui sont les défauts de leur époque, comme les serviteurs battus au XVIIe siècle ou les seigneurs critiqués par les lumières au XVIIIe siècle (siècle des lumières).
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