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Commentaire sur l'incipit du Rouge et le Noir de Stendhal

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Par   •  28 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  688 Mots (3 Pages)  •  8 113 Vues

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L’incipit - Le Rouge et le Noir :

Introduction :

Le Rouge et le Noir, roman réaliste publié en 1830 (c'est-à-dire au cœur de la période romantique) est présenté par Stendhal comme une « chronique du XIXe siècle » qui retrace l'ascension sociale d'un jeune homme ambitieux et grand admirateur de Napoléon, Julien Sorel, de ses débuts modestes jusqu'à son exécution. Cette ascension se fait en deux parties : tout d'abord en Province et par la suite à Paris.

Le premier chapitre du roman, intitulé « Une petite ville » s'ouvre sur la description de Verrières. Cet incipit est une présentation de la ville d'abord sur un plan esthétique, puis géographique, pour ensuite se concentrer sur la situation économique et ses habitants.

  1. Le décor
  1. La description de Verrières
  • Indications topologiques et géographiques (« Doubs », « les montagnes qui séparent la France de l’Helvétie»,…)
  • Eléments grammaticaux qui reconstituent un décor cohérent et réaliste (« au-dessus de », « du côté du », …)
  • Un vocabulaire géographique (« sur la pente d’une colline », « un torrent qui se précipite de la montagne »)
  • Mouvement « cinématographique » : de l'extérieur vers l'intérieur de la ville : ville de loin 🡪 paysage alentour 🡪 dans la ville 🡪 détails dans la ville.
  1. Le gout du pittoresque
  • La description est fortement marquée par le goût du pittoresque : « pittoresque » 🡨 italien « pittura » = « peinture » 🡺 reconstituer une atmosphère particulière grâce à des indications précises, typiques d'un lieu ou d'une époque. Ici, le narrateur veut rendre l'atmosphère de la Province : détails architecturaux, économiques, géographiques, historiques, naturels.
  • Le but : planter le décor, faire voyager le lecteur par l’esprit = un de objectifs du roman.
  1. Une esthétique réaliste
  • Technique romanesque mais éléments avec une esthétique nouvelle : réaliste 🡺 indications économiques et historiques = ancrent la situation romanesque dans la réalité.
  • Cela permet de créer une dimension philosophique : l'homme est le produit de son milieu. Cependant Le Rouge et le Noir raconte l’inverse à travers le personne de Julien Sorel : Comment l'individu peut échapper à son milieu ?

  1. La critique stendhalienne
  1. La critique de l’industrialisation
  • Industrialisation contraste avec le décor champêtre.
  • Rudesse et brutalité de ce milieu qui contraste avec les « jeunes filles fraîches et jolies ». 
  • Image péjorative du bruit : « vacarme », « assourdit les gens », « bruit qui fait trembler les pavés »
  • Opposition nature / industrie = « machine bruyante et terrible » contraste avec le calme, la douceur de la nature à travers l’eau qui coule : « Le Doubs coule ».
  1. La critique de la hiérarchie sociale à travers le maire.
  • Ces machines industrielles qui s’opposent aux individus et à la nature appartiennent au Maire.
  • L’expression « Monsieur le maire » : il est appelé par sa fonction, c ‘est le chef 🡪 insiste sur la hiérarchie sociale.
  • Le maire a donc le pouvoir économique et politique donc celui qui devrait contrôler l’industriel est lui-même industriel : il n’y a donc pas d’impartialité.
  • Le maire est aussi représenté comme une caricature représentant l’avarice : répétition des termes « payer » et « doit »  et la vanité : « un certain air de contentement de soi et de suffisance ».
  1. Les remarques du narrateur
  • Narrateur extradiégétique (= en-dehors de la diégèse) : il peut donc intervenir au milieu de ce qu’il écrit : il présente son point de vue plusieurs fois = « Verrières peut passer pour l’une des plus jolies », comme si, d’après le narrateur, elle pouvait l’être mais seulement en apparence. Il donne aussi des indications ironiques : « un certain bien-être à la majeure partie des habitants », qui signifie que le bien-être n’est pas universel dans cette ville.
  • Le narrateur est représenté à travers le voyageur qui est étranger au pays, comme le lecteur : utilisation régulière de « on » qui qualifie le narrateur et le lecteur à travers le voyageur.
  • C'est cette description critique qui définit le réalisme de Stendhal.

Pour la conclusion :

Roman stendhalien appartient traditionnellement à ce qu'on nomme le « roman critique ».

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