Commentaire linéaire Francis Ponge l’Huitre
Commentaire de texte : Commentaire linéaire Francis Ponge l’Huitre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar grondia • 1 Juin 2022 • Commentaire de texte • 1 141 Mots (5 Pages) • 309 Vues
Adonis Grondin
1ère GT3
Commentaire linéaire Francis Ponge l’Huitre
En 1942, Francis Ponge, en écrivant le Parti pris des choses, rompt avec la tradition de la poésie lyrique qui plaçait le « je » du poète au cœur de l’écriture. Au contraire, ce recueil se concentre sur la matérialité du quotidien, son objectif étant de rendre compte des objets de la manière la plus précise possible en exprimant les qualités physiques et linguistiques du mot.
Comment à travers la description de l’huitre Ponge fait ressortir l’étrangeté poétique de ce « monde » à part entière qu’est l’huitre.
Le poème, compact en apparence sans aucun saut de ligne se compose de trois mouvements, tout d’abord le premier paragraphe décrit l’extérieur de l’huitre puis on découvre ce qui se cache à l’intérieur et enfin on y découvre un trésor.
Tout d’abord le premier mouvement s’attache à la description extérieure. Le poème commence comme une définition « L’huitre, » renforcé par l’utilisation du présent « est » comme il est d’usage dans les dictionnaires.
L’auteur fait une analogie avec le galet qui fait d’ailleurs l’objet d’un autre de ses poèmes, pour aiguiller le lecteur à en comprendre la taille « de la grosseur d’un galet moyen » (l1). L’analogie se poursuit en donnant des éléments sur son apparence « plus rugueuse » (l2) et sa couleur « moins unie, brillamment blanchâtre » (l2/3).
Le poète utilise des modélisateurs dépréciatifs « rugueuse » (l1), « moins unie » (l2), « blanchâtre » (l3), « opiniâtrement » (l3) ».
Utilisation de l’oxymore ambivalent « brillamment blanchâtres ». L’auteur ne cherche pas à embellir l’huitre mais à la décrire au plus proche de ce qu’elle est. Le travail du poète dans sa description pousse au travail d’imagination du lecteur.
La deuxième phrase présente le mollusque « c’est ». Utilisation de l’antithèse entre « monde » et « clos », le monde est immense et s’oppose donc au terme « clos » qui restreint l’espace. L’huitre est personnalisée par l’adjectif « opiniâtrement », comme si elle décidait de ne pas s’ouvrir.
Les deux phrases suivantes décrivent le moyen d’ouvrir l’huitre pour en découvrir l’intérieur. Le connecteur logique « Pourtant » marque la volonté de l’homme de s’opposer à celle de l’huitre mais rien n’est certain « on peut ».
Commence alors une sorte de mode d’emploi décrit par les verbes d’action « la tenir » (l4), « se servir » (l5), « s’y reprendre » (l6). Le travail est pénible puisqu’il faut « s’y reprendre à plusieurs fois », il y a comme une lutte, un acharnement.
L’utilisation du « couteau ébréché et peu franc » montre que quiconque peut tenter sa chance, ce n’est pas un outil de professionnel.
La quatrième phrase insiste sur la difficulté de la tâche. Utilisation du chiasme « Les doigts curieux s’y coupent, se cassent les ongles ». L’allitération en « qu » montre la violence de l’action. L’utilisation des « : » permet d’exprimer le résultat final « c’est un travail grossier », il n’est pas satisfaisant.
La cinquième phrase résument la violence de l’acte. « les coups », rappellent l’allitération de la phrase précédente. L’huitre est le martyr de l’homme dont les coups lui laissent des « halos ».
Ensuite, après tant d’efforts, l’huitre est ouverte. On passe du monde minéral inanimé « galet » à un monde vivant « qui flue et reflue ».
Le paragraphe débute par « A l’intérieur »(l10), la barrière de la coquille est donc franchie et s’ouvre « tout un monde » à découvrir. Le registre de langage change du courant « torchon », au familier « à boire et à manger » et au soutenu « firmament » (l11).
« A boire et à manger » fait référence à l’eau de mer dans laquelle beigne l’animal et au mollusque en lui-même.
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