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Commentaire lettre VXXXI, Les Laisons Dangereuses, Chaderlos de Laclos, 1782

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Par   •  2 Janvier 2017  •  Commentaire de texte  •  1 248 Mots (5 Pages)  •  1 445 Vues

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Une vision froide et scientifique des relations humaines -> libertinage + importance de la science

  • 0 sentiments
  • Amour = science

Un personnage autodidacte et tourné vers lui-même -> individualisme

  • Une narration égocentrique
  • Un personnage qui s’est formé lui-même et en tire de l’orgueil

Une image moderne de femme ayant le contrôle-> évolution

  • Mentir et manipuler en utilisant sa propre image
  • Volonté de montrer son contrôle sur la gente masculine DONT le vicomte

Les Liaisons Dangereuses, parut en 1782, est l’œuvre principale de Choderlos de Laclos, révolutionnaire français du siècle des Lumières, alors officier dans l’armée. Ce roman épistolaire révèle en particulier une correspondance fictionnelle entre deux anciens amants, la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, tous deux libertins échangeant sur leurs méthodes de séductions et sur leurs nombreuses conquêtes respectives. L’objet de notre étude est la lettre LXXXI, passage autobiographique de la marquise de Merteuil situé au milieu du roman et dans lequel celle-ci, provoquée par le vicomte, lui démontre sa supériorité par rapport à lui et aux autres femmes qu’il a pu connaître en retraçant son parcours et son éducation personnels.

Nous nous demanderons en quoi le personnage de la marquise de Merteuil est-il caractéristique des innovations du XVIIIe siècle et des Lumières.

Pour cela, nous verrons tout d’abord en quoi la vision de la marquise des relations humaines est révélatrice de l’esprit scientifique des Lumières, puis en quoi il s’agit d’un personnage autodidacte et individualiste, avant d’étudier l’image moderne de la femme donnée dans le texte par Choderlos de Laclos.

        La marquise de Merteuil apparait dans le passage comme un personnage froid et disposant d’un esprit très scientifique qu’elle privilégie aux sentiments humains.

Tout d’abord, la description qu’elle fait d’elle-même donne l’image d’une personne détachée et n’éprouvant que peu d’émotions vis-à-vis de ses semblables. En effet, bien qu’elle décrive dans cette lettre des relations humaines, on ne relève dans le texte aucun vocabulaire de l’amour, et lorsqu’il est question de « joie », la narratrice dépeint ce sentiment comme une maladie dont elle souhaiterait faire fi, comme le révèle l’expression « réprimer les symptômes d’une joie inattendue ». L’usage du mot « armes » pour qualifier sa capacité à séduire amplifie également l’image donnée d’une femme froide et sans considération pour les sentiments des autres personnes.

De plus, la marquise décrit son expérience des relations humaines comme une démarche scientifique qu’elle aurait menée durant son existence et qui se serait déroulée en deux phases : la phase d’observation et de collecte d’informations, on peut en effet relever dans le deuxième paragraphe les termes « observer », « réfléchir », « écoutant » et « recueillais » ; puis la phase de mise en pratique, avec l’utilisation des verbes « j’essayai », « je m’étudiais », « chercher » et « je me suis travaillée » dans le troisième paragraphe. Ce champ lexical de la recherche scientifique appuie à nouveau l’idée que la marquise privilégie la raison aux sentiments et bénéficie d’un esprit scientifique et méthodique. Elle voit l’amour comme une « science [qu’elle veut] acquérir ».

Cette présentation rationnelle et inexpressive des jeux de séduction est révélatrice de la pensée des philosophes des Lumières, qui prônent la raison et l’importance des sciences, et du libertinage, puisque malgré ses nombreuses conquêtes – suggérées par le paratexte – elle ne semble éprouver ni amour ni attachement, ou du moins réprouver ces émotions.

Le personnage de la marquise de Merteuil est présenté dans l’extrait comme indépendant, individualiste et tourné vers lui-même.

Ces traits de caractères transparaissent en partie grâce à la narration égocentrée du passage. Le point de vue interne utilisé ne permet en effet au lecteur que de connaitre les pensées de l’auteure de la lettre. On constate également une prédominance des pronoms personnels « je » et « me » et une répétition abusive de ceux-ci : « je dis mes principes, et je le dis à dessein ». Cette insistance met en valeur la fierté que la marquise éprouve à décrire la manière dont elle s’est forgée elle-même.

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