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Commentaire le Vaudeville

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Par   •  10 Décembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 241 Mots (5 Pages)  •  1 208 Vues

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Le Vaudeville est un genre de comédie théâtrale très populaire à la fin du XIXè siècle. Les portes qui claquent, les rebondissements et le fameux "Ciel, mon mari !" sont destinés à amuser, faire rire mais dénoncent aussi les bassesses du monde bourgeois en particulier les scandales et les adultères.

Cet extrait, est tiré de la pièce   Un fil à la patte », comédie en trois actes de Georges Feydeau, maître du Vaudeville.

Acte II, scène VII :Fernand de Bois d’Enghien, noceur de la Belle Époque, amant volage de Lucette Gautier, chanteuse de café-concert, se trouve ici caché dans le placard chez la Baronne. Naturellement, il n'a rien à y faire. Hormis le public, personne ne connaît la situation. Marcelline, soeur soumise de Lucette, tente infructueusement de se rebeller. Mais elles finissent par s'unir face à la porte réfractaire de l'armoire.

Cet extrait nous permet d'analyser les ressorts du comique de Vaudeville et de Feydeau, en particulier.

Nous commencerons par dégager le comique du geste à travers le prétexte de l'auteur qui est de ranger les costumes de Lucette dans l'armoire. Puis nous étudierons les comiques de mots et de caractères grâce aux répliques des deux soeurs qui se disputent et maintiennent le public en alerte en retardant l'issue de la scène. Enfin nous analyserons la situation

de Bois D'Enghien, peu confortable, et seulement connue du public.

Tout d'abord penchons-nous sur la mise en scène. Les deux soeurs ont des attitudes totalement opposées. Alors que l'une se prend pour une diva et donne des ordres, l'autre maugrée. On imagine bien le panache de l'une et l'attitude rabougrie et servile de l'autre. Dès la première réplique et notamment à travers la didascalie de Marcelline, celle-ci agit comme une domestique puisqu'elle est seule chargée d'ouvrir le carton. De même, alors que Lucette continue à pérorer, Marceline continue à s'occuper du carton : "Tout en déballant".

Ensuite, elle se déplace à travers la scène mais ce qu"elle dit ne correspond absolument pas à son caractère et son déplacement théâtral en devient ridicule. Le comique de geste est ici évident. Tout comme lorsque Marceline  tripatouille fiévreusement le costume, alors que Lucette attend d'elle qu'elle en prenne soin et qu'elle le pende dans l'armoire. On imagine fort bien que c'est plutôt sa soeur qu'elle a envie de malaxer. Et cela aussi est sujet à déclencher le rire.

Puis, les deux personnages se rapprochent au plus près de l'objet du délit : l'armoire ! S'ensuivent de nombreux gestes tous plus ironiques les uns que les autres de la part des deux soeurs. Marceline tente péniblement d'ouvrir la porte de l'armoire... "mais qu'est-ce qu'elle a cette armoire, on ne peut pas l'ouvrir ". Elle s'impatiente, ses gestes qu'on imagine saccadés et agacés portent à rire. Alors que Lucette ne prête qu'une attention lointaine à ce problème de porte. Tout à coup, Lucette semble décidée  à se charger de cette porte  rebelle : son geste brutal de dégager sa soeur ajoute à l'ironie du sort puisqu'elle même ne parvient pas à ouvrir cette satanée porte. En se tenant physiquement au plus près de la porte et tentant de l'ouvrir fiévreusement le comique de geste défini par a didascalie "s'épuisant à tirer" est encore plus fort puisque le public n'ignore pas, lui, ce qui attend. Elles s'unissent même pour tenter d'y parvenir :( r13-14) Et que dire du gag de la porte qui cède, avec Bois d'Enghien qui tombe sur les jeunes femmes ? (r15-16)

 

Attachons-nous maintenant au second ressort du comique de Vaudeville, celui des mots.

Ainsi,  dès la première réplique, Marceline utilise une antiphrase : "c'est agréable ! on me prend pour une domestique. Cette figure de style est destinée à faire rire, et la réponse de Lucette, la prenant de haut en riant, ne fait que rajouter à l'envie de se moquer. On note bien ici les deux façons de parler opposées des protagonistes. Leur manière de s'exprimer, le langage courant, voire familier entraîne le rire. Marceline dit :"tu seras cause que je ferai un coup de tête ". Feydeau déforme les mots et les structures de phrase afin de produire un effet comique. Les phrases non verbales telles que "même pas capable" d'un ton certainement excédé sont aussi ironiques et ajoute à l'effet comique des propos.

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