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Commentaire du texte: Candide, de Voltaire

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Par   •  16 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  1 085 Mots (5 Pages)  •  782 Vues

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                                Candide, Voltaire

Introduction : François Marie Arouet, dit Voltaire, est sans doute le philosophe des Lumières le plus célèbre et le plus populaire en raison de ses contes philosophiques mais aussi de son combat mené toute sa vie contre les erreurs judiciaires. Ainsi, lorsqu’il écrit Candide en 1759, il exprime son point de vue au sujet de l’optimisme (philosophie de Leibniz, qui nie l’existence du mal). Pour ce faire, l’auteur met en scène un héros, Candide, qui découvre toutes les formes du mal au cours de ses aventures. Nous sommes ici au début du chapitre III, Candide a été chassé du château de Thunder-ten-tronckh et découvre la guerre. Nous allons d’abord faire la présentation du champ de bataille puis présentation pathétique.

Comment Voltaire, à travers un petit récit aux allures légères, met-il en place une violente dénonciation de la guerre ?

  1. Présentation du champ de bataille par un narrateur omniscient

  1. Voltaire discrédite la guerre tout en faisant mine de la glorifier
  • Comme c’est un récit, il y a forcément un narrateur. Le narrateur est omniscient car il connaît le nombre de perte des deux camps adversaires (l. 4-5).
  • Dans la première phrase, il semble assez admiratif face à la perspective spectaculaire du champ de bataille : « beau », « leste » et répétition de « si » (ton hyperbolique). En effet les soldats ne veulent pas se cacher et veulent au contraire s’affirmer et être vu par les opposants. Le narrateur met en avant le côté héroïque, glorieux et impressionnant de la guerre.
  • Dans la deuxième phrase, il y a une allitération en « r » dans l’énumération qui rend le ton plus agressif et dur. Dans cette énumération, Voltaire met à la suite « trompettes », « tambours » mais aussi « canons » qui s’oppose fortement à « l’harmonie » dont il parle juste après.
  • Chute de l’énumération avec le mot « enfer ». C’est donc une imposture de penser que la guerre fera des héros.  
  • Voltaire utilise l’ironie littéraire pour dénoncer la guerre. Les philosophes utilisent beaucoup l’ironie car ils considèrent que leurs lecteurs sont assez ouverts d’esprit pour comprendre qu’il dit le contraire de ce qu’il pense. C’est aussi une manière d’éviter la censure.
  1. Le rôle du narrateur
  • Dans la première partie, le narrateur adopte un ton détaché en donnant des chiffres globaux (l.4-7). La froideur de son ton semble indiquer que la vie humaine serait une quantité négligeable. Il y une forme de déshumanisation accentué par « le tout pouvant monter jusqu’à une trentaine de mille âmes » qui apporte un principe spirituel.
  • La mort des soldats est présentée comme une mécanique (« canons », « mousqueterie », « baïonnette » et aussi les termes génériques comme « renverse », « ôte » la vie des hommes) comme si la guerre s’inscrit dans l’ordre naturel des choses. L’horreur de la guerre est masquée par la tournure des phrases.
  • Le massacre est marqué par la dénomination des soldats (l.6) « dix-mille coquins » qui « infectaient la surface ». Voltaire s’attaque à la philosophie de Leibniz (l’Optimisme) qui affirme que la guerre est la raison de la mort de personnes malfaisants à la société et que finalement la guerre n’a rien de mauvais. Cette critique est renforcée lorsque Voltaire évoque « le meilleur des mondes » (l.6), « la raison suffisante » et « les effets et les causes ». Cette philosophie consiste à dire que le mal n’existe pas et qu’il résultera un bien de n’importe quelle mauvaise situation. Voltaire veut donc montrer que la guerre est la preuve de l’existence du mal sur terre.
  • Dans la dernière phrase, le terme « tremblait » montre que Candide n’est pas un héros guerrier et qu’il n’est pas réceptif aux côtés brillant et triomphant de la guerre car il est assez sain et réaliste pour savoir que la réalité est la mort.
  • Enfin l’expression « boucherie héroïque » forme une sorte de chute qui expose la guerre comme une imposture. C’est une alliance de mots assez particulière qui n’est pas réellement un oxymore car les deux termes ne s’opposent pas mais ce sont leurs connotations qui expriment une opposition.

Dans cette première partie, le narrateur met à jour sa position par rapport à la guerre en utilisant le registre ironique.

  1. La présentation pathétique des coulisses de la guerre

  1. Légèreté du récit opposant deux villages
  • Candide va se retrouver dans deux villages : un village abare et l’autre bulgare. Voltaire dénonce l’idée de la guerre et ne prends aucune partie en particulier.
  • Les deux camps opposés font les mêmes actions de grâce et chantent les mêmes chants divins pour invoquer les mêmes dieux : voltaire accuse ici le clergé qui, associé au pouvoir, bénit l’armée avant la guerre.
  • L’extrait est plutôt léger, il n’y a pas de répétition. Candide poursuit sa route et ne voit que la même chose dans les deux villages. Le lecteur ne saura jamais pourquoi la guerre a eu lieu mais cela n’a pas d’importance : rien ne justifiera les horreurs commises.
  1. Les coulisses de la guerre
  • Le champ de bataille est aperçu comme une scène et les coulisse sont les innombrables innocents civils tués et les villages ravagés.
  • Candide découvre les ravages de la guerre et il est horrifié. Il éprouve de la compassion et de la pitié car il regarde ces inconnus comme des « mourants » et des « morts » et non un tas négligé.
  • Voltaire accuse aussi le droit de guerre car pour lui ce n’est pas un droit de faire la guerre : « selon les lois du droit public ». Il n’est pas non plus naturel de « piller et détruire le vaincu ».
  • Des lignes 16 à 23, Candide pose un regard réaliste sur le massacre qui n’a pas épargner les civils. A travers les mots comme « criblés », « égorgés », « éventrés » ou même « brûlés » avec une connotation de violence et de cruauté d’une forte intensité, l’objectif du narrateur est de susciter la compassion chez le lecteur en utilisant donc un registre pathétique.

 

Conclusion : Voltaire utilise une argumentation indirecte pour dénoncer la guerre. Il utilise également un personnage ingénu à travers qui on assite à une représentation presque théâtrale et horrifiante. Cet extrait est rapide et dénonce l’imposture de la guerre, de la société et de la philosophie de Leibniz. Candide adopte finalement une nouvelle vision de la vie. Il se met en quête de ce qu’il croit être l’amour.

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