Commentaire de sonnet pour Helene "Quand vous serez bien vieille"
Dissertation : Commentaire de sonnet pour Helene "Quand vous serez bien vieille". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar michel noir • 22 Mai 2019 • Dissertation • 844 Mots (4 Pages) • 1 565 Vues
Pierre de Ronsard, né en 1524 et mort en 1585, est un poète français de la Pléiade. Il est célèbre pour ses sonnets amoureux et la Franciade, une épopée que Ronsard ne finira pas.
Ce sonnet "Quand vous serez bien vieille" est extrait du recueil Sonnets pour Hélène publié en 1578. Ce poème en alexandrins s'adresse à Hélène de Surgères, une suivante de la reine dont il tombe fou amoureux alors qu'il a plus de cinquante ans et elle une vingtaine d'années.
Dans ce sonnet, Ronsard veut séduire Hélène en lui décrivant les conséquences qu'aurait un refus de sa part à ses avances amoureuses.
En premier lieu nous verrons l'originalité cette demande amoureuse puis, dans un second temps les messages du poète.
Tout d'abord, nous constatons que cette demande de Ronsard est particulière. En effet ,nous pouvons voir que l'auteur fait une description peu séduisante de la femme. Pour cela, le poète utilise le futur pour faire une description d’Hélène quand elle sera vielle : « serez » V1, « n'aurez » V5... Par ailleurs, Ronsard insiste sur cette vieillesse avec le terme « bien » au vers 1. Dans ce futur, il fait passer la femme comme une personne laide, monotone. Pour cela il va parler de la beauté de la jeune femme au passé : « Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle » ; va décrire sa vie peu intéressante avec des participes présent, qui renforcent ce coté monotone : « dévidant et filant ». Pour renforcer que la beauté de la femme est éphémère, l'auteur va faire rimer « belle » avec « chandelle » dans le premier quatrain. « Le soir », évoqué au vers 1, peut nous faire penser que c'est autant la fin de la journée que la fin de la vie d’Hélène. Il n'hésite pas à agiter le spectre de la vieillesse. De plus, on peut voir que Ronsard est de plus en plus familier, il passe de « bien vieille » à « une vieille », une caractéristique assez unique dans les poèmes du XVIème siècle. Par ailleurs, l'éloge de Ronsard par lui-même est autant présent que la description de la vie future d’Hélène
Ronsard se valorise autant qu'il ringardise la vie future de cette jeune femme. Le poète se présente mort dans le texte mais est très présent grâce aux pronoms « mon » V7 et « je »V9.
On constate aussi qu’Hélène ne vit que par la célébrité de l'auteur, ce qui renforce le coté orgueilleux de Ronsard. Il se compare aux « ombres myrteux », un mythe grecque, ce qui, encore une fois, renforce le caractère narcissique du poète .
En décrivant une vision cruelle de la vie future d’Hélène tout en faisant son propre éloge, Ronsard fait une demande amoureuse ambiguëe car il utilise le registre macabre pour s'exprimer. Mais cette demande cache quelques messages.
Contrairement à plusieurs poésies, celle-ci peut s'interpréter comme une invitation à profiter de l'instant présent, au Carpe Diem de l'épicurisme latin. Ainsi le dernier tercet apparaît comme une sorte de morale.
Cette invitation, que l'on peut considérer comme une obligation, à profiter des instants présents, peut être assimilée à une invitation à céder aux avances de Ronsard : « Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain ». Cette idée est renforcée au vers 14, où Hélène est invitée à cueillir « les roses de la vie », ce qui, encore une fois, insiste pour qu'elle cède à la demande amoureuse de Ronsard, car sinon Hélène le regrettera quand elle sera vieille. Par ailleurs la rose est le symbole de la beauté de laquelle il faut profiter : comme la beauté de la jeune femme, au début elle est très belle, puis elle se fane rapidement et meurt. On peut donc aussi considérer cette rose comme une métaphore de la fuite du temps.
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