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Commentaire de L'Idée de du Bellay.

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Par   •  12 Novembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 523 Mots (7 Pages)  •  6 821 Vues

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Commentaire de L’Idée de Du Bellay

Intro : Dans le recueil de l’Olive, en bon humaniste, Du Bellay s’inspire de Pétrarque (poète du XIVème siècle italien) pour la création de ses sonnets. Il va s’inspirer aussi de Platon dans ce sonnet de « L’Idée », reprenant sa conception que l’amour pour la beauté terrestre traduit un élan vers la perfection, vers la quête d’une beauté divine et idéale que recherche l’âme, en faisant référence au monde des idées, monde supérieur et parallèle au réel. Ce sonnet exprime effectivement une impatience d’échapper à l’emprisonnement terrestre et une aspiration vers l’absolu.

I. Une quête humaniste de l’idéal

A. L’art du sonnet

C’est la Pléiade, dont fait partie Du Bellay, qui lance l’art du sonnet en France, s’inspirant des sonnets italiens de Pétrarque. Ce poème est effectivement constitué de deux quatrains en rimes embrassées identiques et de deux tercets formés par une rime plate suivi d’une rime embrassée. Il est écrit, comme les premiers sonnets, en décasyllabes. La Pléiade les fera ensuite évoluer par l’écriture d’alexandrins.

Le rythme y est très travaillé. La rime intérieure du vers 3 « jours » / « retour » révèle ce travail de la rime.

B. Un poème très construit

Le sonnet est bâti sur une séparation entre les deux quatrains et les deux tercets. Les deux quatrains dépeignent la médiocrité du monde terrestre alors que les deux tercets évoquent la perfection du monde idéal, renforcée par l’emploi exclusif de rimes féminines qui accentuent cette aspiration vers l’idéal. L’anaphore, par 5 fois du « là » souligne cette construction rigoureuse et travaillée. Elle répond à l’emploi anaphorique du « si » des deux quatrains, répété, lui, 4 fois. Ce parallélisme de ces deux mouvements anaphoriques renforce l’opposition de ces deux mondes. Les conjonctions « si » introduisent un avertissement argumenté – l’âme est prisonnière – qui se déploie dans les vers 1 à 8 ; l’adverbe « là » ponctue dans les vers 9 à 14 l’envol vers l’Idée et sa suprématie puisqu’il est employé une fois supplémentaire par rapport au « si ». Cette conversion du monde terrestre à l’idée s’inscrit donc dans la syntaxe, la métrique et la structure du sonnet.

C. Une reprise platonicienne de l’antiquité

En bon humaniste, Du Bellay s’inspire des textes antiques. Il reprend là le mythe platonicien de la réminiscence. Selon Platon, il existe un monde des Idées, dans lequel vivent les âmes. Celles-ci s’incarnent dans des enveloppes charnelles mais gardent la « réminiscence » de ce monde parfait dans lequel elles vivaient et n’aspirent qu’à un seul désir : retrouver ce monde pur duquel elles sont issues.

Ce mythe teinte tout le dernier tercet et Du Bellay s’adresse directement à son âme dans le sonnet. Le destinataire est effectivement indiqué deux fois à travers deux apostrophes directes : « mon âme emprisonnée » (second hémistiche du vers 5) et « ô mon âme » à la césure du vers 12. Il se trouve aussi représenté par le pronom personnel de la deuxième personne du singulier « Que songes-tu » (v.5) ; « te plait » (v.6) ; « Tu as » (v.8) « tu y pourras » (v.13). Il pousse son âme à aller au plus vite dans le monde des Idées.

Et Du Bellay s’inspire aussi du mythe de la caverne dans les deux derniers vers du poème. Selon Platon, dans ce mythe, le monde réel n’est qu’un reflet du monde éternel des Idées. Nos sensations, liées au corps, ne nous font connaître que des apparences sur terre, et c’est seulement par la science que notre âme peut s’élever peu à peu jusqu’à la contemplation du monde réel des Idées pures. « Tu y pourras reconnaître l’Idée / de la beauté, qu’en ce monde j’adore » (v.13/14). Par la contemplation du beau terrestre, le poète Du Bellay atteint l’Idée de la beauté, la perfection du beau. Le rejet met d’ailleurs en valeur l’idée de la beauté.

Ce sonnet humaniste exprime donc la quête d’un idéal esthétique.

II. La quête d’un idéal esthétique et platonicien

Du Bellay vise donc à atteindre un idéal esthétique au-delà du monde des apparences. Il commence tout d’abord par condamner ce monde d’illusion, d’apparence que nous propose la vie terrestre.

A. L’emprisonnement dans un monde terrestre

Le poète condamne tout d’abord la fuite du temps dans ce sonnet.

1. L’éphémérité de la vie humaine.

Il constate tout d’abord l’aspect insignifiant de la vie par rapport à l’infini aux vers 1 et 2, en opposant la « journée

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