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Commentaire composé, "le procès", L'étranger, Albert Camus

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Par   •  15 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 524 Mots (7 Pages)  •  2 299 Vues

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Commentaire « Le procès », L’Etranger, Camus

Au sortir et même durant la seconde guerre mondiale les populations, traumatisées, ont perdu leur confiance en la vie et l’humanité. C’est dans ce contexte qu’apparait le mouvement de l’absurde. Chef de file de celui-ci, Albert Camus, transmet dans ses romans et ses essais l’inquiétude de l’homme qui se rend compte de sa solitude et de l’absurdité de sa condition et de ses actions. L’Etranger, paru en 1942, transmet cela à travers l’histoire d’un jeune homme nommé Meursault qui se caractérise par une attitude de totale authenticité, quelle que soit la situation. Ainsi il ne pleure pas à l’enterrement de sa mère et ne simule pas la peine tout simplement parce qu’il n’en ressent pas.

Dans l’extrait que nous étudierons nous assistons au procès du jeune homme pour le meurtre d’un arabe quelques jours plus tôt. Cependant l’on s’aperçoit rapidement que Meursault n’est jugé par tant pour le meurtre qu’il a commis mais plutôt pour son attitude indifférente à l’enterrement de sa mère. Nous nous poserons la question de savoir en quoi cet extrait met-il définitivement en lumière la différence de Meursault qui fait de lui un étranger aux autres et nous donne une leçon sur l’importance du conformisme dans nos sociétés actuelles ?

Nous tenterons de répondre à cette question en mettant en évidence, d’abord en quoi Meursault est étranger à son propre procès puis comment le fait de tourner en dérision la justice permet à l’auteur de nous révéler les vraies raisons de la condamnation de Meursault.

1)Meursault étranger à son propre procès

a. Un spectateur précis/attentif

Dans cet extrait Meursault se place en spectateur de son procès, il nous en fait en effet une description simple au passé composé, « il a détourné la tête », « il a répondu », etc… soit le temps du récit. L’accumulation « que j’avais fumé, que j’avais dormi, que j’avais pris du café au lait » ligne 3 ainsi que le fait que le récit soit relaté d’un point de vue interne renforcent cette impression qu’il assiste à la scène sans pour autant intervenir. Le jeu des regards occupe une place très importante dans cet extrait et donne de nouveaux indices sur l’exclusion de Meursault. Dès la première phrase, se trouve une opposition entre les termes « regardé » et « détourné », Meursault est mis de côté. Le « on » qui désigne l’accusation et les juges donne une impression de flou et contribue à isoler l’accusé du reste de la foule. Meursault est cependant un spectateur précis, il fait part et relève en effet des expressions du procureur, des témoins et de son avocat, « s’est élevé avec violence », « d’un air embarrassé », « un huissier a dû le soutenir jusqu’à la barre », etc… Enfin le procureur et l’avocat ne demandent qu’une seule fois, qui plus est à la toute fin, l’avis de Meursault, « En dernier lieu on m’a demandé si je n’avais rien à ajouter », ligne 13. L’on comprend bien que Meursault est exclu de son propre procès. C’est à travers ce premier aspect qu’il peut être considéré comme un étranger.

b. Mais indifférent

Malgré le fait que Meursault soit jugé pour meurtre et risque donc la peine maximale, le jeune homme semble complètement indifférent à ce qui l’entoure et au sort qui l’attend. En effet bien qu’il nous relate très précisément le déroulement du procès, on ne retrouve dans le texte aucun mot appartenant au champ lexical de l’émotion ou du sentiment et l’on suppose donc que l’issue de ce procès lui importe peu. L’on peut expliquer cela en montrant que tout simplement Meursault ne comprend pas, ne voit pas l’intérêt de ce procès et même ne comprend pas pourquoi son avocat mets tant d’ardeur à le défendre ou du moins la manière dont il le fait, « Mais mon avocat s’est fâché. Il a demandé à Perez sur un ton qui m’a semblé exagéré […] » ce qui expliquerait son manque d’implications. Il en vient même à dédouaner le concierge et à rejeter la faute sur lui lorsqu’il confirme le témoignage de ce dernier, « […] seulement que le témoin a raison. » On peut ainsi aussi comprendre Meursault en tant qu’étranger à travers ce deuxième aspect.

2) Un procès ridiculisé qui permet la révélation de la vraie raison de la condamnation de Meursault

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