Comment est organisé le territoire rural et la société villageoise de l'Europe médiévale ?

Pendant la période du Moyen Âge, le monde rural représente 90 % de la population européenne, pour l'essentiel composé de paysans.

La vie des communautés paysannes s'organise entre les XIe et XIIe siècles. L'habitat rural plus ou moins diffus est remplacé par un réseau de villages et de hameaux organisés autour d'églises paroissiales. Les populations villageoises sont doublement encadrées : par l'Église dans le cadre paroissial et par le seigneur dans le cadre du système féodal.

comment est organisé le territoire rural et la société villageoise de l'Europe médiévale ?

I. L'essor des campagnes

1. L'évolution des travaux agricoles

Entre les XIe et XIIIe siècles, des innovations dans le domaine agricole améliorent les rendements de l'agriculture. Cette activité est indispensable pour les sociétés rurales et leur rythme de vie.

Des nouvelles techniques apparaissent, même si les méthodes traditionnelles dominent toujours :

• grâce aux progrès de la métallurgie, le fer est produit en plus grande quantité ; les charrues à soc de fer remplacent les socs en bois.

• le joug frontal pour les bœufs et le collier d'épaule pour les chevaux optimisent la traction animale. Et les animaux sont ferrés.

Les terres en jachères peuvent se reposer et être engraissées par les bêtes qui viennent y travailler. On diversifie aussi les productions : celle des céréales étant meilleure, on peut produire des légumes (pois, choux, lentilles, haricots…), de la vigne (pour le vin de messe entre autres) et élever des animaux.

La rentabilité croissante entraîne une meilleure sécurité alimentaire pour les populations rurales qui dépendent tout de même des conditions climatiques. Les mauvaises récoltes provoquent le manque de nourriture (sous-nutrition) ainsi que des famines (absence de nourriture entraînant la mort).

2) La seigneurie

Entre le XI et le XIIIe siècle, l’organisation sociale d’une grande partie de l’Europe repose sur le modèle de la seigneurie.

Plus de 90% des habitants de France sont des paysans. Une minorité est prioritaire de ses terres (les alleutiers) mais la grande majorité est attachée à une terre d’un seigneur dans le cadre de la seigneurie.

Le seigneur dispose de droits sur la terre et les paysans lui doivent de multiples taxes et redevances :

- champart : partie de la récolte (ou équivalent en argent)

- banalités : taxes pour l’entretien des équipements collectifs (moulin, four…)

- corvées : journées de travail dues sur les réserves du seigneur

- cens : loyer payé en échange de la tenure

- taille : impôt versé en contrepartie de sa protection

- dîme : impôt payé à l’Eglise

II. Des réseaux de villages, des hameaux, des paroisses

Durant cette période, les villages se développent : l'habitat dispersé est alors minoritaire et les paysans tendent à se regrouper en nouveaux villages. Grâce à la toponymie (étude des noms de lieux et de leurs origines), nous savons que c'est à cette époque que les noms comme « Villeneuve » ou « Bastide » sont apparus en France.

L'église et son cimetière sont des lieux essentiels dans le village : l'église est à la fois le lieu de culte où se réunissent des villageois très croyants et un lieu de rencontre qui peut aussi servir aux échanges commerciaux.

1. Le rôle de la communauté

Le regroupement des paysans en villages engendre un meilleur encadrement de la société rurale par l'Église et le seigneur. Le village est donc au cœur de la paroisse et de la seigneurie.

Le travail de la terre et la répartition des tâches agricoles obligent la communauté villageoise à s'organiser, à s'entraider. Les assemblées villageoises s'entendent pour se répartir le travail, la corvée (jours de travail), partager les communaux (terres communautaires servant à des usages collectifs).

Cependant, c'est aussi une société très hiérarchisée : les paysans assez riches pour posséder une charrue sont appelés les laboureurs,

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