Charles Vacquerie, Victor Hugo
Commentaire de texte : Charles Vacquerie, Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar eleabordais • 11 Février 2018 • Commentaire de texte • 1 044 Mots (5 Pages) • 23 044 Vues
Lecture analytique 6 : Charles Vacquerie
Victor Hugo est un poète français considéré comme l’un des plus grands écrivains de la littérature française. Chef de file du romantisme, il marque une rupture avec le classicisme. Le 4 septembre 1843, Hugo connaît son plus grand drame intérieur : la noyade dans la Seine de sa fille Léopoldine et de son genre Charles, mort en essayant de la sauver. Le poème « Charles Vacquerie » est extrait de Pauca Meae, livre IV des Contemplations. Bien que le recueil Pauca Meae soit dédié à sa fille, Hugo éprouve le besoin d’écrire pour rendre hommage à son valeureux gendre.
Décrire comment Hugo fait rentrer le couple dans l’éternité après la mort.
Pourquoi ce poème marque t-il la défaite de la mort ?
En quoi ce poème marque t-il pour Hugo la sortie du Deuil ?
- Charles, un gendre glorifié
- Une mort prématurée
- Jeunesse : « ce fils [...] encore pareil au jour qui naît » ⇒ métaphore du début de la vie
- Métaphores de la jeunesse (liées à la nature) : « tes printemps » « l’azur de tes vingt ans » « le sourire de l’aurore » : le cycle de la nature correspond au cycle de la vie
- Énumération de tout ce que Charles Vacquerie rate v 26 à 35 :
- énumération de toutes les possibilités positives qu’offre la jeunesse
- accumulation vers 28 : « pouvant rester, survivre, épuiser tes printemps »
- vocabulaire mélioratif « espérance joyeuse » « sourire » « plaisir » « amour » « trésor »
- rythme rapide, enjambement en continue, une seule phrase du vers 26 à 35
⇒ fougue de la jeunesse
- Le sens du sacrifice
- La sacrifice serait poussé par l’amour « coeur profond et par l’amour saisi, donné sa vie » v 14 ; « il l’aura suivie » v 16
- Verbes d’actions : v 2 « se sera de ses mains » ; v 15 « donné sa vie » ; v 25 « il a voulu mourir » ; v 42 « tu t’en venais avec elle »
- Il avait tout mais l’abandonne par amour : « aura lui-même … renversé la coupe dorée »
- Il aurait tout fait pour la sauver : « n’ayant pu la sauver, il a voulu mourir »
- Les qualités de Charles
- Qualités héroïques, chevaleresques (cf. la coupe)
- Vocabulaire élogieux/ louange : « Tant d’amour et de vertu » (adverbe d’intensité)
- Charles est sensible, sincère : v 14 « cœur profond et par l’amour saisi »
- Énumération : « jeune homme, amant époux » ⇒ être complet sur lequel on peut s’appuyer
- Adverbes d’intensités « si » + parallélismes + « adjectifs mélioratifs » : « puisque tu fus si grand, puisque tu fus si doux » v49
- Des mariés unis dans la mort
- Une mort présente …
- Champ lexical de la mort : « suaire » « linceul » « plis funèbres » « mourir » « deuil » « mort »
- Champ lexical sombre : « ténèbres » « ombre » « noir tombeau » « sombre » « sinistre »
- Mort qui touche son entourage :
- sa mère : « sa mère, pâle et perdant la raison »
- son père : « Sans que la voix du père ait parlé » ⇒ il reste sans voix
- le fleuve (métaphore) : « on entend le fleuve qui pleure » ⇒ mort qui atteint l’extérieur
- … mais dédramatisée
- Nombreux euphémismes pour atténuer la souffrance : « et qui l’aura suivie au lieu morne et voilée » « te voilà couché » « dors » « se sera de ses mains ouvert à l’affreux cercueil »
- Espoir : « qu’à jamais l’aube en ta nuit brille » ⇒ oxymore, espoir d’une vie meilleure
- Rencontre amoureuse sous l’eau : « ils se sont allés dans l’ombre » ; « leurs âmes se parlaient » « les bras enlacés »
- Lit conjugal sous-marin : « Dors mon fils auprès de ma fille »
- Deux êtres liés dans l’amour et la mort : « il faut bien aussi que je meurs » ⇒ une issue logique pour cet amour (évidence)
- Point du vue interne, on accède aux pensées de Léopoldine : « a souri dans l’angoisse » : antithèse (peine/joie) ⇒ Léopoldine est soulagée
- La bénédiction du couple
- Hugo donne un ton incantatoire (impératif) : « sois béni » (x2) « dors » « aie à jamais »
- Souhait de récompenses au sacrifice : il lui souhaite plein de bonnes choses
- Charles a atteint le degré de « fils » ⇒ présence d’une relation filial + apaisement d’Hugo
- Quelque chose à laquelle Hugo ne s’attendait pas : anaphore de « il ne sera pas dit » = il n’a pu s’empêcher d’écrire, c’est un besoin voir un devoir de rendre hommage à son gendre
- « Que je me serai tu » : besoin de témoigner sa reconnaissance, de le glorifier
- Personnification de la poésie : « Fait asseoir une strophe sombre » ⇒ participation active de la poésie au deuil
Hugo rend un très bel hommage à son gendre qui n’a pas hésité à donner sa vie pour sa femme. Le poète ressent un besoin profond de lui témoigner sa reconnaissance. Hugo les fait rentrer dans l’éternité en transformant leur mort en une rencontre amoureuse et en bénissant ces êtres qui lui étaient tant chers.
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