Charles Baudelaire / Les métamorphoses du vampire
Analyse sectorielle : Charles Baudelaire / Les métamorphoses du vampire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MNJD TRADING • 23 Juin 2022 • Analyse sectorielle • 851 Mots (4 Pages) • 2 264 Vues
Voyage au bout de la nuit
Introduction :
Charles Baudelaire né en 1821 et mort en 1867, compose un recueil de poèmes intitulé « Les Fleurs du Mal », celui-ci illustre parfaitement la personnalité du poète. Spleenétique et mélancolique, il titube entre dépression et exaltation. Le recueil fais scandale est donne lieu à l’un des plus célèbres procès de la littérature, six des poèmes qui compose le recueil, principalement regroupés dans la section « fleurs du mal », sont censurés et condamnés pour outrage aux bonnes moeurs en 1857. « Les métamorphoses du vampire » appartiennent à ces pièces condamnées qui composent « les épaves » dans l’édition que nous connaissons aujourd’hui.
Dans ce poème on retrouve évidemment le thème de la femme, présent dans la quasi-totalité de ce recueil. Une femme sensuelle, belle et voluptueuse parle à Baudelaire, sûrement une prostituée, souvent objet d’inspiration pour le poète. Puis vient une ellipse : ils ont fait l’amour. Ensuite, lors de la seconde strophe, le poète prend conscience que sa partenaire est morte. Ainsi ce poème mêle l’érotisme et le macabre. Dans cette oeuvre le surnaturel et l’irrationnel font leur apparition dans la réalité des évènements, ainsi ce poème s’inscrit dans un registre fantastique. La femme est foncièrement liée au vampire et à la mort.
Etude Linéaire
1er mouvement : "Le portrait d'une femme lascive ou dangereuse ?" vers 1 à 4
- Femme Lascive
- femme symbolique : article défini "la" dans le groupe nominal "la femme"
- Femme qui agit, pas passive : 3 actions simultanées "se tordant" "pétrissant" "laissant ses mots"
- être érotique, voué au désir : champ lexical du corps "bouche de fraise" "sein" "busc" => Blason médiéval
- Sensualité renforcée : allitération en [ss] "pétrissant ses seins sur le fer de son busc"
- Mélange des sens : lexique des sensation : toucher, goût, ouïe
- Femme dangereuse
- Contradiction : "cependant" vers 1
- serpent biblique :
- comparaison :"ainsi qu'un serpent" vers 2
- allitération en [ss]
- Image de Satan associé au feu de l'enfer : "braise" vers 2
- Transition : la femme "naturelle" apparaît dans toute sa splendeur et ses paroles ressemblent à un attirant venin
2ème mouvement : "Le discours effrayant de la femme-vampire" vers 5 à 16
- Femme de pouvoir
- Elle prend la parole :
- discours direct sur 12 vers
- Utilise l'exclamation "les étoiles !"
- utilise le pronom personnel "je" par anaphore
- sorte de monologue
- Beaucoup de pouvoirs :
- énumération au présent "j'ai", "je sais"
- Pouvoir sur la chair et sur les hommes, réduits à des victimes, de plus en plus déshumanisés : "antique conscience" "tous les pleurs" "les vieux" "j'étouffe un homme"
- Les hommes sont ses victimes, mais y prennent plaisir : hypallage au vers 15 "ces matelas qui se pâment d'émoi"
- Savoir qui tue :
- superlatif "si docte"
- "science" et "conscience" vers 5 et 6
- Paroles sacrilèges : les anges, normalement aséxués, désirent la femme, qui est dangereuse "les anges impuissants se damneraient pour moi"
- Géante, être démesuré, qui englobe tout l'univers :
- énumération vers 10 "la lune, le soleil, le ciel et les étoiles !"
- allitération en [l] et assonance en [é] vers 10
- Figure paradoxale
- Repoussante et fascinante, tueuse et victime : vers 14, double oxymore "Timide et libertine, et fragile et robuste"
- Anti-muse : femme vampire aux allures sataniques, qui suce le sang du poète, et assèche son inspiration : ellipse vers 16 et 17 : elle a tout prit et tout sucé
3ème mouvement : "La destruction dramatique du Vampire" vers 17 à 28
- Destruction dramatique du Vampire
- Poète vivant :
- proposition subordonnée circonstancielle au vers 17 au passé antérieur montre que l'action est passée
- Il agit "je me tournai vers elle" vers 18
- Poète affaibli : "languissamment" vers 18 : plaisir et souffrance
- Mort, puis renaissance du poète :
- 2 vers antithétiques vers 21-22 : "Je fermai les yeux [...] et quand je les rouvris"
- "ma froide épouvante" et "clarté vivante" riment en rimes riches
Conclusion :
Ainsi, Baudelaire décrit dans son poème une femme lascive et dangereuse en même temps. C'est une figure paradoxale qui représente une femme-vampire, une femme de pouvoir, qui est dramatiquement détruite à la fin du poème en laissant le poète vivant.
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