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Chapitre 7 - Fortune des Rougons

Commentaire de texte : Chapitre 7 - Fortune des Rougons. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Décembre 2016  •  Commentaire de texte  •  2 057 Mots (9 Pages)  •  3 077 Vues

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Sujet: Rédigez dans un style académique

Relisez le chapitre 7 et répondez à la question suivante: Qu'est-ce-qui, dans ce chapitre, relève du pathétique d'une part et d'autre part du scientifique? Que pensez-vous du mélange de ce chapitre ?

Introduction:

L'histoire s'achève comme elle a commencé sur le personnage de Silvère et sur le lieu, l'aire Saint Mittre où prennent racine les Rougon-Macquart.

Le chapitre peut se diviser en quatre parties. Dans la 1ère partie, on assiste à l'arrivée des troupes bonapartiste à Plassans et à l'annonce du triomphe des Rougons. Dans la 2ème partie, tante Dide devient folle car elle semblait assister à une scène qui lui était insupportable (probablement le meutre de Silvère). Dans la 3ème partie, on assiste au festin organisé par les Rougons pour fêter leur triomphe. La 4ème partie finalement décrit  l'assassinat de Silvère par Rengade, que Silvère a éborgné.

On assiste dans ce chapitre à un mélange des deux registres pathétique et scientifique. On observera cette dualité notamment dans la description de la folie de tante Dide et dans la description de l’exécution de Silvère par Rengade.

Pathétique (selon Larousse): qui émeut fortement, dont l'intensité dramatique provoque un sentiment de tristesse grave. Le registre pathétique est donc destiné à apitoyer le lecteur.

Scientifique (selon Larousse): qui, dans le domaine de la connaissance, présente les caractères de rigueur, d'exigences, d'objectivité caractéristiques de la science ou des sciences. Le registre scientifique se veut donc objectif et précis.

Description de la folie tante Dide:

Dans ce chapitre finale, tante Dide est devenue folle car elle semblerait assister à la mort de Silvère. Il y a une différence nette de tons entre le registre scientifique et le registre pathétique.

L’observation scientifique est froide et impassible. Elle est donnée par une vue omniprésente : « Ce pauvre corps, que des névroses détraquaient depuis le berceau»,  « secousses électriques »  ou à travers l’observation du médecin qui est Pascal : « Non, cette crise ne ressemble pas aux autres, murmura-t-il. Je l’ai souvent étudiée, et jamais je n’ai remarqué de tels symptômes. Regardez donc ses yeux : ils ont une fluidité particulière, des clartés pâles très inquiétantes. Et le masque ! quelle épouvantable torsion de tous les muscles ! ». L’observation de Pascal est en contraste avec la description pathétique de tante Dide. Il l’observe comme un homme de la science : « Pascal suivait la crise d’un oeil attentif ». Et son diagnostique est sans appel : «elle est folle. Le coup a été trop rude pour un pauvre être prédestiné comme elle aux névroses aiguës. Elle mourra dans une maison de fous, ainsi que son père.». Le point de vue de Pascal se confond alors avec celui du narrateur : «Pascal fixait un regard pénétrant sur la folle, sur son père, sur son oncle ; l’égoïsme du savant l’emportait ; il étudiait cette mère et ces fils, avec l’attention d’un naturaliste surprenant les métamorphoses d’un insecte. Et il songeait à ces poussées d’une famille, d’une souche qui jette des branches diverses, et dont la sève âcre charrie les mêmes germes dans les tiges les plus lointaines, différemment tordues, selon les milieux d’ombre et de soleil. ». L’arbre généalogique est ici comparé à un arbre biologique. Le champ lexical de la biologie végétale est employé pour décrire la relation de cause à effet entre la souche et les tiges « les plus lointaines » et donc entre tante Dide et ses descendants. La sève « âcre » « charrie » donc les tares de l’ancêtre à ses fils puis à ses petits-fils. Il y a comme un déterminisme dans cette relation de cause à effet grâce à la quelle Pascal, comme le représentant du narrateur, peut prédire à l’avance la destinée des membres de sa famille : « Il crut entrevoir un instant, comme au milieu d’un éclair, l’avenir des Rougon-Macquart,…».

L’observation impassible du scientifique qui est Pascal, contraste fortement avec les descriptions pathétiques de la folie de tante Dide. D’abord, elle est décrite comme un mort-vivant : «roide, mort », « malheureuse cadavre ». Son corps est en « lente décomposition », ses « nerfs avaient comme mangé le sang ». Il s’agit du « sourd travail de cette chair ardente, s’épuisant, dévorant elle-même… ». Mais, ce « cadavre » ressentit encore de la douleur : « crise suprême », « douleur atroce ». La déformation excessive de son corps est le symptôme apparent de cette douleur extrême : «… tachaient de taches rouges… », «visage convulsé », « les yeux horriblement ouverts », « les mains retournées et tordues ». Il s’agit de « l’horreur d’une agonie muette ». Le fait que tante Dide ne peut parler de sa peur et de ses angoisses (« muette ») rend la douleur mentale encore plus insupportable.  Mais son endurance de cette souffrance extrême est comme une sorte de chemin de croix qui lui permet de racheter ses fautes et de la rendre désormais chaste : « tardive chasteté », « pâleur de nonne », « les renoncements du cloître ».

Mais, de cette image sage et pieuse, tante Dide prend bientôt une forme fantomatique : «debout devant le lit, délacée, avec ses cheveux blancs dénoués, sa face pâle tachée de rouge. », « Les bras tendus, secouée par un grand frisson, elle hochait la tête…». La souffrance silencieuse s’est transformée en délire : « elle délirait ». Ce délire s’accompagne de gestes brusques et violents : «pleurant, suppliant, tendant ses pauvres mains tremblantes…», « brusquement, elle se redressa, ses yeux s’agrandirent encore, sa gorge convulsée laissa échapper un cri terrible…». Il apparait comme si sa crise devient tellement insupportable qu’elle doit se faire violence : « terreur folle ». La crise va donc crescendo. La violence de ses gestes s’accompagne alors de la violence verbale : « prix du sang, prix du sang », « je n’ai fait que des loups... toute une famille, toute une portée de loups...», « ils ont encore du sang plein les lèvres...», « Maudits».  Le paroxysme de la crise semble être atteint lorsqu’elle rie et chante comme pour conjurer son sort: « riait », « criait », «Elle continua sa chanson, accélérant le rythme, battant la mesure sur le drap ».

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