COMMENTAIRE Le Loup et le Chien , La Fontaine
Commentaire de texte : COMMENTAIRE Le Loup et le Chien , La Fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alexandre Chetrit • 4 Mars 2018 • Commentaire de texte • 1 349 Mots (6 Pages) • 772 Vues
Sous le règne de Louis XIV, les écrivains dépendent du mécénat et du pouvoir royal, ils n'avaient pas de liberté pour critiquer directement les membres de la royauté ou du clergé. Jean de La Fontaine, né en 1621 et mort en 1695, réalise un équilibre entre les exigences classiques et la critique, qui est implicite dans ses fables grâce notamment au recours aux animaux. La Fontaine est un auteur du mouvement classiciste connu pour ses fables et contes licencieux. Il est formé à « L’Académie Française », créée en 1634 par Richelieu. Publiées au 17ème siècle, ses fables prennent la forme de courts récits plaisants, faisant passer une ambition moraliste. Elles sont un moyen pour le fabuliste de critiquer les mœurs de son temps tout en amusant son lecteur et en contournant la censure. En 1668, Jean de La Fontaine fait paraître le premier recueil de ses Fables, duquel est extraite la fable Le Loup et le Chien. Dans cet apologue, un Loup, voulant prendre un Dogue comme proie, décide de lui parler. Le Chien tente de faire en sorte que le Loup soit son compagnon, mais le Loup refuse car il ne veut pas abandonner sa liberté. Nous pouvons donc nous demander : « Qu’est-ce-que critique La Fontaine à travers cet apologue ? ». L’examen du texte portera d’abord sur le récit plaisant puis sur l’instruction dans cette fable.
L’apologue obéit a la structure « plaire et instruire », ici, nous allons étudier le récit plaisant a travers toute la structure de la fable et la dimension théâtrale dans le récit.
« Le Loup et le Chien » obéit à la structure de la fable : un récit et une morale. C’est donc un apologue car le récit illustre une morale. Cependant cette morale est implicite, mais La Fontaine l’exprime a travers les paroles du Loup.
Cette fable est un récit, elle obéit donc a sa structure et est divisée en trois temps. Tout d’abord la situation initiale et l’élément modificateur sont mis en place sur les trois premiers vers. La situation initiale se place sur les deux premiers vers : « Un Loup n’avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde », tandis que l’élement modificateur se situe sur le troisième vers : « Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau ». Enfin l’élément de résolution se situe au derniers vers, avec la fuite du Loup : « Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encor ».
Nous avons l’impression d’assister à une scène de théâtre, le Chien rabaisse la situation du Loup et valorise la sienne alors qu’elle n’a rien de meilleure. On assiste à une véritable argumentation de la part du Chien, il cherche à convaincre le Loup que pour vivre mieux, il faut vivre avec lui et son maître. L’hyperbolisation des paroles du Chien accentue la dimension théâtrale : il fait passer des « os de poulets » et des « os de pigeons » pour un festin. La Fontaine utilise des alexandrins et des octosyllabes pour appuyer encore plus la dimension théâtrale. On retrouve des tétramètres, des alexandrins bien rythmé : « Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens », ce vers est rythmé par un tétramètre en 3-3-6 ; « Qu’est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? Rien ? – Peu de choses. », « - Mais encor ? – Le collier dont je suis attaché » ou encore « De ce que vous voyez est peut-être la cause », trois vers rythmé par un tétramètre en 3-3-3-3, qui est le rythme parfait des alexandrins. Le Chien tient un long discours, avec des répliques longues et préparées, comme s’il connaissait ses arguments par cœur, ce qui l’inscrit dans le sillage des personnages théâtrales. Cependant, le Loup se rend compte de la supercherie lorsqu’il voit ‘’le col du chien’’.
Dans chaque apologue, une morale est illustrée, elle peut être implicite ou explicite. L’apologue obéit a la structure « plaire et instruire », ici, nous allons étudier l’instruction, à travers la satire et la morale implicite.
Le Chien représente les courtisans dépendant des nobles ou du Roi : « flatter ceux du logis, à son maître complaire, moyennant quoi votre salaire ». Cependant, le Chien peut également représenter quelqu’un ayant du pouvoir, car il est ‘’aussi puissant que beau’’. Il hyperbolise sa situation, faisant passer quelques os pour un festin, et utilise une allitération en [f] et en [s] au vers 27, pour accentuer le fait que ce repas soit un festin : « sera force reliefs de toutes les façons ». Le Chien fait même passer son assouvissement pour quelque chose de bien : « sans parler de maintes caresses ». Le chien est donc un noble, ayant un statut social important dût au fait qu’il soit courtisan, les caresses qu’on lui fait représente le maître, symbolisant lui-même un noble encore plus important, le remerciant pour les compliments qu’il lui fait. Cependant, le Chien fait exprès d’oublier de mentionner le fait qu’il ait perdu sa liberté en devenant courtisan, car il ne mange plus que dans la main de son maître. La Fontaine critique ainsi les courtisans et démontre, à travers le personnage du Chien que le fait de courtiser un noble, ou le Roi, fait perdre sa liberté au courtisan car il ne peut plus se nourrir de lui-même. Au premier abord, nous pouvons penser que le Loup représente un membre du tiers-état car il ne lui reste ‘’que les os et la peau’’, mais La Fontaine utilise le Loup pour représenter la noblesse, et jamais le tiers-états, nous pouvons prendre l’exemple de la fable Le Loup et l’Agneau. Ainsi le Loup est un noble, se refusant de devenir courtisan, malgré les avantages qu’il peut y avoir.
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