Beckett, en attendant Godot
Commentaire de texte : Beckett, en attendant Godot. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Philippe Casteres • 8 Mars 2019 • Commentaire de texte • 1 476 Mots (6 Pages) • 701 Vues
TEXTE 1 Beckett
Auteur :
Samuel Barclay Beckett, né le 13 avril 1906 à Foxrock (Dublin) et mort le 22 décembre 1989 à Paris, est un écrivain, poète et dramaturge irlandais d'expression principalement française et anglaise, récipiendaire du prix Nobel de littérature en 1969.
Il est chef-d'œuvre du théâtre de l'absurde.
Introduction :
Le titre « Au les Beaux Jours » a été emprunté au dernier poème des fêtes galantes (1869) de Verlaine « Colloque sentimental », vers l°10 « -Ah ! Les beaux jours de bonheur indicibles ». Beckett va-t-il essayer d’exprimer ce bonheur grâce à sa pièce de théâtre. Notre passage se trouve à peu près au début de la pièce et met en scène les deux protagonistes : Winnie, la cinquantaine, et Willie, la soixantaine. Un seul de ces personnes parle véritablement de Winnie. Problématique : Comment ce personnage annonce-t-il un nouveau théâtre ? Plans :
- Propose-t-il un dialogue de la vie quotidienne suivant le théâtre de la mimésis.
- En tout cas, la parole semble pour Winnie une régénérescence.
- Le dialogue théâtral est remis en question
I) Le dialogue d’un couple ?
- La parole est-elle une identité ?
Winnie est croyante, « dieu te bénisse » (p°33) ; elle est compréhensive, je sais l’effort que ça te coûte (p°33) ; elle est attentive à ne pas le blesser, elle ne veut pas lui causer de la peine » (p°33) ; elle éprouve de l’angoisse, quand à la p°34 elle croit que Willie est parti. Elle pourrait sembler rationnelle, « je sais bien il ne s’ensuit pas forcément » (p°34). Mais sens raisonnement ne semble pas aboutir : la forme de cette phrase prouve l’effort d’un raisonnement, mais qu’elle en est la conclusion ? Serait-ce que le regard de l’autre permet l’existence ? Elle semble aussi curieuse, avide de connaissance lorsqu’elle observe la fourmi à la p°36 ; elle sent aussi sertible, elle apprécie la poésie, et recherche pendant toute la pièce « ce vers merveilleux » (p°38) qu’elle a oublié. Comme dans la réalité, Win semble donc avoir une personnalité, une psychologie que se désire à travers sa parole. La personnalité de Winnie est celle d’une antihéroïne car elle n’est pas exceptionnelle de théâtre du XXème siècle n’utilise plus les héros du XVIIIème siècle, qui n’existent pas dans la réalité. Mais Winnie n’est pas seule, elle est avec Willie. Forme t-il un couple de la vie quotidienne, de la mimésis ?
- Un couple ?
Notre passage commence par une discutions entre les deux personnages, qui ressembleras dans le cadre du théâtre à une scène de ménage comme l’indiquent les didascalies, car les deux personnages sont « agacés ». Contrairement au théâtre traditionnel, cette dispute a très peu de contenu, elle n’en a que la forme. C’en est un simulacre (=imitation). A la fin de notre passage (p°34), la relation ente les deux personnages s’apaise quand Winnie va rappeler leur union, « lorsque deux êtres sont ensembles ». La réconciliations est donc totale, grâce au jeu de mot de Willie avec le terme « formation » (p°37) qui est un mot : valise. C’est autant plus amusant pour Winnie et Willie dont la relation est empêché par le mamelon. Ce jeu de mot en traîne le rire de Willie et de Winnie comme l’indique la répétition du verbe dans la longue didascalie de la p°37. Mais juste dans la bouche de Willie, ce jeu de mot n’est pas vulgaire car Willie considère que « le tout puissant » pourrait rire avec eux « de ces petites plaisanteries » surtout quand elles sont faibles (p°37). Aussi minces soient-elles, ce dialogue montre des marques d’affection entre les deux personnages, comme dans la vie quotidienne, Willie fait tout pour aider Winnie à parler, car dialoguer c’est vivre, c’est exister.
II) Dialoguer = vivre
- La nécessité d’un dialogue ou d’un auditoire ?
Winnie est au centre de la vie de Winnie. C’est grâce à lui qu’elle est heureuse, qu’elle a l’espoir de poursuivre l’échange, aussi pauvre soit-il. Et même si le dialogue du début de notre passage n’a pas de réelle signification, il permet de donner l’illustration de la possibilité d’un échange. Lorsque Winnie pose la question « Est-ce que tu m’entends de là » (p°32), elle signifie qu’elle souhaite ne pas être seule, que la présence d’un autre est nécessaire pour exister, grâce à deux sens, l’ouïe et la vue, et les exigence de Winnie sont de moins en moins grandes. Ce dont souffre Winnie c’est « le doute » (p°33), car elle ne sait jamais si Willie est toujours présent. Mais Winnie n’est jamais totalement désespérée puisque il y aura toujours « le sac » (p°34), accessoire à qui elle pourra encore parler et qui pourra voir, car pour exister, il fut être vue. Cette formule impersonnelle peut indiquer les spectateurs et l’essence du théâtre qui vient de « theatron », qui veut dire les gradins en grec, ou de « théaormai », qui veut dire regarder en grec. Puisque Beckett nous propose une réflexion sur le théâtre, Winnie et Willie sont-ils véritablement des êtres humains ?
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