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Baudelaire le thyrse

Commentaire de texte : Baudelaire le thyrse. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Juin 2015  •  Commentaire de texte  •  1 154 Mots (5 Pages)  •  7 503 Vues

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Le Thyrse
de Charles Baudelaire

Introduction

Il est une étape nécessaire et incontournable, si l’on veut saisir l’essence même de la poésie moderne, celle de la poésie baudelairienne. En effet, Charles Baudelaire, dans sa fougue créatrice « d’extraire la beauté du Mal », a ouvert la voie à la poésie moderne qui renouvellera dès lors les formes et les sujets poétiques. Le poète maudit est d’ailleurs considéré comme le précurseur du Symbolisme. Mais, plus que les Fleurs du Mal, c’est bien son recueil de poèmes en prose, Le Spleen de Paris, qui ouvre définitivement la voie à la modernité. Publié en différents feuilletons dans différents journaux entre 1862 et 1865, il faut attendre l’édition posthume de 1868 de ses Œuvres complètes pour apprécier l’intégralité du recueil.

Si Les petits poèmes en prose font « pendant » aux Fleurs du Mal, comme le souligne très souvent le poète, c’est avant tout parce qu’ils sont foncièrement marqués par une dualité toute baudelairienne. Dualité que nous retrouverons dans le poème soumis à notre analyse, « Le Thyrse ». Cette pièce, ou ce « tronçon », nous présente en effet un objet, certes emblématique, mais somme toute tout à fait ambivalent, comme peut l’être le poème en prose. Il est à la fois « bâton » et « fleur … sinueuse », « ligne droite » et « ligne arabesque ».

Dès lors, nous pouvons nous demander dans quelle mesure ce poème relève de la métapoésie. Pour mener à bien notre analyse, nous verrons tout d’abord que « la confrontation des contraires [crée] l’unité » du poème, puis nous nous attacherons à montrer que le Thyrse symbolise le poème en prose.

Plan détaillé

I – Une « confrontation des contraires : unité » du poème

A/ Un objet ambivalent

. Mot « thyrse » est répété que 2 fois alors qu’en 2 lignes le mot « bâton » est utilisé 3 fois.

. L’ambivalence porte sur l’utilisation de ce mot soutenu et sa qualification par des adjectifs relevant du vocabulaire courant

  • Opposition beauté / laideur
  • Opposition raideur / ondulation

. Montre la simplicité de l’objet qui n’est qu’un bâton.

  • « perche » = brut, sans travail
  •  « sec, dur, droit »

. Mais ce bâton est personnifié :

  • utilisation de « méandres capricieux », « physiquement »

. Utilisation du mot « dualité » après avoir fait une description du thyrse et/ou du bâton.

  • En utilisant un objet si banal, si simple, fait une métaphore des éléments prosaïques : thèmes abordés par le poète.

B / Un mariage subtil

. Mélange l’objet physique (bâton) « un pur bâton » « perche à boulon » et l’objet moral et poétique (attribut) « emblème sacerdotal » « divinité »  insiste sur la symbolique de cet objet

. « mais » (connecteur logique) l.4 montre la contradiction entre ses deux aspects : cet objet est incroyablement symbolique tout en restant un objet banal, sans artifice, à l’état brut, sans ornement: insiste sur la TRIVIALITE de l’objet (# noblesse, noble)

. Rigidité du bâton « dur, droit, pur,... » s’oppose à l’ondulation de tout ce qu’il y a autour : « méandre » « tiges » fleurs » « sinueuses » « fuyardes » « fandango » « fleurs »  Opposition raideur / ondulation

. L’association des contraires est surprenante et extraordinaire : « jaillir » « éclatante » « explosion »  il y a bien un mariage. « faire la cour » « muette adoration » « dansent autour » rappelle la danse nuptiale + champs lexical des fleurs + « unité du but »

. Utilisation de « et indivisible » (ligne 20) après une énonciation longue  il y a une union dans la poésie entre la forme et le fond.

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