Baudelaire, Les fleurs du mal, « L’Albatros »

Explication linéaire n°1

Baudelaire, Les fleurs du mal, « L’Albatros »

[pic 1]

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

- ! Forme fixe => 4 quatrains en alexandrin (12 syllabes)

Rimes : ABAB croisées (suffisante ou pauvre)

L’importance du titre :

→ illustration

           - une anecdote^[a] de voyage en mer avec la Capture des oiseaux de haute mer

           - scène de maltraitance/torture

           - pour se divertir

→ le symbole du poète => auto portrait du poète → maltraité par les hommes

- « est semblable » = comme

→ Structure :

3 strophes=> l’albatros

1 strophe=> le poète

Problématique de l’explication : Comment le poète exprime -t-il sa souffrance en se servant de l’image de l’albatros ?

1er strophe § le rituel de capture des Albatros et évocation de leur beauté

→ Portrait mélioratif, un éloge (Valeurs positives)

- exemple :  vaste = envergure, indolent = tranquille, compagnon = proximité positive

→ L’Enjambement → passage sur le vers suivant. Allongement du rythme (à faire entendre à la lecture !!)

→ Les allitérations en ss/s/v/ge et la mer = f/r

2e  strophe § dégradation de l’oiseau au sol

- Par la désignation du (+) « roi de l’azur » <-- Périphrase laudative → (-) « infirme »

- Personnification de l’oiseau

Comme = le comparé ( réelle) : les ailes qui battent sur le sol et le comparant (l’imaginaire du poète) : les rames

🡪métaphore du théâtre : polysémie du mot « les planches » : le pont du navire, la scène du théâtre  

3e  strophe §  Le personnage principal d’une scène de torture(gros plan sur l’oiseau unique/singulier)

Périphrase : plusieurs mots pour en dire un seul 🡪 « Ce voyageur ailé »

Ce = déterminant démonstratif

🡪 double regard : celui du poète / celui des marins

La modalité exclamative ! formule des émotions 🡪 ici de la moquerie

🡪 jugement : maladresse + valeur moral, goûts esthétiques + moquerie

La scène de torture 🡪 vocabulaire : agace, brûle gueule 🡪 maltraitance animale

Allitérations dures v.11 : g / b / b / g disgracieuse contraire de harmonieux  

Lui, l’un, l’autre : anaphore = 3 personnages, l’oiseau et 2 marins

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