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Baudelaire, Les fleurs du mal (1857)                                                                

Fiche de lecture : Baudelaire, Les fleurs du mal (1857)                                                                . Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Janvier 2023  •  Fiche de lecture  •  1 497 Mots (6 Pages)  •  314 Vues

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Baudelaire, Les fleurs du mal (1857)                                                                

* Quelles sont les caractéristiques formelles et thématiques de ce poème ?

- le vers, la rime, la strophe et les différentes poétiques codifiées (sonnet, balade, etc.). La versification est un ensemble.

- la thématique :

* Voyage réel ou rêvé ?

* Comment l'évocation de la femme dans Les Fleurs du mal révèle- t-elle des aspects essentiels du lyrisme de Baudelaire, notamment de son déchirement entre le « spleen » et « l'idéal » ? (3 TEXTES)

* Quelle figure stylistique contient l'expression « Les Fleurs du mal » ?

* En quoi ce titre énonce- t-il le projet poétique de Baudelaire, projet que le poète résume par ailleurs ainsi « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or » ?

Invitation au Voyage: adressé à Marie Daubrin : Amour Spirituel.

Plan au choix :

Soit :        1 – Une promesse de voyage

        2 – Le rêve d'une patrie idéale

Soit :         1 – Une forme originale au service de la musique

        2 – Une invitation au voyage dans un paysage exotique

Introduction :

        L'invitation au voyage est extrait de Spleen et Idéal, première partie des Fleurs du Mal. Ce poème se colore de spiritualité, car il a été inspiré par Marie Daubrun avec qui Baudelaire vécut de 1848 à 1856 ; et à qui  il voua une passion raffinée. Baudelaire invite Marie Daubrun à partir ailleurs, dans un pays qui se confondrait avec l'amour et le bonheur. Ce poème est l'un des plus harmonieux et les plus célèbres des Fleurs du Mal, il permet de comprendre la conception que le poète se fait du voyage et la fonction que l'exotisme remplit dans son œuvre. Plus qu'un voyage véritable qui peut toujours décevoir, il s'agit d'une promesse de voyage où le rêve peut s'épanouir sans contrainte, et plus qu'un pays précis, il s'agit d'une contrée imaginaire où l'âme retrouverait sa patrie idéale. Le texte est composé de trois strophes séparées par un refrain (à la manière d'une berceuse), la première strophe développe une longue analogie entre le pays rêvé et la femme aimée, la seconde la chambre que le poète et sa compagne habiteraient, la troisième évoque la paix qui, le soir, baigne une ville dont les canaux font songer à Amsterdam.

1ère strophe :

        L'intérêt et le pouvoir de suggestion des deux premiers vers réside dans leur musicalité. Le rythme très lent du pentasyllabe, et la douceur des sonorités donnent à la fois une impression de paix et de tendresse notamment grâce à l'assonance en « on » ;  « en » ;  « ou » et en « eur ».

Le vocabulaire renforce cette impression. Les adjectifs possessifs ont une résonance affective évidente, tout comme les noms « enfant » et « sœur ». En effet selon Baudelaire, l'amour, dans sa forme spirituelle la plus haute, crée entre les amants une fraternité des esprits et des cœurs. C'est pourquoi il appelle Marie « ma soeur » (vers 1).

Le vers 3, est un heptasyllabe, il se déploie comme un rêve dont l'idée était contenue dans le verbe « songer » (v.2). L’imprécision géographique « là-bas » favorise l'imagination.

En écho à « songe à la douceur » (v.2), les vers 4-5 indiquent la raison de se rendre là-bas : pour y « aimer ». Ils fournissent également la première précision sur cet ailleurs. Le temps, la souffrance, les contraintes de la vie quotidienne n’y existent plus, puisque l'on peut y « aimer à loisir » (v. 4).

Le vers 6 en parachève le caractère idéal : une « correspondance » s'établit entre la femme aimée et ce « pays ».

Autrement dit, l'amour aspire à vivre pour et par lui seul, dans une région où il régnerait en maître.

On peut remarquer une structure fondée sur le principe du reflet : l'amour renvoie au « pays », qui lui-même s'identifie à la femme, inspiratrice de l’amour.

Cette « correspondance » s'élargit dans les vers 7 à 12. Du point de vue de la signification, elle repose sur une équivalence entre les « soleils mouillés de ces ciels brouillés » vers 7.8 et « brillant à travers leurs larmes » vers 12. Ce sont les mêmes reflets et le même mystère, dans la mesure où la lumière voilée du regard et du ciel laisse supposer que quelque chose ou quelqu'un se dissimule derrière le brouillard et les larmes.

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