Baudelaire, Les fleurs du Mal

Dissertation Baudelaire sur Les Fleurs du Mal :

        Baudelaire a écrit : « celui qui n’est pas capable de tout peindre[…]tout ce qu’il y a de plus doux et tout ce qu’il y a de plus horrible[…], celui-là n’est vraiment pas un poète dans l’immense étendue du mot », L’Art romantique, 1869.

Pensez-vous que le recueil de Baudelaire puisse tout dire sans choisir ni exclure, que toute chose puisse devenir l’objet d’un poème ?

        Dans Les Fleurs du Mal, Baudelaire place sur le même plan d’égalité le « doux » et le plus « horrible ».

        Baudelaire est un marginal qui ne se limite pas au conformisme de la poésie académique, il est à la recherche d’une modernité poétique. Tout ceci peut être illustré grâce au poème Rêve Parisien, de la section Tableaux Parisiens. En effet, le thème de la ville est nouveau et moderne aux XIXème siècle, mais Baudelaire en fait le thème principal de ce poème : « escaliers et d’arcades »v.13, « palais »v.14, « bassins et de cascades »v.15, « murailles »v.20, « quais »v.26. Avec ces descriptions, Baudelaire s’oppose au mouvement romantique qui puise son inspiration dans la nature, pour Baudelaire l’artificiel est supérieur au naturel.

        Le « doux » et l’« horrible » sont deux sources d’émotions reposant sur la perception sensuelle pour Baudelaire, l’utilisation de ses sens est fondamentale dans la vie du poète et sa compréhension du monde. On peut le voir dans le poème Correspondances, de la section Spleen et Idéal, le poète expose le langage secret de la nature qui peut être perçu grâce à la correspondances de ses sens : « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent »v.8, le poète nous propose aussi des transcriptions possibles à l’aide de comparaisons : « parfums frais comme des chairs d’enfants »v.9, « Doux comme les hautbois, verts comme les prairies »v.10. Ces sensations sont sources d’émotions intenses pour le poète : « Qui chantent le transport de l’esprit et des sens »v.14.

        Le « doux » et l’« horrible » sont étroitement liés à l’intimité du poète. Le lyrisme et le moi nourrissent la réflexion poétique sur soi, à la manière des romantiques. En effet, Baudelaire nous livre dans ses poèmes, certaines de ses expériences. Dans le poème La Vie antérieure, de la section Spleen et Idéal, le poète nous raconte son enfance qu’il expose comme une partie heureuse de sa vie avec les termes mélioratif : « droits et majestueux »v.3, « voluptés calmes »v.9. On encore dans le poème, l’Ennemi, dans lequel cette fois il expose un aspect plus nuancé de son enfance, il compare sa jeunesse à un orage : « Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage »v.1, entrecoupée de quelques moments joyeux : « Traversé ça et là par de brillants soleils »v.2. Mais retombe très vite dans une vision plus pessimiste avec les termes dégradants : « douleur »v.12, « obscur Ennemi qui nous ronge »v.13.

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