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Aux champs, Guy de Maupassant

Commentaire de texte : Aux champs, Guy de Maupassant. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Février 2021  •  Commentaire de texte  •  1 485 Mots (6 Pages)  •  3 804 Vues

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COMMENTAIRE COMPOSE

Guy de Maupassant, auteur du XIXe siècle, est un écrivain du mouvement littéraire réaliste ; c'est-à-dire qu'il décrit la société telle qu'elle est, sans cacher ses défauts. Formé par l'écrivain réaliste Flaubert à ses débuts, il participera plus tard aux célèbres soirées littéraires de Médan, chez le naturaliste Emile Zola. D’origine normande, il a donc commencé à bien gagner sa vie en se rendant à Paris. D'abord friand de soirées mondaines, Maupassant connaît un certain succès avec sa nouvelle Boule de suif, puis se lasse des soirées bourgeoises et va écrire des romans critiques de cette société, comme Bel-Ami. Il devient surtout célèbre par ses nouvelles, comme La Parure, notamment.

Le texte que nous allons étudier ici est un extrait de la nouvelle Aux champs. Il s'agit du récit de familles paysannes et d'un couple bourgeois venu chercher un enfant. Cette narration fait nous rendre compte de toute une époque. Nous voyons développé dans ce passage un thème cher à Maupassant : les différences entre classes sociales.

En quoi la description de ce récit réaliste met-elle en relief deux mondes séparés ?

Nous répondrons à cette question en étudiant dans un premier temps la présentation de la scène, puis nous aborderons le fossé entre la paysannerie et la bourgeoisie.

I. DESCRIPTION D'UN RECIT REALISTE :

A. Des éléments qui existent vraiment :

Tout d'abord, nous nous trouvons dans la campagne normande du XIXe s., donc la région originaire de l'auteur, qui connaissait les us et coutumes de cette contrée. Le nom géographique de la commune existe : "en venant de la station d'eaux de Rolleport" (ligne 13) ainsi que les détails et la caractéristique du coin : "colline, "une ville de bains" (l.2). D'autres éléments peuvent nous faire plonger facilement dans cet univers réaliste : le langage paysan (patois) : "Je m'y ferais bien tous les jours", et le langage bourgeois de la dame : "Mes braves gens, je viens vous trouver parce que je voudrais bien... je voudrais bien emmener avec moi votre... votre petit garçon..."

Le réalisme est aussi bien présent avec le déroulement de la vie quotidienne bien réglée, ce qui est représenté dans le récit par le rythme régulier des activités, par des indices temporels itératifs et peu précis « à sept heures le matin, puis à midi, puis à six heures le soir » dénotant des rituels désuets, de même que « le dimanche » est présenté comme un jour « qui sort de l’ ordinaire » et pouvant

rompre une forme de routine. Nulle date n’ est indiquéeée, le récit débute avec « par un après midi du mois d’ août » et se poursuit avec « un matin » ; comme pour nous montrer que cela peut correspondre au rituel de toutes les familles paysannes.

B. Une réalité familiale de l'époque de l'auteur :

Guy de Maupassant nous emmène dans le quotidien de familles paysannes du XIXe s. D'ailleurs, l’ étude des noms propres (onomastique), est d'ailleurs un rappel de la campagne, comme "Tuvache" (ligne 13.) Ce qui peut faire prêter à sourire le lecteur. En outre, l'auteur dépeint les moeurs de l'époque (enfants nombreux et peu considérés, pauvreté, petite hygiène...). Nous le voyons avec le champ lexical familier, de la distance affective : : « tous leurs petits », « la marmaille grouillait », « les mioches », « le moutard » ; les expressions « dans le tas », « tout cela », «ce tas d’ enfants » donnent l’ impression d’ une masse indifférenciée, « leurs produits » et « toute la lignée » désacralisent le lien maternel, enfin les comparaisons avec une forme de gavage ne sont pas valorisantes : « pour donner la pâtée, comme des gardeurs d’oie assemblent les bêtes » ,« la mère empâtait elle-même le petit ». De fait, les enfants sont soit réifiés (figure de style, du mot "réification", chosification : contraire de "personnification"), soit animalisés. La quantité d'enfants (mais ils ne pouvaient pas faire autrement à l'époque) les assimile à une portée.

Les similitudes entre les deux familles tout comme les oppositions entre les hommes et les femmes sont fréquentes : « chaque ménage en avait quatre » , les deux familles de condition équivalente sont comme les reflets d’ un miroir « les deux aînés avaient six ans et les deux cadets quinze

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