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Apollinaire, Ondes

Commentaire de texte : Apollinaire, Ondes. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  3 106 Mots (13 Pages)  •  2 259 Vues

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Guillaume Apollinaire – Il pleut (1880 - 1918)

« Ondes », Calligrammes, 1918

Wilhelm Apollinaire de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire, est né à Rome en 1880.

La famille vie en Italie jusqu’en 1887 puis ils s’installent à Monaco. La vie n’est pas facile, la mère d’Apollinaire, est fichée par la police comme « femme galante » (prostituée de luxe).

Dès 16 ans, il veut devenir journaliste, affiche une sensibilité anarchiste et des convictions dreyfusardes. En 1899, la famille s’installe à Paris, il prend le pseudonyme de Guillaume Apollinaire.

Apollinaire aura une vie sentimentale assez mouvementée, passant fréquemment d’une femme à une autre. Apollinaire écrira des poèmes à toutes les femmes aimées.

Au début des années 1900, Apollinaire travaille dans une banque, mais écrit beaucoup et participe à différentes revues poétiques. Il rencontre des poètes et des peintres comme Picasso.

Puis il décide de vivre de sa plume. Il fait des conférences, notamment pour défendre la nouvelle poésie et les peintres nouveaux, comme de douanier Rousseau et Georges Braque.

En 1909, parution de son 1er livre: L’Enchanteur pourrissant, illustré d'estampes d’André Derain.

En 1911, publication de son 1er recueil de poésie : Le Bestiaire au cortège d’Orphée, illustré de

gravures sur bois de Raoul Dufy.

La même année, accusé à tord de complicité dans une affaire de vol de statuettes au Louvre, il est emprisonné à La Santé. Finalement innocenté, il est libéré au bout de quelques jours.

Il écrit certains des poèmes qui prendront place dans Alcools (1913), dans sa cellule de prison.

En 1914, il s’engage dans le conflit contre l’Allemagne et part pour le front. Il est blessé par un éclat d’obus. La convalescence sera longue et douloureuse.

En 1917,  il se rapproche du groupe du surréalisme (Breton,Soupault, Reverdy).

En avril 1918, il publie Calligrammes,

Mais il est atteint par la grippe espagnole et meurt en 918, à l’âge de 38 ans.

Le recueil Calligrammes, publié en 1918, a pour sous-titre « poèmes de la paix et de la guerre, 1913-1916 ». Par le titre, on perçoit déjà l’influence de la guerre sur la rédaction du recueil.

Le terme calligramme est un mot créé par le poète à partir des mots calligraphie et idéogramme.

Cependant, s’il est l’inventeur du mot il n’est pas l’inventeur de la forme poétique elle-même.

On trouve déjà des calligrammes dans la poésie du Moyen-Âge et de la Renaissance

(par exemple chez Rabelais : « La dive bouteille »).

Le recueil est divisé en 6 parties qui suivent l’ordre chronologique de rédaction.

Le poème étudié « Il pleut » fait partie de la partie « Ondes ».

Dans le recueil, tous les calligrammes sont intercalés avec des poèmes de structures traditionnelles mais où l’absence de ponctuation et de rimes domine.

Un calligramme est la mise en forme de mots qui représentent un dessin en relation avec le contenu du texte. Depuis l’apparition du mouvement symboliste, vers 1880, les poètes s’intéressent de plus en plus à la disposition graphique des mots sur la page et au travail du blanc entre les mots, qui opèrent comme des formes de silences et de respirations dans le poème.

Par ailleurs, le poète s’intéresse depuis longtemps à la peinture. Il est l’un des premiers à s’intéresser au Cubisme et à Picasso.En Italie, le Futurisme est en plein essor.

Chacun de ces mouvements proclame la fin des « règles classiques ».

Nous allons donc étudier en quoi le calligramme, dont « Il pleut » est exemplaire du genre,

constitue une proposition nouvelle d’art total. Pour cela, nous verrons dans un premier temps, en

quoi la disposition innovante du poème est au service du sens. Puis nous analyserons en quoi la modernité de cette poésie permet au poète de proposer une expression inédite de ses sentiments, qui se détachent complètement du lyrisme poétique conventionnel.

Une forme au service du sens

Le titre

Dans un premier temps, le calligramme doit être regardé en tant qu’image, sans se soucier des mots qui le  composent, si ce n'est le titre qui offre une première explication du poème.

Le dessin

Ici, le calligramme condense deux choses:

  • le dessin de la pluie d’une part, lignes verticales (par opposition à la prose horizontale)
  • l’effet que celle-ci produit, qui est de brouiller la vue.

Au 1er regard, la pluie est représentée par la verticalité du poème représentant la chute des lettres incarnant la pluie. Cette verticalité donne l’impression d’une succession de fils de lettres et de mots, coupés de toute ponctuation (ni les points, ni les virgules, ni l’élision des mots ne sont employés).

Le lecteur peut relever

  • le décalage de la ligne de gauche qui constitue la première ligne du poème,
  • l’inégalité des longueurs des lignes
  • l’aspect oblique des lignes, imitant le mouvement d’une pluie tombant en rideau, poussée par le vent.

Sur la page, les mots sont disloqués, les lettres sont devenues autonomes les unes des autres.

Cela rend la lecture du poème particulièrement difficile .

On peut y voir une double métaphore: celle de la difficulté éprouvée à regarder quelque chose sous la pluie mais aussi à un autre niveau, celle d’un hermétisme littéraire souvent reproché à la poésie.

Ce n'est sans doute pas un hasard si le poème comporte cinq lignes. Elles sont disposées de manière à  suggérer une main dont les doigts fouilleraient l'espace. Les longues lignes de lettres semblent se répandre sur la page, dans la dimension horizontale aussi bien que verticale.

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