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Analyse linéaire la laitière et le pot au lait, Jean de la fontaine

Commentaire de texte : Analyse linéaire la laitière et le pot au lait, Jean de la fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  2 272 Mots (10 Pages)  •  1 041 Vues

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Objet d’étude 1 : Littérature d’idées, imagination et pensée

Texte 1 : La laitière et le pot au lait, Jean de La Fontaine

La laitière et le pot au lait constitue la 9ème fable du livre VII des fables écrites par Jean de La Fontaine, un fabuliste français appartenant au mouvement du classicisme, ayant vécu au XVIIème siècle, de 1621 à 1695. Elle est précédée de Le coche et la mouche, fable dans laquelle la mouche se leurre sur son rôle, en pensant qu’elle est essentielle alors que ce n’est pas le cas.

La laitière et le pot au lait est suivie de la fable 10, où le curé prie dans sa rêverie, ce qui lui a coûté la vie. Ainsi, elle est encore plus proche de la fable 9, t permet de percevoir l’ambiguïté de la réflexion de La Fontaine en ce qui concerne l’imagination.

I) Structure de la fable

La fable se décompose en 2 temps fortement marqués, qui sont le récit proprement dit, s’étendant sur les 29 premier vers, puis une morale qui, dans cette fable, est longuement développée, puisqu’elle occupe 14 vers.

Entre les vers 1 à 11, le récit est fait à l’imparfait. Cela nous met dans le contexte de la situation initiale, qui nous explique le portrait de Perrette, ainsi que le mobile de son voyage et ses pensées.

Les vers 12 à 21, pour leur part, sont rapportés au discours direct, nous pouvons le voir notamment grâce aux guillemets, et le récit est fait au temps du présent, il s’agit du monologue intérieur de Perrette, dans lequel on accède à ses pensées directes et à ses rêves d’enrichissement

Les vers 22 à 27 constituent la fin du monologue, la chute, et le retournement de situation. Il s’agit du retour au récit, au discours indirect, ainsi qu’au présent de narration.

Les vers 28 et 29 sont eux détachés du reste du récit, et sont au passé simple, il s’agit de la première morale de l’histoire.

Les vers 30 à 43 sont là pour développer la seconde morale.

II) Analyse linéaire

Nous allons tout d’abord nous intéresser aux vers 1 à 11. En effet, la fable s’ouvre sur le portrait d’une jeune femme. Le premier vers de la fable commence sur le prénom de « Perrette », un prénom ancien de paysanne. Nous remarquons alors que le récit s’ancre dans le cadre des fables évoquant le monde paysan.

Nous partons ensuite de la tête du personnage, et nous comprenons ainsi que Perrette est la laitière citée dans le titre puisqu’elle porte un pot au lait. La répétition du son « ette » apporte un ton léger, une fantaisie dans le récit. La Fontaine propose ici une sorte de musicalité interne, qui mime la démarche de Perrette et le bruit de ses pas. Elle est très agile. Nous remarquons qu’il y a une prise de soin de la part de la laitière dans la prise de soin du pot au lait. L’adverbe « bien », qui ouvre le vers 2, insiste sur cette idée.

Dès le vers 5, nous pouvons observer un portrait en mouvement. L’imparfait de description « elle allait à grands pas »insiste sur l’idée de mouvement.

Les adjectifs tels que « légère » et « court vêtue » soulignent sur le caractère vivace de la laitière, qui est dynamique, et insistent sur sa jeunesse, faisant qu’on s’attache donc plus facilement à son portrait. Sa tenue vestimentaire est décrite des le vers 6, avec l’expression « cotillon simple et souliers plats ». Elle peut marcher rapidement, car elle porte des souliers plats. Cela souligne également son appartenance sociale. De plus, l’alternance d’alexandrins et d’octosyllabes montre le pas vif et surtout l’impatience de Perrette pour arriver à la ville. La césure à l’hémistiche renforce cet effet. Le lieu n’est pas décrit, mai le but est mentionné : en effet, le vers 3 informe le lecteur sur le but de Perrette pour aller à la ville. Le vers 5, lui, possède un marqueur de temporalité avec l’expression « ce jour-là ». Le moment n’est pas ancré très précisément, car c’est un principe d’universalité de but et de temporalité. A cette époque, toutes les paysannes font la même chose et en plus, Perrette est un prénom très courant à l’époque.

A partir du vers 8, l’auteur commence à évoquer la rêverie du personnage, avec le marqueur « dans sa pensée ». Ici, le narrateur est omniscient, car il permet d’entrer dans la tête du personnage. Le vers 9, quant à lui, développe le verbe « compter ». Il rappelle ainsi que la rêverie de Perrette est liée à un thème particulier, qui est l’argent. Perrette, jeune paysanne avisée, intelligente et ambitieuse, fait déjà ses comptes. Pour elle, l’argent a de l’importance. L’adverbe « déjà » présent au vers  8 renforce son sentiment d’impatience, et ajoute en plus une tonalité de la part de  La Fontaine. Il y a, ici, une part d’ironie. L’accumulation des verbes d’action à l’imparfait tels que « comptait », « employait », « achetait », « faisait » montre un enchaînement rapide des pensées, et le bouillonnement de l’imagination de Perrette.

Le vers 11 nous montre que Perrette est soigneuse, optimiste, sûre d’elle, elle a une grande confiance en elle-même. En effet, elle a tout prévu pour ne pas renverser le pot au lait, ou du moins elle semble avoir tout prévu, et nous le comprenons notamment par le verbe « prétendait » au vers 3. Il s’agit ici du point de vue de La Fontaine, qui informe déjà plus ou moins le lecteur sur la fin de la fable.

III) Dynamique et puissance de l’imagination

A la dynamique du mouvement succède la dynamique de la pensée, puisque la fantaisie se glisse dans l’imagination de Perrette ; les temps s’entrelacent ; nous pouvons remarquer l’emploi de quatre temps différents, avec du présent au vers 12, du futur au vers 14, de l’imparfait au vers 17 et enfin du passé simple au vers 17 également. Peu à peu, Perrette se détache de la réalité et oublie où elle est. Elle se met alors à évoquer des choses imaginaires. Nous pouvons citer parmi elles le renard qui va embarquer ses poules. Le rythme binaire des vers 9 à 11 ainsi que la succession d’animaux et de chiffres montre la rapidité de ses calculs. On passe alors au style direct, pour entrer dans la tête de Perrette. De plus, la progression dans sa rêverie est marquée lexicalement avec les expressions « argent », « cent d’œufs », « triple couvée ». La rapidité du passage d’un animal à un autre insiste sur l’imagination débridée de la laitière. En effet, on part des œufs pour arriver à la vache et son veau. Il y a donc ici un grossissement progressif, montrant bien que Perrette voit de plus en plus grand. De plus, elle n’a pas tout ce à quoi elle pense. Les expressions brèves au présent des vers 12 et 13 insiste sur l’encrage, qui était d’abord réel, avant qu’elle perde le sens des réalités. L’adjectif « facile » au vers 13 montre qu’elle se leurre. Elle pense avoir une maîtrise totale de son métier de fermière, mais son ambition est trompeuse. Les verbes au futur prouvent qu’elle part vers des contrées lointaines, et qu’elle est trop loin dans son imagination. Le retour au présent décrit une confusion, qui appartient au rêve de Perrette et qui montre ainsi que ces derniers sont irréalisables. L’irruption de l’imparfait et du passé simple bouleverse la chronologie, et la laitière n’est plus dans la réalité, puisqu’elle en vient à confondre l’imaginaire et le réel. Le futur dans les vers 18 à 20, qui a ici une valeur de certitude, souligne l’assurance trompeuse du personnage, qui balaie les obstacles. Le fait que Perrette voie des réalités qui ne sont pas constitue le point culminant de son imagination. En effet, le vers 22 nous apprend qu’elle mime physiquement les gambades du veau qu’elle imagine, elle est hallucinée. L’utilisation progressive de l’alexandrin dans le monologue montre l’ampleur du rêve de Perrette.

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