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Analyse la colonie scène 13

Commentaire de texte : Analyse la colonie scène 13. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Septembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 700 Mots (7 Pages)  •  3 296 Vues

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   La Colonie est une pièce de théâtre de Marivaux, écrite en 1729. Il va parler de  la condition sociale des femmes au 18ème siècle, pendant la monarchie absolue. Les femmes décident donc de prendre le pouvoir, afin d’être entendues. Mme Sorbin et Arthénice, les deux chefs de file de cette rébellion revendiquent l’égalité des sexes devant des hommes goguenards.

Comment le dramaturge débat sur le rôle des femmes dans la société ?

I. Une scène de comédie. II. Le rôle des femmes.

  •  les personnages s’expriment avec des répliques courtes, associées à des stichomythies aux lignes 4 et 17. Les pronoms « nous » et « vous » au début de la scène dans la bouche d’Arthénice indique une proximité entre les hommes et les femmes intéressante et plaçant directement le débat.

    Ensuite, la scène est bien menée car le dialogue progresse : grâce à l’utilisation de questions non rhétoriques : elles demandent des réponses de la part des hommes.

  • ligne 12, Timagène veut être éclairé sur le projet des femmes. Les hommes de plus sont de plus en plus absents, notamment des
  • lignes 18à 26 où les femmes expriment leur décision. On devine que l’étonnement doit les abattre et laisser parler les femmes est habile pour le dramaturge : cela lui permet d’exposer leur projet plus largement et de faire progresser le sujet. Leur détermination  est sympathique : elles ont tout prévu et ont réponse à tout avec « l’ordonnance » placardée à un arbre.

    Enfin, la scène présentée est comique et le dramaturge utilise différents comiques : le comique de situation car les rôles sont inversés, ce sont les femmes qui commandent, le comique de caractère avec des femmes autoritaires, le comique de mots avec les « bonnets carrés » qui deviennent « octogones » par exemple, le comique de gestes que l’on peut imaginer (lors des lignes 8 et 9 par exemple). De plus, Marivaux fait rire sur la « parole » des femmes en utilisant le cliché de la femme bavarde, repris par Mme Sorbin, « langue assez bien pendue », cet humour rappelle le comique de Molière, les femmes sont capables d’auto dérision, elles se moquent d’elles-mêmes en s’accordant une capacité primant sur les autres.

  Pour conclure, elles condamnent le rôle ancien qu’elles ont joué. Il nous est livré par un homme aux lignes 5 à 7, en effet, « un autre homme » explique à l’aide de l’adverbe « c’est-à-dire » les obligations de la femme, réduite à un simple état comme le montrent les deux noms «  femmes » et « filles » et à un statut «  maris ». Le futur ici employé est proche de l’impératif et le conditionnel de politesse « on ne saurait » sonne faux, c’est ce que confirme le présentatif «  c’est votre lot ». A la ligne 19, Arthénice répond à ces obligations : la femme était craintive comme elle le souligne par l’adjectif « poltronnes », ce statut est révolu « ne que », la négation restrictive le confirme, et appartient définitivement au passé, le passé composé «  avons été  « montre en effet une situation passée. Arthénice point du doigt l’éducation et la condamne, rejoignant en cela quelques penseurs du XVIIIème siècle qui veulent voir le statut de la femme évoluer. De plus, l’homme s’accorde des qualités de sérieux «  gravité » et d’élégance qui sont relatives au costume et à l’apparence. Enfin, la réponse initiale d’Hermocrate «  A rien, comme à l’ordinaire » montre à quel point les femmes n’ont aucun rôle, le pronom indéfini « rien » marque ici la nullité de leur présence dans la société.

   Ensuite, les femmes se révoltent et proposent donc un nouveau rôle à jouer. D’abord, elles veulent décider comme on le voit par les injonctives «  lisez » « battez » «  qu’on nous donne ». De plus, elles veulent des responsabilités et des fonctions, à l’aide de propositions accumulées, Arthénice énonce le rôle qu’elles souhaitent jouer, les verbes sont ceux de l’union « mêler » et « associées » liés à deux hyperboles qui montrent l’étendue de leur pouvoir de décision « de tout «  et « à tout ». La phrase est aussi l’expression d’une volonté « nous voulons ». De même, elles veulent avoir un métier, idée tout à fait révolutionnaire pour l’époque, l’énumération étend la sphère des métiers aux professions nobles à la ligne 16. Ces domaines seront repris à la ligne 26 avec l’énumération. Le but est de montrer leurs qualités voire leurs défauts similaires à ceux des hommes, le superlatif « plus méchantes que vous » témoigne de leur volonté d’égaler les hommes et ici de les dépasser.

   Enfin, elles s’attribuent un rôle important voire prépondérant dans la société, elles vont s’unir aux hommes et être en leur compagnie comme nous l’avons vu précédemment. Elles souhaitent être présentes dans les domaines globaux de la société comme le confirme le pronom indéfini « tout ». Les verbes de volonté « je veux que » associés au subjonctif  «  qu’on nous donne » annoncent une fermeté dans leurs résolutions. Leur rôle sera facilité par l’évidence, le quotidien, comme en témoigne la formule au présent de vérité générale «  il n’y a que l’habitude  à tout ». Elles ont aussi une qualité supérieure aux hommes, la parole, et transforment ici un défaut, celui d’être bavardes, cliché masculin, en qualité, c’est un « don », une faveur, quelque chose qui les distingue des hommes, étant plus bavardes que les hommes, elles ont davantage de talent pour exercer des métiers de parole comme « avocates » par exemple. Cela rabaisse les hommes qui sont dévalorisés même dans ce qui les caractérise : les « armes », la magistrature, l’argent, le commandement. Les femmes peuvent prendre leur place, elles seront plus capables.

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