Analyse des femmes dans le Rouge et le Noir

Consigne : Faire un bilan sur les deux personnages féminins principaux. Voici quelques questions pour vous guider.

• points communs? / différences ? 
• rôle dans le parcours de Julien
• qu'éprouve Julien pour chacune d'elles ? est-il amoureux ? 
• Relire la fin (Julien en prison) : comment Julien les considère-t-il ? Quels sentiments exprime-t-il envers l'une et l'autre ? 
• Commentez la dernière phrase du roman. Pourquoi ce retour sur Mme de Rênal ? 

        Madame de Rênal est un personnage omniprésent dans le récit : le récit débute et s’achève sur ce personnage (sa rencontre avec Julien et sa mort) et lorsqu’elle n’est pas présente, Julien la rend présente à travers ses pensées.

        Stendhal présente tout d’abord Mme de Rênal comme ignorante et naïve, elle n’a jamais connu autre chose que sa maison et n’a jamais vécu dans un environnement différent de la noblesse. Elle y a été éduquée et elle y reste à travers son mariage à M. de Rênal (livre I, chapitre 7, ligne 329) :  « Madame de Rênal, riche héritière d’une tante dévote, mariée à seize ans à un bon gentilhomme, n’avait de sa vie éprouvé ni vu rien qui ressemblât le moins du monde à l’amour ». C’est l’arrivée de Julien qui la transforme et lui fait découvrir ses sentiments et son bonheur, ce qui marque une complémentarité entre les deux personnages, ce qui n’est pas le cas pour sa relation avec Mathilde.

        La relation entre Mme de Rênal et Julien est très ambiguë, elle ressemble parfois à une relation mère-fils où Julien trouve, ce qui est renforcé par leur différence d’âge et le fait qu’elle lui apporte l’amour et la tendresse qu’il n’a jamais connu. Ce sentiment est réciproque, car Mme de Rênal, même si elle est impressionnée par l’intelligence, l’esprit et la beauté du jeune homme, le voit parfois comme un des ses fils (par exemple livre I, chapitre 17 ligne 136) : « c’est qu’il y avait des jours où elle avait l’illusion de l’aimer comme son enfant ». Leur relation évolue au fur-et-à-mesure du récit. On les observe tout d’abord timides lors de leur rencontre, puis leur relation évolue. À la fin du récit, elle est présentée comme un véritable remède pour Julien qui lui dit par exemple dans le chapitre 45 : « Je serais mort sans connaître le bonheur, si vous ne m’étiez pas venue me voir dans cette prison ». Il se rend compte que la seule femme des deux qui compte véritablement pour Julien est Mme de Rênal, ce qu’il découvre par lui-même lorsqu’il s’assagit en prison et au moment où ses désirs aveuglants d’ascension sociale disparaissent face à la menace inéluctable de la mort.

        Il existe cependant quelques éléments qui font que leur relation n’est pas complètement réussie. On observe que Julien ne prononce presque jamais son prénom (Louise est prononcé une seule fois dans tout le roman), ce qui marque le fait que pour ce dernier, elle représente avant tout une classe sociale supérieure. De plus, Mme de Rênal oscille parfois entre son amour pour Julien et la peur que lui inspire cette idée. On observe par exemple le moment où Mme de  Rênal ne veut même plus tutoyer Julien car elle pense que la maladie de son fils est due à l’adultère qu’elle a commis avec Julien.

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