Alcools Apollinaire

Sujet: “On ne doit appeler poète que celui qui invente, celui qui crée”. Cette définition d’Apollinaire, caractérise-t-elle bien son travail poétique dans Alcools?

Depuis le XIXe siècle, la poésie ne cesse d’évoluer, grâce à des poètes comme Victor Hugo, Alphonse de Lamartine, Baudelaire ou encore Apollinaire. Elle se modernise, et nous ouvre sur de nouveaux champs de visions tout en conservant certains codes de la poésie du XVIIe. Guillaume Apollinaire, poète du XIXe siècle, déclare que l’ « On ne doit appeler poète que celui qui invente, celui qui crée ». En retraçant son travail poétique dans son œuvre Alcools, 1914, on peut facilement distinguer facilement un style nouveau qui reflète une volonté d'innover de la part du poète. Il est donc légitime de se demander comment le célèbre poète arrive à mêler la modernité en créant et en innovant son écriture dans le fond et dans la forme, tout en gardant un style traditionnel en respectant certaines règles de la versification. Il est vrai que le poète qui « invente » et qui « crée » caractérise bien le travail poétique d’Apollinaire dans son recueil poétique Alcools. Cependant, cette définition ne correspond pas complètement à l’écriture et au style du poète, et on peut supposer que Apollinaire propose dans Alcools un mélange d’une écriture moderne et traditionnelle.

La définition d’Apollinaire selon laquelle un poète inventerait et créerait, caractérise bien son travail poétique dans Alcools.

Tout d’abord, Guillaume Apollinaire s’est très largement inspiré de diverses influences modernes. On remarque dans un premier temps son inspiration pour Picasso et le cubisme qui est présente tout au long du recueil. Elle est visible avec l’assemblage de poèmes qui ne tiennent compte d’aucune chronologie. On observe également la présence du futurisme, un mouvement esthétique et littéraire du début du XXe siècle, qui adopte tout ce qui symbolise le monde moderne, notamment dans le poème « Zone ». Dans ce premier poème du recueil, Apollinaire aborde très explicitement la modernité et les avancées techniques de son temps. En effet, on peut aussi ajouter que l’une des grandes inspirations d’Apollinaire était la société dans laquelle il vivait: un monde à la veille de la première guerre mondiale qui ne cessait d’évoluer, par exemple avec l’essor de l’aviation et avec le 1er vol motorisé. Puis, sur une volonté de polysémie dans ses poèmes, l’auteur d’Alcools se trouve influencé par le symbolisme avec un recueil de poèmes très imagés. Cette caractéristique reflète parfaitement l’image du poète qui invente et qui crée que se fait Apollinaire. &

De plus, en se concentrant plus sur la forme, on voit apparaître une écriture fluide et innovante qui va à l’encontre des règles strictes de la poésie traditionnelle. Premièrement, Apollinaire se démarque des autres poésies de son temps avec son choix de n’utiliser aucune ponctuation dans son recueil. Ce choix atypique permet au lecteur de s’approprier les poèmes : il peut lire les vers de plusieurs manières en fonctions des pauses qu’il choisira de faire. Ensuite, même dans la mise en page de ses poèmes Apollinaire choisit un style propre à lui, qui surprend avec des monostiches au milieu du poème, comme dans « Le Voyageur » : « Je m’en souviens je m’en souviens encore »v.10, ou encore avec des alinéas qui sont une partie intégrantes des poèmes d’Apollinaire et que nous pouvons voir dans « Le Pont Mirabeau ». Le poète décide également de ne pas utiliser des rimes systématiquement et utilise les vers libres. Ce choix permet de donner un rythme aux poèmes et va combler le manque de ponctuation.

Le travail poétique d’Apollinaire relève bel et bien d’un style qui se veut innovant et qui surprend en créant et en inventant. Néanmoins, la définition d’Apollinaire ne correspond pas complètement à l’écriture du poète dans Alcools.

Tout d’abord, Apollinaire utilise tout de même dans son recueil des thèmes qui relève d’un style plus traditionnel et ancien. D’abord, l’évocation du souvenir et du temps, un thème propre à la poésie romantique du XIXe, relève de la poésie traditionnelle. Le thème de la fuite du temps est omniprésent à travers l’élément liquide qui s’écoule, et qui revoit ici encore une fois un lyrisme et aussi au tragique

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