Albert Camus, La Peste

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La nature humaine fait que malgré son individualité, il existe des sentiments ou des intérêts communs faisant que des individus se regroupent pour une certaine durée afin de surmonter des épreuves ensemble. C’est ce qui arrive dans La Peste d’Albert Camus, le lecteur fictif est confronté à une chronologie d'événements lorsque les citoyens décident de s’unir contre le fléau de la peste. C’est ainsi que Jacqueline Lévi-Valensi se demande dans la chronique d’Albert Camus, La Peste: “Par quels moyens rendre compte d’une aventure collective sans trahir l’homme, qui reste la valeur unique ? Comment concilier la cohérence du récit et la multiplicité des expériences ?” En d’autres termes, quel est le lien reliant la chronologie du récit avec l’épreuve de la peste. Comment Albert Camus réussit-il à concilier le collectif et l’individuel de l’expérience de la peste ? Pour y répondre, nous allons analyser quel rôle a la chronique dans l’oeuvre et dans un deuxième temps, nous verrons de quelle manière les personnages font face à la peste.

Tout d’abord, la chronique, servant à relater des événements chronologiques à la première personne, est présente dans La Peste en tant que rapport personnel de chaque personnage. Cela donne une impression égocentrique des éléments présents, car ils sont racontés à la troisième personne par Rieux. Cependant, dès le début de la deuxième partie, le fléau devient un combat partagé: “À partir de ce moment, il est possible de dire que la peste fut notre affaire à tous.”(p.75). Cela montre que La Peste est maintenant un combat pour tous et que chacun décide de se joindre à la collectivité pour l’affronter. De plus, il s’avère que le pronom “il” utilisé durant la première partie est remplacé par le “nous” à partir de la deuxième partie. L’utilisation de ce pronom renforce le fait que la lutte contre cette fatalité va se faire ensemble et plus de manière individuelle. Ensuite, malgré que l'entièreté de l'oeuvre soit une chronique de Rieux, il arrive certaines fois que Bernard se base également sur les carnets écrits par Tarrou:”[...]le narrateur croit utile de donner sur la période qui vient d’être décrite l’opinion d’un autre témoin.”(p.31). Cette nouvelle information permet d’avoir des nuances dans la chronique de Rieux. L’inclusion d’autres personnages rappelle que la bataille contre la peste n’est pas individuelle. De plus, la chronique de Rieux étant écrite à la troisième personne empêche qu’il soit vu comme un héros et que par conséquent, la peste prenne une plus grande importance dans l’oeuvre. De part cette collectivité utilisée pour combattre la peste, Camus utilise la chronique pour lier les personnages dans leur aventure.

Il y a un certain nombre de réactions différentes face à la peste dans l’oeuvre de Camus. Une des situations des plus notables est celle de Rieux qui tente grâce à son métier de médecin d’aider un maximum de personnes malades. Cependant, il semble impuissant malgré ses efforts répétés: “[...]son rôle n’était pas de guérir. Son rôle était de diagnostiquer. Découvrir, voir, décrire, enregistrer, puis condamner, c’était sa tâche.”(p.196). On voit qu’il lui est

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