A une Dame Créole de Baudelaire
Commentaire de texte : A une Dame Créole de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jade Lonneux • 7 Janvier 2016 • Commentaire de texte • 836 Mots (4 Pages) • 13 125 Vues
Baudelaire, À une Dame Créole
Ce poème évoque autant qu'il dépeint et décrit le lieu où le poète aurait rencontré une dame créole. Nous pouvons supposer qu'il s'agit d'une colonie (française). C'est une évocation puisqu'il brosse en quelques traits un souvenir exquis qu'il rend avec une palette d'expressions sensorielles. Ce pays apparaît donc paradisiaque. Il décrit ensuite la beauté fascinante que cette dame créole possède à ses yeux et lui suggère à travers une hypothèse de se rendre dans son pays où elle serait chantée et adulée par les poètes en raison de ses fameux charmes. Il lui prédit que ceux-ci lui seront plus soumis que les hommes -ou esclaves- qui l'entourent ou qu'elle dirige à la colonie. C'est à la fois une invitation et une incitation au voyage.
Le titre du poème indique que le poète s'adresse À une dame créole, c'est-à-dire une femme blanche née et élevée dans une ancienne colonie française. Il s'agit ici d'une dame anonyme vivant sur une île ou dans un pays sous tutelle française à laquelle le poète adresse un hommage.
Le ton du poème est lyrique, élégiaque par endroits et rempli d'emphase à d'autres. Il est aussi fortement marqué par l'exotisme qui provoque un émois.
A la première strophe, le poète convoque l'endroit par la périphrase "Au pays parfumé" qui désigne une colonie française. Cette formule associée à "la caresse du soleil" indique clairement le sud. Cette description est marquée par une métaphore inclue dans la périphrase qui invite non seulement à imaginer le pays mais aussi ses odeurs. Cette périphrase apporte d'emblée un effet d'exotisme. Le poète utilisera plus loin la même figure de style pour désigner la France: "au vrai pays de gloire". Il attribue à la France la mention "gloire" afin de lui conférer un solide prestige grâce à une connotation positive renforcée par l'adjectif "vrai" qui met l'accent sur la fierté, voire l'organisme ueil, qu'éprouve le poète à l'égard de son pays. Il induit ainsi un effet de comparaison avec celui de la dame peut-être moins glorieux que le sien ? Le poète réduit aussitôt cet effet en restreignant la France à deux fleuves à travers le vers "Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire". Il pourrait s'agir d'une synecdoque qui a une valeur de précision et de réduction.
La description métaphorique du pays continue avec des traits plus précis: "un dais d'arbres tout empourprés" qui dresse un baldaquin pourpre dans le décor. Ce décor est aussi composé "de palmiers d'où pleut sur les yeux la paresse". Il y a une nouvelle métaphore où de la paresse tombe des palmiers à l'instar de la pluie (le rapprochement étant d'ailleurs possible grâce à "il pleut"), ce qui donne à "la paresse", un aspect naturel et incontrôlable. Cela renvoie au style de vie des gens du Sud. Cette métaphore est renforcée par la synecdoque "sur les yeux" qui induit l'effet d'assoupissement. Enfin, la métaphore est aussi soulignée par une allitération en "p", allitération pesante, voire lourde: "empourprés",
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