A la musique, Arthur Rimbaud SYNTHESE

Ce poème est paru en 1870 dans le recueil Poésies, où Arthur Rimbaud, jeune poète provocant et novateur, dépeint son adolescence à Charleville-Mézières. Dans ce poème, il fait la satire des bourgeois superficiels, par opposition à des valeurs authentiques (la Nature). Il nous offre aussi une réflexion sur la liberté.

Idée de problématique : Quelle est la visée du poème ?

I) La satire des bourgeois

1) La critique du matérialisme bourgeois

➢ « breloques », «rentiers », « réclames » = champ lexical de l’argent → le monde

bourgeois est régi par l’argent.

➢ « poussifs », « gros », « grosses », « cornacs », « rondeur », « bedaine » Champ

lexical de la corpulence → le besoin d’opulence, du toujours plus, se manifeste

aussi dans le physique des bourgeois → Caricatures d’Honoré Daumier

➢ « où le tabac par brins // déborde » = enjambement, déborde au rejet → mime le

mouvement de la bedaine qui tombe sur le banc.

➢ « prisent en argent et reprennent « En somme ! ... » » = jeu de mot sur « argent »

et « somme » → leur langage est pourri par leurs richesses.

➢ « ses breloques », « leurs grosses dames », « son onnaing », « ses reins » =

déterminants possessifs → montrer ses possessions, faire une exposition de sa

richesse pour gagner le respect et l’estime des autres.

➢ « bourgeois poussifs », « bourgeois à boutons clairs, bedaine flamande »,

« bureaux bouffis » = allitération en consonnes labiales → redondance, lourdeur.

2) La critique de la bêtise bourgeoise

➢ Le matérialisme des bourgeois les conduit à une bêtise ridicule, notamment par leur vision du monde étriquée.

➢ « place », « autour », « milieu » = champ lexical géométrie → les bourgeois veulent encadrer ce qui les entoure

➢ « square » : jeu de mot sur mot anglais (= carré) → désigne à la fois la place et l’esprit carré des bourgeois.

➢ « correct », attribué à « les arbres et les fleurs » : du latin co-rectus, qui va avec ce qui est juste → besoin d’être dans la norme

➢ « taillée », « pelouses », « jardins » = champ lexical du jardinage → Nature dénaturée par l’esprit étriqué des bourgeois, domestiquée, encadrée, fausse.

➢ « bancs verts » → même la couleur verte est dénaturée, car elle provient de la peinture des bancs.

➢ « mesquines pelouses » = métaphore → au contact des bourgeois étroits d’esprit, même les pelouses sont contaminées par leur bêtise !

➢ « sérieusement » = synérèse pour 12 pieds → ton pédant et prétentieux des bourgeois.

➢ « schako », « gandin », « pioupious » = Champ lexical du vulgaire, vocabulaire péjoratif, familier → portrait sociétal d’une population vulgaire, méprisable.

➢ « bouffis » = peut-être référence à « opéra-bouffe », un genre de comédie où les blagues sont burlesques et vulgaires → Charleville devient un opéra-bouffe où la bêtise règne en maître.

II) La place du poète

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