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Charles Baudelaire a dit de la modernité en poésie qu’elle transformait le quotidien le plus ordinaire en sujet digne d’attention. Que pensez-vous de cette affirmation au regard de votre lecture d’Alcools et du parcours de lecture sur la modernit

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Par   •  27 Avril 2022  •  Dissertation  •  2 828 Mots (12 Pages)  •  1 838 Vues

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Sujet : Charles Baudelaire a dit de la modernité en poésie qu’elle transformait le quotidien le plus ordinaire en sujet digne d’attention. Que pensez-vous de cette affirmation au regard de votre lecture d’Alcools et du parcours de lecture sur la modernité poétique ?

Introduction : On définit nécessairement la modernité par rapport aux époques qui ont précédé. Est moderne ce qui est en rupture avec l’époque, une esthétique ou les habitudes antérieures. Baudelaire, à l’origine de la création du mot modernité, a dit de la modernité en poésie qu’elle transformait le quotidien le plus ordinaire en sujet digne d’attention. Ainsi, le poète considère que ce qui fait la modernité d’un texte réside dans le surgissement du quotidien qui va se trouver sublimé grâce au pouvoir des mots. En quoi cette affirmation suffit-elle à définir la modernité poétique ? Dans un premier temps, nous montrerons que les poètes modernes traitent effectivement de thématiques ordinaires dans leurs poèmes. Puis nous montrerons que, malgré le caractère banal des sujets abordés, les poètes parviennent à valoriser la vie urbaine. En fin, nous essaierons de prouver que l’évocation de situations quotidiennes s’accompagne d’une nouvelle manière d’écrire.

I. Le monde quotidien, nouveau sujet poétique Ce qui frappe à la lecture des poètes modernes est la récurrence des thématiques ordinaires.

1) La modernité poétique, amorcée par Charles Baudelaire, ne se résume pas uniquement à évoquer les mutations sociales et économiques d’un monde nouveau. Le peintre de la vie moderne qu’est désormais le poète s’oppose à l’homme romantique, coupé du monde et uniquement préoccupé par ses propres sentiments. Avec Baudelaire puis Apollinaire, la poésie connaît une révolution qui donne à chaque homme et chaque chose une dignité littéraire inédite. Le monde quotidien devient un sujet à part entière, la vie urbaine un objet à la fois de curiosité et de rejet, et l’intégration de ces nouveaux thèmes en poésie s’accompagne d’une mutation formelle inédite. Ex à développer : les marginaux dans « Tableaux parisiens ».

2) La modernité poétique qui naît avec Baudelaire, notamment à travers la section « Tableaux parisiens » des Fleurs du Mal de 1861, est à l’origine d’une révolution sans précédent : loin de se limiter à des sujets nobles comme le faisaient les romantiques, les modernes vont pouvoir à présent évoquer la vie quotidienne et prosaïque. On peut évoquer ici la « poésie au ras du sol » de Max Jacob qui convoque des situations de tous les jours avec un langage délibérément très familier. + Exemple d’Emile Verhaeren : « Les usines ».

3) La poésie ne sert plus à chanter des sentiments hauts mais à épouser les tourments du quotidien. Le poète n’est plus un être à part, qui condescend à se pencher sur le malheur de ses contemporains. C’est désormais un homme terre à terre qui accompagne les hommes dans leur douleur de vivre qui est semblable à la sienne. Tel est encore le sujet de la « Chanson du Mal-aimé » d’Apollinaire qui dit la romance des amours déçues et révolues + « Spleen » qui évoque le poids du quotidien sur l’existence humaine. Transition : Dire le quotidien, c’est aussi dire les métamorphoses de la vie contemporaine, notamment à travers l’éloge de la vie urbaine.

II. Une poésie de la vie urbaine

1) « La forme d’une ville change plus vite […] que le cœur d’un mortel » disait Baudelaire, et il semble que la poésie, depuis Les Fleurs du Mal, soit chargée de retranscrire les changements de formes de la vie urbaine. Tel est la visée d’un poème tel que « Zone » qui présente les innovations technologiques de l’époque comme les aéroplanes ou les automobiles.

2) Les mutations du décor urbain qui sont au centre d’Alcools puisque, dans « Zone », Apollinaire choisit de décrire l’agitation d’une rue industrielle. De même, la poésie d’Émile Verhaeren explore particulièrement ce qu’il nomme les « villes tentaculaires » et l’ensemble des voies de chemin de fer qui les relient les unes aux autres.

3) La vie a changé, la poésie aussi doit accompagner ce changement tant le poète n’est décidément plus un être à part. [Transition] La modernité n’est pas seulement affaire de mutations urbaines, technologiques et sociales. C’est aussi une transformation profonde des formes poétiques. III. Une mutation formelle 1) Stimulée par un XIXe et un XXe siècle multipliant les innovations industrielles, la poésie décide à son tour d’épouser cette profonde mutation. Évoquer les situations quotidiennes nécessite ainsi d’adapter la manière dont le poète va s’exprimer. Une nouvelle façon d’écrire doit s’imposer pour rendre compte de cette vie toujours neuve et mouvante. Ex : Le Parti Pris des choses, « A New York ». 2) Deux nouvelles formes poétiques s’imposent : – tout d’abord, le poème en prose est popularisé par Baudelaire, notamment avec « Un hémisphère dans une chevelure ». Il n’y a plus ici de vers mais une prose rythmée et musicale qui propose une véritable « sorcellerie évocatoire » pour reprendre l’expression même de Baudelaire à son sujet ; – ensuite, le vers libre tel qu’Apollinaire le pratique dans « Vendémiaire » offre une très grande liberté : dans un monde sans cesse changeant, le vers doit lui aussi trouver une nouvelle mesure capable d’embrasser tout ce qui est nouveau et se libérer ainsi des contraintes pesantes de la versification.

Conclusion La modernité poétique accompagne un monde bouleversé par de nombreux changements sociaux, politiques et économiques. La poésie connaît ainsi sa révolution en cherchant à répondre à l’exigence d’invention d’une époque toujours plus conquérante. Elargissements : l’expérience de l’écriture automatique avec le surréalisme / les calligrammes. Sujet : Charles Baudelaire a dit de la modernité en poésie qu’elle transformait le quotidien le plus ordinaire en sujet digne d’attention. Que pensez-vous de cette affirmation au regard de votre lecture d’Alcools et du parcours de lecture sur la modernité poétique ?

Introduction : On définit nécessairement la modernité par rapport aux époques qui ont précédé. Est moderne ce qui est en rupture avec l’époque, une esthétique ou les habitudes antérieures. Baudelaire, à l’origine de la création du mot modernité, a dit de la modernité en poésie qu’elle transformait le quotidien le plus ordinaire en sujet digne

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