Une Vie de Maupassant
Commentaire de texte : Une Vie de Maupassant. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LouLouLeBG • 17 Mai 2022 • Commentaire de texte • 454 Mots (2 Pages) • 407 Vues
Le deuxième mouvement (l.11 à 17) repose sur une description du parc des Peuples tel que Jeanne en a gardé le souvenir lors de son premier retour aux Peuples après sa sortie du couvent, au mois de mai. Cette description lumineuse et vibrante est une métaphore de son bonheur révolu. L’emploi du passé-simple, « Elle se leva », « vint » (l.11), « elle se décida » rompt, avec ces verbes de mouvement, l’introspection du 1er mouvement. Les adjectifs « vitres froides » (l.11) et « les nuages sombres » rendent compte de l’atmosphère triste et automnale qui règne et qui reflète l’état d’âme de Jeanne. Les deux questions rhétoriques qui constituent la quasi intégralité du mouvement marquent un certain étonnement de Jeanne qui ne reconnaît plus son parc. Les parallélismes de construction et le rythme ternaire (« la même campagne, la même herbe, les mêmes arbres » l.13) insistent sur ce changement qui semble avoir eu lieu. Jeanne se sent étrangère à cette campagne. Elle ne retrouve plus cette symbiose vécue jusque-là entre elle et sa campagne normande. Mais c’est surtout à elle-même qu’elle est étrangère.
La deuxième question rhétorique commence par une tournure élégiaque [« Qu’étaient donc devenus… » (l.13-14)] qui suggère une forme de plainte mélancolique. S’en suit un tableau impressionniste du parc. Le lexique de la couleur est particulièrement présent : « verte » (l.14) – « pissenlits » (l.15), la couleur jaune – « « saignaient » (l.15), le rouge – « coquelicot » (l.15), le rouge encore – « jaunes » (l.16). Les deux couleurs sont vives et peuvent renvoyer à la vie à travers la couleur rouge du sang, à la gaité. C’est un paysage printanier qui se présente avec ses fleurs (« pissenlits », « coquelicots », « marguerites »), ses insectes : « papillons » (l.16). Cette vitalité de la nature est aussi représentée par le champ lexical du feu ou de la lumière : « ensoleillée » (l.14) – « flambaient » (l.14) ou « rayonnaient » (l.15) et celui du mouvement : « frétillaient » (l.15), « fantasques » (l.16). Tout dans cette nature symbolise la vitalité et l’appétit de bonheur qui habitaient Jeanne au mois de mai comme le montrent les paronymes « arômes » et « atomes » ou le rythme ternaire des trois compléments du nom « griserie » : « de l’air chargé de vie, d’arômes, d’atomes fécondants » (l.16-17). Mais les derniers mots du mouvement, comme un brutal retour à la réalité, abolissent cette vision radieuse par la tournure négative : « n’existait plus » (l.17). Comme la nature, Jeanne n’est plus la jeune fille du mois du mai, elle a perdu ses couleurs et sa joie de vivre.
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