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Incipit: Une Vie - Maupassant.

Commentaire de texte : Incipit: Une Vie - Maupassant.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  2 900 Mots (12 Pages)  •  12 384 Vues

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Introduction :

Guy de Maupassant est un écrivain du XIXe siècle. Il rejette le roman romantique qui est marqué par les excès du psychologisme et de l'écriture artistique. Guy de Maupassant s'inspire donc de ce qu'il connait, comme par exemple le séminaire de Rouen, duquel il s'est fait renvoyé par les clercs car ses écrits ne leur plaisaient pas. Lors de son premier roman Une Vie, il adhère ainsi aux principes réalistes en mettant en scène des personnages avec une banalité et une simplicité qui les rapprochent du lecteur.

Ce début de roman est traditionnel et défini, par contexte historique précis. La présentation de Jeanne et de son père est adroitement écrite pour permettre aux lecteurs de cerner le caractère de ces personnages principaux. On entre directement au cœur de l'action grâce à leur présentation.

*LECTURE*

Ce début de roman s'articule en plusieurs points. Il y a tout d'abord une petite phrase qui introduit l'implantation du décor. Il s'en suit donc la présentation du contexte présent, puis celle de Jeanne, le personnage principal, la présentation de son père et enfin la description de l'éducation de Jeanne.

Dans notre développement nous répondrons à la problématique suivante : « Que révèle la présentation des personnages dans un contexte particulier ? »

Pour cela nous étudierons dans une première partie le contexte particulier qui est mis en place. Puis dans une deuxième partie, nous analyserons la présentation des personnages. Enfin, dans une troisième partie, nous développerons la vie dur de Jeanne, celle passée et celle qui le sera surement à venir.

I) Le symbolisme de la nature

1) Une atmosphère lugubre et hostile

Le deuxième paragraphe de ce début de roman est entièrement constitué de métaphores montrant la violence de l’averse. L’ambiance de cette introduction est ainsi assez lugubre.

On l’observe d’ailleurs dès la ligne 3 « L’averse, toute la nuit, avait sonné contre les carreaux et les toits ». Cette personnification illustre bien la présence oppressante de l’averse, qui tient à garder encore un peu Jeanne enfermée. Le mot « sonné » nous montre bien que la pluie veut se faire remarquer, c’est comme si elle voulait pénétrer dans la maison pour narguer un peu plus Jeanne en retardant son départ.

« Le ronflement des ruisseaux […] emplissaient les rues » ligne 6 signifie que même les ruisseaux font du bruit comme pour signifier un évènement important. De plus, ceux-ci sont « débordés » ce qui montre que la pluie fait rage depuis plusieurs heures, prenant au piège Jeanne.

Jeanne semble donc emprisonnée : impossible avec ce temps de sortir de la maison.

Les termes de la ligne 4 à la ligne 5 caractérisant le ciel tels que « crevé », « se vidant sur la terre », « la délayant en bouillie », « la fondant comme du sucre » marquent une certaine agression de la part du ciel. Au XIXème siècle, les habitants des villes et des campagnes étaient très croyants et très pieux. On pourrait penser qu’à travers ce ciel, mot ambigüe pouvant aussi signifier l’endroit où reposent les morts, c’est Dieu qui cherche à empêcher la nouvelle liberté de Jeanne ou à annoncer une fin tragique. Le ciel signale un mauvais présage.

On assiste donc à un vrai concert puisque tous les éléments cherchent à se faire entendre : « l’averse […] avait sonné » (l.3), « le ciel bas et chargé d’eau semblait crevé » (l.4), « des rafales » (l.5), « le ronflement des ruisseaux » (l.6).

On observe donc un contraste entre le bruit des éléments naturels et le silence des « rues désertes » à la ligne 6. Il n’y a donc aucune présence d’un personnage à l’extérieur, ce qui renforce cette ambiance lugubre, presque morbide : dans les rues, seule la nature se fait entendre, rien ne signale la présence d’êtres humains.

On remarque aussi qu’à la ligne 7, les maisons sont comparées à des éponges qui boivent l’humidité et font suer les murs. Ces personnifications font ressortir une certaine souffrance.

L’ambiance de ce début de roman est donc très sinistre.

2) Contraste avec la nouvelle liberté de Jeanne

L’atmosphère oppressante, décrite dans tout le début du texte, est fortement contrastée par la présentation de l’état d’esprit de Jeanne, dès la ligne 9. En effet, le contexte très particulier de la date et de l’évènement (la sortie du couvent) joue un rôle important dans la présentation du personnage principal, Jeanne, et de sa vision du monde qui l’entoure.

La particularité de ce jour et l’importance qu’il a pour Jeanne est mis en valeur par un champ lexical très riche du temps : « enfin » « depuis si longtemps », qui renforce le fait qu’elle a attendu ce jour. « Pour toujours » montre qu’elle croit sa liberté acquise et infinie, « pour la centième fois » insiste sur son impatience à partir.

L’auteur insiste aussi sur le départ, en employant de nombreux termes qui se rapportent au voyage : « malles » l.1, « partir » l.11, « sac de voyage » l.14.

Le COD « la veille » (l.9) montre que cette libération est très récente, et est opposée au terme « pour toujours ».

L’expression « rayant chaque nom de saint » (l.16) est symbolique, Jeanne rejette ainsi son éducation religieuse jusqu’au jour où sa liberté lui a été rendue « jusqu’au 2 mai, jour de sa sortie au couvent ».

Cette opposition avec le contexte spatio-temporel permet à l’auteur de mettre en évidence le caractère enthousiaste et rêveur de Jeanne, et d’en accentuer la naïveté. Il positionne ainsi d’emblée Jeanne dans une « bulle », coupée de la réalité du monde extérieur.

3) La Terreur encore dans les esprits

Le quatrième paragraphe nous apprend que l’histoire se déroule en 1819 (ligne 15), seulement vingt-six ans après l’époque de la Terreur de 1793, qui a laissé de lourdes traces dans les esprits.

Le père de Jeanne est un « aristocrate de naissance » (ligne 23), cette information est d’ailleurs suivie par « il haïssait par instinct quatre-vingt-treize ». Cette famille a donc pleinement vécu l’époque de la Terreur, qui a et va probablement influencer leur décision.

En effet, en onze mois, la Terreur va jeter un voile sanglant

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