Rhinocéros, Eugène Ionesco

Rhinocéros , Eugène Ionesco

I) La représentation d’une situation insolite :le passage d’un Rhinocéros

• L’importance de la bande son

L’extrait s’ouvre alors que les personnages sont en pleine conversation mais la parole est bientôt dominée par un bruit de fond allant crescendo. Les indications scéniques sont d’une extrême précision « un bruit très éloigné » « un souffle de fauve » « un long barrissement » « les bruits sont devenus très forts » « les bruits sont devenus énormes » hyperbole « les bruits du galop d’un animal puissante lourd sont tout proches, très accélérés » « on entend sont halètement »

Après le passage du Rhinocéros on retrouve la même nuisance sonore de crescendo « les bruits s’éloignent à la même vitesse » « les bruits produit par le rhinocéros vont en décroissant » «Les bruits produits par le Rhinocéros, son barrissement sont éloignés »

Prise de conscience progressive du bruit par les personnages leur perception est rendu sensible au spectateur par l’argumentation du volume de la voix de Jean. « criant presque pour se faire entendre » puis par l’interruption de on discours « je en serai pas venu car … » et par sa double interrogation « que se passe t-il » « mais qu’est ce que s’est » L’intensité croissante du bruit apparaît également dans le fait que la réponse de Jean est inaudible pour le spectateur « on entend pas ce qu’il dit »

• Les jeux de regards

La gestuelle de Jean (il regarde du côté de la coulisse de gauche montrant du doigt) concrétise la présence d’un Rhinocéros littéralement invisible sur scène.

Ce jeu de regarde est reprit par les différents personnages « tous suivent du regard, à gauche, la course du fauve » et il est encore renforcé par les mouvements de tête « montrant sa tête » « montre sa tete » « sortant sa tête « « on verra la tête du vieux monsieur »

Le passage du rhinocéros est aussi perceptible à travers les commentaires des personnages qui décrivent son trajet et qui permet au spectateur de l’imaginer : Jean « il foncé droit devant lu, frôle les étalages ! » le Logicien : « un rhinocéros, à toute allure sur le trottoir d’en face » C’est le désordre sur la scène comique de geste. Le désordre instauré par le passage du Rhinocéros est rendu sensible par les mouvements précipité des personnages « Jean se lève d’un bond fait tomber sa chaise » »Le logicien venant vite en scène par la gauche » La course de la ménagère, « le vieux monsieur […] se précipité dans la boutique des épiciers, les bousculent, entre » « L’épicière bousculée et bousculant son mari »

La représentation des provisions de la ménagère répandus sur le sol «laisse tomber son plateau » Et la réplique final de Bérenger « ça en faut de la poussière » accentue l’impression visuelle du désordre. Des lors l’arbre poussiéreux présent dans la didascalie initiale de la pièce peut alors être interprété dans le signe de la présence latente de la rhinicerite (=maladie que vint attraper les personnages, ils vont devenir rhinocéros). Ce désordre est accentué mars le mélange des types de comiques ( mots, gestes, caractère )

II) Le

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