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Réflexions sur Racine

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Par   •  12 Février 2020  •  Synthèse  •  1 406 Mots (6 Pages)  •  485 Vues

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Réflexions à partir de Racine

I Léo Spitzer (théoricien de la littérature, Autrichien, du XXème siècle) : « l’effet de sourdine »

cf. texte

Exemples de quelques procédés liés à cet effet d’atténuation, selon Spitzer :

• désindividualisation par l’emploi de l’article indéfini (des).

 effet de sourdine loin de rendre la langue transparente suggère une vie quasi souterraine, contenue.

Effet de sourdine pathétique parfois quand le moi cherche à se voiler sans renoncer à ses droits.

• usage du pluriel au lieu du singulier : l’individu se fond dans la multiplicité

• démonstratif au lieu d’un possessif

• Emploi du nom propre : désigne non pas l’individu en tant que tel mais ce que symbolise le nom, les impératifs (sociaux, moraux etc.) qui régissent sa vie, au-delà des préoccupations individuelles.

• Pluriel de majesté « nous »

tournures périphrastiques, etc

Spitzer conclut sur l’apparente froideur du style et la maturité nécessaire pour saisir l’ardeur cachée des pièces de Racine. Il souligne également la force plus grande des vers saisis dans leur contexte (plutôt que sortis hors de leur contexte) : les effets de sourdine jouent un rôle plus perceptible par accumulation.

 refoulement des sentiments traduit par l’atténuation de l’expression : accompagne la violence des sentiments mais sans doute aussi la source.

Lien avec ce qu’est le classicisme cf. citation de Spitzer : « c'est précisément cet effet de sourdine qui crée dans le style de Racine l'impression de retenue et d'équanimité, que l'histoire littéraire attache à l'idée de classicisme. »

II Réflexions sur le classicisme

1) le classicisme au XVIIème siècle

- Classique = qui est jugé digne d’être enseigné dans les classes : d’abord les auteurs antiques.

- En France au XVIIème siècle, désir d’ordre et de clarté // volonté de centralisation du Roi Soleil (remise en ordre après la fronde).

- Vers 1630, développement des règles classiques dans les tragédies et vers 1660 quasi constante conformité des œuvres avec ces règles.

- Malherbe : recherche de la perfection grâce aux règles (tant pis pour la diversité). 1635 : création de l’académie française

- 1674 : Art poétique de Boileau = poème didactique de 1100 alexandrins. Il traite des règles fondamentales de l'écriture en vers classiques, et de la manière de s'approcher au plus près de la perfection.

- Perspective de la recherche du beau pour plaire

2) Les règles classiques

1ère règle = vraisemblance (ce qu’on est disposé à croire vrai)

2ème règle = bienséance : cohérence des personnages, de leur langage, pas de mort violente sur scène

3ème règle = 3 unités :

o action = une action noble qui a un début un milieu, une fin et forme un tout, peut inclure des intrigues secondaires

o temps : 12h/24h

o lieu : un seul endroit, mais Corneille l’entend au sens large = un palais, une ville

Pour l’art (pictural) : imitation des anciens ; équilibre et harmonie (cf. Poussin, Lebrun : personnages héroïques, allégories morales).

But = plaire au roi. Architecture : château de Versailles, qui a donné lieu à des imitations en Europe.

3) La querelle des Anciens et des Modernes (fin du XVIIème – début XVIIIème)

- Boileau, Racine, La Fontaine, La Bruyère, Bossuet, Fénelon / Corneille, Fontenelle, Perrault.

- Enjeu : s’agit-il d’imiter les Anciens ou faut-il prendre en compte l’historicité des sociétés ?

- Point de départ : Le Siècle de Louis le Grand (1687) de Charles Perrault, dans lequel il défend l’idée d’un progrès des arts et des sciences inséparable de la perfectibilité de la littérature. Autrement dit, les Modernes sont supérieurs aux Anciens en ce qu’ils peuvent se nourrir de leurs découvertes.

- A l’inverse, La Fontaine et Boileau (Réflexions sur Longin) postulent que les Anciens sont supérieurs aux Modernes en invoquant deux arguments :

o les meilleurs écrivains modernes imitent les Anciens

o ces derniers sont les seuls à susciter l’admiration du public

- Une traduction de l’Iliade par Mme Dacier relance la querelle en 1711 : elle affirme que l’œuvre homérique a atteint un tel degré de perfection qu’elle est indépassable.

- L’opposition imitation / historicité est surtout révélatrice d’un déclin des arts poétiques (écrits qui fixent les codes d’écritures, règles). Au XVIIème siècle, cela concerne tout ce qui est écrit en vers, qui va avoir ses règles propres

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