Question de corpus sur le symbolisme
Dissertation : Question de corpus sur le symbolisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar julieleleu • 11 Janvier 2017 • Dissertation • 751 Mots (4 Pages) • 1 674 Vues
Français
Question de Corpus
Le symbolisme est un mouvement littéraire qui repose sur la synesthésie, c’est-à-dire la confusion des sens. Ce mouvement littéraire et le thème de la nature sont retrouvés autant dans « Correspondances », Spleen et Idéal de Charles Baudelaire, qui en est le manifeste, que dans « Vers Dorés », Les Chimères de Gérard de Nerval ou encore dans « Ce que dit la bouche d’ombre », Les Contemplations de Victor Hugo. Dans ces conditions, il convient de se demander ce que découvre chaque poète à propos de la nature dans les différents textes. Pour cela, nous verrons, premièrement, le langage de la nature, ensuite nous étudierons la nature sacrée et nous finirons sur les poètes qui découvrent que la nature forme un seul et m^me organisme cohérent par-delà sa diversité et sa variété.
Tout d’abord, nous pouvons voir que dans ces textes la nature a un langage. En effet, Baudelaire personnifie la nature « Qui chantent les transports de l’esprit et des sens. » (v. 14) le verbe chanter montre bien la personnification de même que Hugo dans « Ce que dit la bouche d’ombre ». Cette fois, la personnification occupe une majeure partie du poème : « Tout parle ; l’air qui passe et l’alcyon qui vogue, Le brin d’herbe, la fleur, le germe, l’élément. » (v. 12-13), « Crois-tu que l’eau du fleuve et les arbres des bois, S’ils n’avaient rien à dire, élèveraient la voix ? Prends-tu le vent des mers pour un joueur de flûte ? Crois-tu que l’océan, qui se gonfle et qui lutte, Serait content d’ouvrir sa gueule jour et nuit Pour souffler dans le vide une vapeur de bruit, Et qu’il voudrait rugir, sous l’ouragan qui vole, Si son rugissement n’était une parole ? » (v. 21-28) et « Crois-tu que la nature énorme balbutie » (v. 36). De plus, Baudelaire et Nerval font une allégorie de la nature « La Nature est un temple où de vivants piliers » (v. 1) pour Baudelaire et « Chaque fleur est une âme à la Nature éclose » (v. 6).
En deuxième lieu, il est important de savoir que pour ces poètes la nature est sacrée. En effet, Baudelaire utilise une métaphore où la nature est comparée à un temple « La Nature est un temple où de vivants piliers » (v. 1). Nerval, lui, utilise le mode de la défense « Ne la fais pas servir à quelque usage impie » (v. 11) ainsi la nature semble être protégée telle une créature sacrée. De plus, Nerval choisit l’outil de la comparaison pour montrer que la nature est sacrée « Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché ; Et, comme un oeil naissant couvert par ses paupières, Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres ! » (v. 12-14). Hugo de son côté utilise le champ lexical du sacré « Dieu » (v. 34,37,44), « immensité » (v. 37), « éternité » (v. 38), « prêtre » (v. 40), « infini » (v. 42).
En dernier temps, nous pouvons remarquer que les poètes découvrent que la nature forme un seul et même organisme cohérent par-delà de sa diversité et sa variété. En effet, Hugo dans « Ce que dit la bouche d’ombre » évoque le champ lexical des quatre éléments de la nature. « l’eau des fleuves » (v. 21), « l’océan » (v. 24) et « l’alcyon » (v. 12) représentent l’eau. De plus, L’alcyon représente l’eau car il désigne, dans la mythologie grecque, un oiseau fabuleux qui passait pour ne faire son nid que sur une mer calme. Ensuite, l’air abordé grâce à « vents des mers » (v. 23) et « l’air » (v. 12), la terre est mentionné grâce à « Le brin d’herbe, la fleur, le germe » (v. 13) et enfin le feu figure grâce au mot « flammes » (v. 47).
En définitive, nous pouvons voir que les poètes découvrent le langage de la nature, qu’elle est sacrée et qu’elle ne forme qu’un seul et même organisme cohérent par-delà sa diversité et sa variété. Il serait souhaitable de compléter l’étude conduite jusqu’ici par une confrontation des textes proposés à « Clair de Lune » de Paul Verlaine. L’analyse du texte en question serait pertinente dans la mesure où ce texte appartient également au mouvement littéraire du symbolisme et donc repose sur la synesthésie.
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