Première scène de L’île des esclaves de Marivaux
Synthèse : Première scène de L’île des esclaves de Marivaux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Baptiste Sicot • 12 Janvier 2021 • Synthèse • 778 Mots (4 Pages) • 892 Vues
Baccalauréat blanc de français
Sujet 1 : Commentaire
Le genre théâtral apparaît dès l’époque grecque antique. L’extrait qui nous est proposé est la première scène de L’île des esclaves, écrit en 1725 par Marivaux un auteur de pièce de théâtre du XVIIIe siècle. Ici la première scène relate l’histoire de deux personnages qui se sont échoués sur une île lors d’un naufrage. Dans cette scène, les rôles sont échangés, les maîtres deviennent esclaves et les esclaves maîtres. Il s’agit de voir en quoi cette pièce de théâtre par le recours à un récit comique contribue au renversement de la relation entre le maître et son valet. Dans une première partie nous verrons l’inversion des rôles entre les personnages et enfin la scène d’exposition de comédie à travers le registre comique.
Premièrement, afin de montrer le rang social des personnages l’auteur utilise le vouvoiement ainsi que le tutoiement dès les premières lignes. Arlequin vouvoie son maître en l’appelant « Mon patron » tandis que celui-ci le tutoie en l’appelant par son prénom : « Arlequin ». Ensuite, on retrouve le champ lexical du naufrage à travers le maître « Iphicrate » : « naufrage » ligne 8, « vaisseau » ligne 11 « chaloupe » et « vagues » ligne 12 puis « aborder » ligne 14. Cela montre que « Iphicrate » semble perdu ; ce nouvel environnement le coupe de son monde d’origine. On retrouve également des verbes à l’impératif utilisés par le maître, il lui donne des ordres : « dis-moi » , « suis-moi » , etc, démontrant encore la supériorité de celui-ci sur son esclave.
Deuxièmement, on peut observer que « Iphicrate » n’utilise plus que la 1ère personne du pluriel lorsqu’il parle à « Arlequin » : « Ne perdons point de temps » et « ne négligeons rien » ligne 18 comme si celui-ci n’arrivait plus à lui donner d’ordre. On retrouve également des didascalies telles que : « retenant sa colère » qui montre la perte de pouvoir du maître tandis qu’on trouve aussi « siffle », « distrait, chante » et « riant » qui montrent le bonheur de l’esclave. De plus, désormais lorsqu’il parle à son esclave, il adopte une fausse amabilité envers celui-ci : « je t’en prie » ligne 45, il devient poli avec lui. Alors qu’ « Arlequin » fait preuve d’insolence maintenant lorsqu’il lui parle : « c’est l’air du pays qui fait cela », ligne 46, prouvant le renversement des rôles. On pourrait également parler du temps de parole, ils ont tous deux 16 répliques confimant l’installation d’un nouvel équilibre.
Ensuite, on retrouve dans le texte de l’ironie comme à la ligne 46 : « comme vous êtes civil et poli », ici « Arlequin » ne prend plus au sérieux son maître qui fait désormais preuve de politesse envers lui alors qu’il ne faisait que lui donner des ordres peu de temps auparavant. On aperçoit également une périphrase ironique ligne 61 : « les marques de votre amitié », à partir de cet instant, l’esclave prend le pouvoir de la parole et le dialogue entre lui et son maître se termine.
Pour finir, alors qu’ « Iphicrate » cherche des solutions pour repartir de cette île « nous rembarquerons avec eux », « Arlequin » chante une chanson à la ligne 52 qui fait opposition au contexte du naufrage, montrant ainsi une attitude décontractée de celui-ci. Enfin, on retrouve du registre « vulgaire » dans cette chanson avec « catin » ligne 55 qui montre ainsi la présence d’un comique de mot renvoyant à une scène d’exposition de comédie.
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