Phèdre, Racine
Commentaire de texte : Phèdre, Racine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Isabelle Richard • 29 Mars 2017 • Commentaire de texte • 675 Mots (3 Pages) • 773 Vues
Racine né en 1639 et mort en 1699, est devenu l’un des plus grands auteurs du Classicisme (qui d’étend de la moitié XVIIème et qui précède la période baroque et le siècle des lumières(XVIIIème)). On le connait notamment pour Andromaque (1667) ou Phèdre (1677).
Le texte que nous allons étudier est un monologue du personnage principal portant le nom de la pièce et extrait de la pièce de Phèdre acte 1, scène 3 vers 255 à 306.
Comment le personnage de Phèdre exprime-t-il son trouble sentimentale ?
Pour répondre à cette question, nous montrerons son amour très fort voire obsessionnel ainsi que son impuissance envers cet amour.
Dans la scène étudiée, Phèdre manifeste son amour à travers le champ lexical du corps, son corps ne lui obéit plus « Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ; je sentis tout mon corps, et transir et brûler » (vers 8). Racine utilise la gradation pour montrer la force de cet amour « j’ai toutes les fureurs ».
Cet amour, également psychologique, est souligné par l’emploi d’hyperbole pour évoquer la folie « un trouble s’élevé dans mon âme éperdue » (vers 6) ; comme si l’amour était une maladie mentale.
L’amour de Phèdre est un amour coupable, montré par l’utilisation d’hyperbole « le comble des horreurs ». Elle est coupable d’aimer le fils de son mari. Elle nomme des responsables « Athènes me montra son superbe ennemi » (vers 4), « contre moi-même enfin j’osais me révolter » (vers 23). En effet, elle n’est pas responsable, c’est son destin qui a été décidé par les dieux.
De cet amour nait le désespoir. Un sentiment de culpabilité en utilisant les périphrases, elle dit « fils d’Egée » pour Thésée et « superbe ennemi » pour Hippolyte ; elle n’ose pas prononcer leur nom. Phèdre considère son amour comme un ennemi, qu’elle veut faire disparaitre, en utilisant le champ lexical de la guerre « persécuter », « victimes », « ennemi ». Elle ne le supporte plus, elle souffre de cet amour et c’est par le champ lexical de la douleur qu’elle nous le fait comprendre « blessure », « saignante », « chagrin ». Malheureusement, le mot passion provient du latin « patior » qui signifie « la douleur ».
Phèdre vit un amour passionnel et elle se trouve impuissante devant lui.
Phèdre ne contrôle rien, Athènes agit contre elle « Athènes me montra mon superbe ennemi » (vers 4), son corps ne lui obéit plus « je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » (vers 5 et 7) (gradation)et son mari lui impose le retour d’Hyppolyte « Par mon époux lui-même à Trézène amenée, j’ai revu l’Ennemi que j’avais éloigné » (vers 34 et 35). Elle est aveuglée par son amour « Mais yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler » (vers 7). Elle parle de l’amour qu’elle ressent en mettant Hyppolyte au rang de Dieu grâce au champ lexical de la religion « temples », « encens », « autel », « j’offrais tout à ce Dieu » ( vers 20).
Malheureusement, Phèdre vit un échec permanent. En effet à chaque fois qu’elle tente quelque chose pour contrer son amour pour Hyppolyte, c’est un échec. Elle demande l’aide de Vénus « par mes vœux assidus » (vers 11) mais échec « En vain sur les autels » (vers 16) ; elle veut qu’Hyppolite soit exilé « Je pressai son exil »(vers 27), à nouveau un échec « Par mon époux lui-même à Trézène amenée » (vers 34). C’est la fatalité, son destin ; elle se résigne « vaines précautions ! Cruelles destinées ! » (vers 33), « ce n’est plus une ardeur » (vers 37).
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