(Paragraphe argumenté) Héros racinien ou cornélien : lequel a votre préférence ?
Dissertation : (Paragraphe argumenté) Héros racinien ou cornélien : lequel a votre préférence ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar absconsus • 5 Janvier 2020 • Dissertation • 567 Mots (3 Pages) • 1 574 Vues
A travers l’analyse d’extraits d’œuvres qui n’ont en commun que l’époque à laquelle elles ont été écrites et l’intemporalité de leur succès, deux figures singulières ont émergé : d’une part celle d’un héros mythologique, Hippolyte, et de l’autre, celle d’un héros de l’Espagne médiéval, Don Rodrigue. Pour ma part, à défaut de m’attacher au fils de Thésée, c’est le fils de Don Diègue qui m’a le plus fasciné.
En effet, la figure du héros cornélien se distingue de bien des façons, et tout d’abord, par ses prouesses guerrières. A la tête d’une armée d’à peine trois cent hommes, sans doute épouvantés à la seule idée de devoir mener un combat nocturne en sous-nombre, l’assurance du Cid parvient à rasséréner les troupes qui, galvanisées, elles reprennent alors courage. Les soldats, unifiés autour d’un chef fort et courageux, suivent ses directives au doigt et à l’œil, et remportent une victoire éclatante contre de redoutables ennemis.
Par ailleurs, Rodrigue fait preuve d’un remarquable sens de l’honneur, et se montre infiniment généreux. Mettant de côté l’orgueil dont il est rare de voir un combattant se départir, c’est avec une aisance pour le moins admirable qu’il fait l’éloge des Maures, et leur offre même une échappatoire en les conviant à se rendre afin qu’il puisse mettre au fin au carnage. En procédant de cette manière, il leur épargne l’humiliation.
Outre ses qualités de combattant, j’ai été touchée par sa finesse d’esprit. En sa qualité de ruse, il s’approprie habilement le récit de la bataille dans un dessein double : celui de la retranscrire en faisant valoir à la fois le courage de ses hommes et son talent de leader, et de s’attirer les faveurs du roi à travers l’éloge qu’il lui fait. Pour ce faire, il s’appuie sur plusieurs éléments. D’une part, il mentionne ce dernier, le faisant passer pour un acteur de la victoire, et de l’autre, dépeint les Maures comme de formidables adversaires afin de mettre en exergue l’exploit accompli. La malice de Rodrigue, terrée derrière son sens de la conciliation et son talent de conteur, l’humanise d’une extraordinaire façon, en cela qu’elle donne à observer une forme d’impureté qui vient briser l’idéal d’un héros irréprochable.
Quant à Hippolyte, s’il est aussi brave et courageux que l’est Rodrigue, je ne suis pas tout-à-fait parvenue à l’apprécier. En effet, l’adoption d’un point de vue externe présente non seulement l’inconvénient de passer sous silence les pensées et les sentiments du héros, ce qui empêche le lecteur de s’y identifier, mais également celui d’une incertitude quant à la vraisemblance des descriptions du héros faites par le narrateur. Il est facile d’imaginer Théramène capable de magnifier le portrait d’Hippolyte afin de s’attirer les bonnes grâces du roi.
De plus, j’ai trouvé à la narration une lourdeur et une redondance qui trouvent leur source dans un besoin d’instaurer un sentiment de fatalité démesuré, et présente le risque d’égarer, pire d’ennuyer le lecteur. Par conséquent, contrairement aux effets escomptés par le caractère pathétique de l’extrait, j’ai considéré ce dénouement tragique avec indifférence, à défaut de nourrir une quelconque pitié.
Pour conclure, bien que Corneille et Racine s’inscrivent tous deux dans le même mouvement littéraire qui est celui du Classicisme, présentant des caractéristiques communes, leurs héros respectifs ne peuvent tout-à-fait prétendre à la similarité. Dès lors que le lecteur le comprend, il peut étudier leurs portraits afin de les comparer, et déterminer, à l’issue de cette analyse, lequel a sa préférence
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