Paragraphe argumenté
Commentaire de texte : Paragraphe argumenté. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Léna MJ • 24 Avril 2018 • Commentaire de texte • 760 Mots (4 Pages) • 1 348 Vues
Français
NOTE : | OBSERVATIONS : |
Rimbaud, auteur de poésie du XIXe siècle, nous propose ici un poème en prose. Il s’agit de « Parade », issu de son recueil Les Illuminations qui, écrit entre 1872 et 1875, est publié en partie en 1886 et dans son intégralité neuf ans après, soit quatre ans après le décès de son auteur en 1891. On se demande ici dans quelles mesures ce poème permet de relever la vision poétique moderne de Rimbaud. On verra tout d’abord qu’il s’écarte du style classique par le billet de la construction de son texte. Par la suite, on mettra en évidence la façon dont l’auteur se sert d’un « jeu » lexical pour accentuer la distance qu’il met entre le style classique et le style moderne que l’on retrouve dans son poème.
Dans un premier temps, on remarque que Rimbaud par le simple fait d’écrire un poème en prose défit les règles classiques. En effet, il fait disparaitre les vers donc pas la même occasion les rimes.
Ensuite, on notera que le poète emploie aussi bien des phrases nominales très courtes comme la première « Des drôles très solides » que des phrases complexes, bien plus longues, avec de longues énumérations telle que ligne 11 : « Chinois, Hottentots, bohémiens, niais, hyènes, Molochs, vieille démences, démons sinistres, ils mêlent leurs tours populaires, maternels, avec les poses et les tendresses bestiales ». Ainsi, Rimbaud s’écarte encore une fois d’un style classique qui demande un rythme assez régulier car les poèmes étaient d’abord chantés. Son œuvre, elle, possède un rythme changeant d’une ligne à l’autre. On note cependant une ponctuation riche tout au long du poème qui il permet de garder tout de même une certaine homogénéité dans le texte.
L’auteur joue aussi bien sur cette structure du texte peu commune, pour ne pas dire inconnu du style classique, que sur la construction et la déconstruction des sens des thermes du poème comme tout simplement le titre. On voit dès le premier coup d’œil que son texte va s’articuler autour de deux grands axes qui sont modélisés par la présence de deux paragraphes distincts. On note ensuite que chaque paragraphe présente un sens précis du mot « parade ». Nous avons tout d’abord la parade militaire qui est mise en évidence avec une allusion à la première guerre mondiales la « drôle de guerre », un adjectif repris sur la première ligne, ainsi que l’énumération que l’on retrouve ligne 4 : « déformés, plombés, blêmis, incendiés. L’adjectif « tricolorés » de la ligne du dessus fait référence ici au drapeau français. Dans le deuxième paragraphe, c’est une toute autre « parade » qui est décrite. Rimbaud nous présente alors une parade théâtrale avec un champ lexical de la scène très présent : « scénique », « jouent », « costumes ». Une parade qui défile en ville est décrite ici et plus une parade militaire.
Dans un second temps, on remarque que Rimbaud met en place un jeu lexical tout au long du poème. Tout d’abord, nous sommes face à un jeu d’opposition très marqué notamment par l’emploie d’oxymores telles que : « Violent paradis » ligne 8 et « grimace enragé » à la même ligne. Elles traduisent un mélange, voir un doute dans les émotions qu’elles transmettent. En effet, le poète est partagé entre joie et la bonne humeur, et la peur et la colère. Il nous présente un moment qui devrait être joyeux et conviviale comme une parade lors d’un quelconque carnaval ou autre défilé de civils, comme un moment de violence : « violent paradis » « le sang chante », et l’énumération de la ligne 15 « les yeux flambent, le sang chante, les os s’élargissent, les larmes et des filets rouges ruissèlent. » ne fait qu’accentuer cette impression de « parade infernale » qu’il peut avoir. Ce qui bouleverse encore une fois les codes classiques. Effectivement, dans la poésie classique, lyrique ou non, les idées et les sentiments sont clairement exprimés, et il n’y point de place pour ces sentiments confus et antithétiques.
...