Nana, Emile Zola, 1880
Lettre type : Nana, Emile Zola, 1880. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tombettini • 6 Décembre 2017 • Lettre type • 1 011 Mots (5 Pages) • 669 Vues
Le texte est extrait du roman « Nana » d’Emile Zola paru en 1880. Emile Zola est un écrivain français ayant vécu dans la seconde partie du XVIII ème siècle. Il est considéré comme le chef de file du naturalisme. Nana, l’héroïne du roman est une jeune comédienne et courtisane de luxe. Elle meurt de la syphilis dans un hôtel situé dans le quartier des grands boulevards. Elle est veillée par quelques amies à la fois fidèles et curieuses de voir à quoi ressemble le cadavre de celle qui fut l’une des plus jolies femme de Paris. Nous montrerons donc en quoi ce texte est extrait d’une œuvre naturaliste et en quoi l’auteur dépasse cette dimension pour faire le portrait du cadavre de Nana.
Le réalisme du cet extrait est manifesté par les informations spatio-temporelles, par la description réaliste des personnages et par l’évocation presque médicale du cadavre de Nana ; en effet, Zola est un écrivain naturaliste, il décrit donc la réalité dans le moindre détail.
Ensuite, les personnages féminins, présents autour du cadavre, présentent un caractère réaliste. Elles sont identifiables socialement : il s’agit de cinq courtisanes, représentatives de leur époque. En effet, il n’est pas de personnage important, sous le Second Empire qui n’entretienne une courtisane. Elles sont désignées ici par leur surnom, qui est aussi souvent un pseudonyme : Gaga, Lucy, Caroline, Blanche et Rose Mignon. L’utilisation du discours direct permet à Zola de « faire entendre » de façon immédiate les personnages par le lecteur et d’imiter les tournures familières de leur milieu : « Filons, filons, mes petites chattes ». Enfin, les réactions successives de ces femmes, qui passent brusquement d’une « longue insouciance » à la « panique » en apercevant le corps de leur amie en train de se décomposer, contribuent elles aussi à ce portrait réaliste. Les mots « panique » et « insouciance », utilisés en contraste dans la même phrase traduisent bien le mouvement affolé des femmes qui prennent soudain conscience de la situation.
Enfin, le corps de Nana est évoqué de façon presque médicale. En effet, la description de son corps est particulièrement longue et faite avec une précision scientifique. Zola parait objectif, il décrit le cadavre un peu comme une médecin : « les pustules avaient envahi la figure entière », « bouillonnement de la purulence », « le nez suppurait encore », « une croute rougeâtre partait de la bouche ». La précision de ce portrait nous montre que l’auteur a eu recours à une documentation exemplaire concernant les symptômes de la syphilis. Ce portrait à tout l’air d’un portrait naturaliste, il réunit toutes les caractéristiques propres à ce mouvement.
Le portrait de nana est un portrait entre horreur et fascination ; d’abord Emile Zola cherche à dégouter, à horrifier le lecteur : « un tas d’humeur et de sang », « une pelleté de chair corrompue », « semblaient déjà une moisissure de la terre », « aspect grisâtre de boue », « ce masque horrible »…. Ensuite, il cherche plutôt à provoquer son admiration, à le fasciner lors de la description des cheveux de la malheureuse : « coulaient en un ruissèlement d’or », « Vénus se décomposait ». Zola nous montre que la maladie a anéanti, a « pourri » cette femme auparavant magnifique et que le seul vestige de sa beauté est sa chevelure, toujours aussi belle. Nous remarquons que la représentation du corps de Nana est exagérée « gardant leur flambée de soleil », ce portrait est hyperbolique. De plus, l’écrivain utilise beaucoup la métaphore «cette bouillie informe » et donne son avis quant à l’apparence de la dépouille « horrible » ; il décrit le réel en faisant appel à l’imaginaire, sans être tout à fait objectif, ce portrait dépasse donc la dimension naturaliste.
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